
BALINGASAN ou PUT AD : nom d’un petit
arbre des Philippines, qui appartient au genre
flravadium Juif., dans la famille des myrtes. C'a-
melli en parle dans fon Recueil des plantes de ce
pays, publié par Rai. ( Jujf. ) ( Voye^ Jam b o s ie r ,
n°. y , 6? Sx r a y adi , Suppl. )
BALISIER Canna. Quoique les balifiers foient
des plantes nées fous les tropiques, & que la plupart
habitent également l’Afie , l'Afrique & l’A-
mérique, cependant, ignorées des Anciens, elles
n’ont été connues que depuis la découverte de
l ’Amérique. Il paroît que les premiers individus
vivans en Europe ont été obtenus de graines envoyées
par des miflionnain-s à des religieux portugais
, qui les ont cultivées & propagées dans les
jardins de leur couvent. Le port élégant des bali-
lïers, la beauté de leurs feuilles amples, farinées,
d ’un vert-gai, l'éclat & la forme fingulière de
leurs fleurs, les ont fait rechercher par les curieux,
& les balifiers font devenus en peu de tems
l ’ornement des plus célèbres jardins de l ’Italie ,
de l’Efpagne , de la France & des autres contrées
méridionales de l’Europe. Leurs racines ,
tubéreufes & charnues, produifent tous les
ans un grand nombre de caïeux , qui rendent la
propagation de ces plantes bien plus facile &
plus fûre que les femencés, dont la maturité , dans
nos climats, n’eft pas toujours parfaite. Il paroît
qu’on a toujours traité-ces plantes avec trop de
délicateffe , en employant pour elles au printems
les ferres chaudes, les vitraux , & , dans 1 hiver,
l’orangerie ou la ferre tempérée. Ces foins minutieux,
en prolongeant leur foibleffe/s’oppofent à
leur parfaite naturalifation. Des cultivateurs plus
hardis les ont, depuis quelques^ années, abandonnées’'
en pleine terre ; ils en ont obtenu de très-
beaux individus., plus vigoureux, plus chargés de
fleurs, & des femences bien mures.
Léclufe a le premier décrit & figuré l’efpèce de
balifier qui long tems eft reftée la feule connue} il
la nommoit canna indica , dénomination adoptée
par Linné , & fondée fur les rapports qui paroil-
fgqt exifter entre fes racines, fes tiges & celles
des rofeaux ou cannes. Les deux frères Bauhin,
Lobel & Dalechamp lui ont confervé le nom de
rofeaa (arundo) y d’autres, en particulier Rumphe
& Tournefort, la confidér.ant comme une plante
mitoyenne entre Yarundo & Yacorus, l’ont appelée
cannacorus. Cametarius en fait une efpèce
de g'aïeul ( gladiolus indicüs ) , en quoi il s’écarte
moins des rapports naturels. Ces différentes dénominations
prouvent combien, à cette époque, l’on
écoit loin d’avoir des idées juftes fur les affinités
des plantes.
Le balifier, qui embellit les vaftes campagnes des
Indes , eft aufli cultivé comme plante d’agrément
autour des habitations & dans les jardins} il eft
plus bridant par fes dehors, par l ’éclat de fes
fleurs, qu’utile par fes ufages. On a dit & répété
que fes feuilles étoient employées, dans les colo.
nies françaifes, à couvrir les cafés des Nègres;
mais il eft à remarquer que l’on donne quelquefois
le nom de balifier à des plantes de la famille des bananiers,
qu’ on a confondus avec les vrais baliliers.
Les bananiers ont des feuilles bien plus grandes, &
plus propres à cet ufage économique. Au rapport
de Barrère, les femences font très-recherchées
par les pigeons ramiers, dont, elles rendent la
‘ chair amère : elles feroient très-précieufes pour
les arts, à caufe de la belle couleur pourpre qu’elles
fourniffent; mais elle ne dure pas, & jufquV
lo,rs on n’a pas encore pu trouver de moyens pour
la fixer. Les habitans des Indes & les Ethiopiens
font des chapelets avec fes graines, dures, globu-
leufes, d’un beau noir-luifant.
Les voyageurs ont depuis peu d’années découvert
dans les deux Indes quelques nouvelles efpè-
ces de balifier, qui ne le cèdent guère en beauté
à la première. Celle-ci eft gravée dans les Illujlr.
