
un gonre de moufle , dont les efpèces font des kyp-
nam de Linné. , -.
BRASENIA. Nous ne connoiffons ce genre
de plantes que par la defcription qu'en donne
Schreber dans fon édition du Gerura Plantarum; \\
le rapporte à la polyandrie décagynie de Linné, &
lui affigne pour caractères :
Un calice d'une feule pie ce , coloré & perfiflant, à
f ix divifions profondes , dont les trois alternes intérieures
font plus longues U plus étroites | dix-huit a
•vingt-cinq étamines attachées au réceptacle , & plus
tourtes que le calice ; cinq a dix ovaires comprimés}
furmontés chacun d'-un ftyle & d'un Jligmate 3 qui fe
convertirent en autant de capfules un peu charnues,
ob longues, aigues j comprimées , qui ne s'ouvrent p a s,
6* contiennent dans une feule loge deux ou trois fe -
mences.
Schreber ajoute que cette plante a de l’ affinité
avec fon nectris3 qui eft le cabomba d’Aublet. Cette i
indication & l’enfemble des caractères font préfu- !
mer que le brafenia eft une plante aquatique , &
qu’elle d o i t , dans l'ordre naturel, fe rapprocher
de Yalifma & du butomus. { Jujf. )
BRASIL1UM. Gmel. Syft. Nat. 417. C e f t le
même genre que celui qui a été nommé par M. de
Lamarck brafiliafirum. (Koye% Br é^ILEOT & T a *
R.IRI. )
BRASSICA. (V o y e i C h ou ,)
; .BRÀTHYS. {V o y . Bratis & Millepertuis ,
h°. 2 1 .)
• BRAUNEA : genre établi par Willdenoxr pour
une efpèce'de menifpermum 3 qui a été décrite fous
le nom de menifpermum radiatum Lam. ; elle diffère
des autres efpèces par fon calice à trois folioles ,
par fa corolle à trois pétales , tant dans les fleurs
mâles que dans les femelles. Les premières font de
plus munies d’un appendice compofé de fix écailles
j fix étamines. Dans les femelles , point d’appendice;
trois ftyles ;nne baie à trois coques. C ’eft
le menifpermum glabrum Koenig, le braunia menifper-
moides Willd. Spec. Plant. 4 , pag. 797»( Voye^
MénispermEj n°. 18:)
BREDEMEYERA à fleurs nombreufes. Brede-
meyera jloribunda. Willd.
Bredemeyera fo liis oblongo-lanceolatis 3 integris J
jloribus dense paniculatis. (N .) Willd. Spec. Plant.
3. pag. 898, & Nov. ACt. Soc. Nat. Berol. 3. pag.
412. tab. 6.
- Genre de plantes établi par Willdenow , de la
famille des légumineufes, dont le çaraCtère effen-
tiel confifte dans :
Un calice a trois folioles 1 une corolle papillonacée ;
l'étendard de deux pièces 3 une noix h deux loges, recouverte
d'un brou. .
Arbriffeau de cinq à huit pieds de haut,
dont les rameaux font garnis de feuilles prefqu’alternes
, médiocrement pétiolées, liffes , oblon-
gues-lancéolées , très-entières, veinées, longues
de deux à trois pouces. Les fleurs font jaunes » petites,
nombreufes , difpofées en une panicule terminale
très-rame u fe , munies chacune d’une petite
bradée linéaire à la bafe de chaque pédicule. Le
calice eft glabre, à trois divifions très-profondes;
la corolle petite, papillonacée ; fon étendard compofé
de deux pétales ; dix étamines diadelphes;
un ovaire qui fe convertit en un drupe, contenant
une noix à deux loges.
Gette plante croît aux environs de Caracas,
dans l’Amérique méridionale. T>
BRÉDES ou BRETTE. Ce mot eft le portugais
bredos, qui lui-même eft une altération du grec
bliton & du latin blitum. C e nom fervoit, chez les
Anciens, à défigner une plante fade, en ufage
dans leur cuifine : aufli les botaniftes, modernes
l’ont-ils appliqué fucceffivement à un grand nombre
de plantes qui toutes, à raifon de leur faveur
I fade , peuvent être mangées, moyennant un affai-
; fonnement, telles que plufieurs arroches ( atri-
p le x ) 3 des anférines ( chenopodium ) , .des amaran-
thes (amaranthus} , ’&c. Linné a enfin borné le
blitum aux plantes connues fous le nom vulgaire
d’épinardfraife. M. du Petit-Thouars a fait à l’ Ile-
de-France, fur l’emploi du nom brette ou. brèdes 3
des recherches fort cürieufes & intéreffantes,
dont nous allons préfenter l’extrait.
« Le plus grand nombre des Européens, dit-il,
qui arrivent pour la première fois à l’Ile-de-France
ou dans l’Inde , regardent comme une chofe extraordinaire
l’habitude où l’ on eft d’y . manger
beaucoup de plantes herbacées , cuites fans beaucoup
d’apprêt, comprifes fous le nom collectif de
brèdes. Cet ufage eft pourtant de tous les pays &
de tous les terns; mais il paroît encore plus répandu
dans les Indes, principalement chez toutes
les nations dont le riz fait la bafe de la nourriture.
Tous ces peuples tirent des'végétaux la plus grande
partie de leurs alimens. Pour en.corriger la fadeur
naturelle & donner du ton à l ’eftomac, ils y mêlent
plufieurs épiceries qui croiffent pour ainfî
dire fous leurs mains, & prefque fans culture:
telles font les différentes efpèces de capficum3 le
curcuma, le gingembre, le poivre, &c. »
Ces mets Amples étoient pareillement très-
communs chez les Grecs & chez les Romains :
c’eft ce que ces - derniers nommoient olus 3. mot
que nous traduifons par légume, en lui donnant
beaucoup plus d’extenfion. On pourroit donner
une très-longue lifte dè pl.antes qui portent le nom
de brèdes à l’Ile-de-Franç.e>, parce, que les N°irs
mangent
mangent Couvent, prefque fans choix , un grand
nombre d’herbes, pourvu qu’elles foient tendres.
Voici les plus effentielles :
Brèdes du Bengale. C'eft une efpèce de chenopodium
qui a été apporté depuis p eu , & qu’on appelle
aufli épinards de Chine.
Brèdes-chevrette. On donne ce nom à Yillecebrum
fejfile Linn. , l’alternanthera de Forskhall. Les Malais
le nomment fajor-oran, que Rumphe a traduit
par olus fquillarum.
Brèdes-chou caraïbe. C e font les jeunes feuilles
de l ’arum colocafia Linn. (caladium Vent. ). Quand
elles font très-jeunes, elles n’ont pas encore l’â-
Creté des aroïdes, & font très-bonnes. On les
accommode quelquefois en friture ; mais il faut
les favoir choifir , autrement elles occafionne-
roient des inflammations à la gorge.
Brèdes-ckou de Chine. G’eft effectivement une
efpèce de chou que l’on cultive, & dont on
mange les feuilles tendres : c’eft un des meilleurs
légumes de ce genre ; mais il réuflit difficilement
dans certains cantons, parce qu’il eft rongé par
la larve d’une petite phalène qui fe multiplie ex traordinairement.
Brèdes-crejfon. C ’eft le creffon commun (fifym -
brium nafiurtium Linn.). Tranfporté depuis long-
tems dans nos îles d’A frique, il s’y eft très-bien
naturalifé, & , dans quelques recoins des rivière
s , il acquiert une taille prodigieufe. On donne
aufli quelquefois le même nom au fpilanthus a c-
mella Linn., qu’ on connoît plus ordinairement
fous le nom de brèdes malgache ou brèdes piquante.
Brèdes de France. Les Noirs défignent fous ce
nom l’épinard vulgaire.
Brèdes-gandole. C ’ eft le bafella rubra Linn., dont
le nom malais, confervé par Rumphe, eft gandole.
Beaucoup de perfonnes le nomment brèdes
tCAngole , fe perfuadant qu’il a été apporté de la
côte d’Afrique , d’Angola.
Brèdes-giraumon. C e font les jeunes pouffes des
citrouilles, qui forment un mets très-agréable►
Quelquefois cependant elles ont une odeur de
mufc qui répugne à certains eftomacs.
Brèdes glaciale. On cultive depuis long-rems la
ficoïde glaciale ( mefembryantkemum crijiallinum
Linn. ) à l ’île Bourbon pour l’ufage de fes feuilles.
C ’eft un des meilleurs légumes de ce genre.
Brèdes malabare. On confond fous ce nom plufieurs
efpèces de plantes : d’abord les amaranthes
( amaranthusfpinofus), qui croiffent fans culture,
& quelques autres, comme Y amaranthus cruentus 3.
que l’on cultive dans quelques jardins : de plus, le
corchorus olitorius, la corette. 11 paroît qu’ on ne
fait pas grand cas de ce dernier, car on n’en trouve
plus que quelques pieds épars.
Botanique. Supplément. Tome I ,
Brèdes malgache. C ’eft le fpilanthus acmèlla Linn,
ou plutôt une efpèce voifine. Quand on eft accoutumé
à fa faveur âcre & piquante, on le mange
avec plaifir. On le nomme aufli brèdes-crejfon.
Brèdes-martin, ainfî nommée parce qu’elle eft
femée par les excrémens de l ’oifeau appelé mar-
t in , qui en fait fa nourriture. C ’eft la même que
la fuivante.
Brèdes-morelle. C ’eft la brèdes par excellence ,
qui fait la bafe de la nourriture du plus grand
nombre des Créoles, depuis le dernier Noir juf-
qu’au plus fomptueux habitant. Les Européens
nouvellement débarèjués voient cet aliment avec
répugnance, furtout ceux qui ont quelques con-
noiffances de botanique, en apprenant que c’eft
une efpèce de folanum , au moins très-voifine du
folanum nigrum Linn., qui paffe en France pour
un poifon ; mais on s’y fait très-promptement.
Alors on partagé le goût général, & ce mets devient
un de ceux dont on fe Jaffe le moins. Son
apprêt eft très-fimple, ainfi que celui de toutes
les efpèces de brèdes. Pour les Noirs il fuffit de
les faire bouillir, d’y mettre un peu de f e l , plus
ou moins de baies de piment. Les habitans y ajoutent
un peu de fain-doux, qui tient lieu de beurre
dans la cuifine du pays. Quelques-uns y mettent
du gingembre. Dans cet état la brèdes-morelle
paroît au déjeûner, dont elle fait la b afe, avec
un morceau de viande falée ou du poiffon ; elle
reparoît au dîner , où elle fe mêle au carris ; enfin
, avec un poiffon fr it, elle forme le fouper-du
plus grand nombre des habitans. Dans tous ces
repas on la mange avec le riz cuit à l’eau. On
peut juger, d’après c e la , de la confommation
journalière de ce légume : aufli eft-il la denrée la
plus commune du baça% ou marché. A l ’Ile-de-
France cependant on ne fait ufage que de celle
qui croît naturellement fur les habitations; mais à
l’île Bourbon l’ on eft plus induftrieux. On la fème
dans les jardins, on la repique en planches, & on
la foigne comme tous les autres légumes : elle y
prend un accroiffement qui la rend méconnoil-
fable. Sa faveur eft beaucoup plus douce ; ce
qui n’ eft pas regardé comme une qualité par plu-
lieurs C réoles, qui aiment mieux faire ramaffer
celle qui croît fur les habitations, quoique beaucoup
plus amère : celle-ci porte plus ordinairement
le nom cle brèdes-martin. Il eft à remarquer
que plus les lieux où elle croît font élevés,
plus elle a d’amertume. On peut expliquer par-là
comment la même plante feroit dangereufe fous
la zone tempérée , & ne le feroit pas fous les tropiques
, où la chaleur feroit évaporer le principe
vireux. Il paroît que la movelle noire n’eft pas
aufli dangereufe en France, qu’on le penfe communément
; car beaucoup de Créoles venus ic i,
l’appercevant dans leurs promenades, en ont voulu
manger, malgré les repréfentations qu’on leur a
faites, & n’en ont éprouvé aucun accident. Mai-
T t t t