Gen. tab. i. Aux efpèces décrites il faut ajouter :
4. Balisier à feuilles jonciformes. Canna jun-
ce a. Retz.
Canna foliis linearibus , nervofis. Retz. Obferv.
Fafc. 1. pag. 9. n°. 1.
Cette efpèce eft remarquable & bien diftinguée
par fes feuilles étroites, linéaires, femblables à
celles des graminées, vaginales à leur bafe, à cinq
nervures Taillantes, hautes d’environ, un pied,
munies, proche les racines, de petites fibres capillaires.
Les tiges font enveloppées par plufieurs
gaines lancéolées; les fleurs terminales peu nom-
breufes; la corolle petite, d’un roux-obfcur ; la
capfule hériftee.
Cette plante croît à la Chine. if ( Defcript. ex
R“ i •)
y. Balisier paniculé. Canna paniculata. Ruiz
& Pavon.
Canna foliis ovatis , fubtii's lanatis , argenteis ;
petalis inferioribus brevioribus. Ruiz & Pav. Flor.
peruv. vol. 1. pag. 1. tab. 1. fig. 1.
Ses racines font rameufes & fafciculées ; fes tiges
droites , cylindriques , hautes de dix à douze
pieds; fes feuilles alternes, pétiolées, ovales, ner-
veufes, lanugiheufes & argentées en deffous; les
fleurs difpofées en une paniculé terminale , étalé
e , munie de bradées ovales, lancéolées; la corolle
de couleur écarlate ; les trois pétales extérieurs
plus grands, égaux; les intérieurs inégaux.
La capfule eft grande, ovale , oblongue, hériftee
de pointes; les femences noirâtres, un peu globuleuses
& luifantes.
Cette plante fe trouve dans les bois & dans les
jardins, au Pérou , où elle porte le nom vulgaire
d’achirafauvage ( achira filvefiris). ( Hui% & Pav. )
6. Balisier à fleurs d’iris. Canna iridifiora.
Ruiz & Pav.
Canna foliis ovatis , acuminatis ; laciniis tribus
corolle, interioribus majoribus. Ruiz & Pav. Fior.
peruv. vol. 1. 1. c.
Ses tiges font très-hautes, droites, articulées ;
fes feuilles à pétiole vaginal, altèrnes, ovales,
acuminées, glabres &r luifantes en deftiis, lanugi-
neufes & blanchâtres en deftous ; les fleurs difpofées
en grappes géminées & bifides ; les pédoncules
comprimés; les pédicelles pendaos, uniflores,
accompagnés d’ une petite bra&ée ovale , fparha-
cée, & à leur bafe d’ un ou de deux filamens linéaires,
fubulés. La corolle eft infundibuliforme ;
les trois découpures extérieures plus courtes,
lancéolées, roulées , de couleur purpurine; les
trois intérieures oblongues, plus grandes, plus
larges, étalées, rougeâtres; un appendice bifide,
en forme de pétale; l’ anthère placée fur une des
divifions; le ftyle en forme de languette ; la capfule
trigone , oblongue , hériftee ; les femences
brunes & globuleufes.
Cette plante croît au Pérou, où elle eft cultivée
comme plante d’ ornement. On la nomme fu-
mac-achira, c ’eft-à-dire, achira élégante. (Rui^ &
Balisier eft un nom vulgaire qu’on a donné à
plufieurs plantes q u i, à la vé r ité , ont quelques
rapports avec lé canna de Linné, mais qui appartiennent
à un autre genre. Ainfi, au Cap-Français,
on nomme balifier l’âmomum [erumbet Liniv. On 1 appelle aufli gingembre bâtard. On donne encore
ce nom à Yalpinia racemofa dans certains quartiers
de Saint-Domingue où croît cette dernière plante,
d’après l’obfervation de M. Palifot - Beauvois.
Defportes parle d’ un autre balifier de Saint-Domingue
dans le nombre des plantes propres pour
la teinture : c’ eft le cofius arabicas Linn., le paco-
caa-tinga de Margrave.
BALLOT A. ( Voye^ B allô te.)
BALLOTE : nom vulgaire d’un chêne ( quer-
eus ballot a Des font. ) que nous avons rencontré,
M. Desfontaines & moi, fur la côte de Barbarie,
dans les montagnes inférieures de l’A tla s , dont
les glands, aufli doux que la châtaigne, fervent
de nourriture pendant une partie de l ’hiver à un
grand nombre d’habitans du mont Atlas. Il appartient
à la feétion des chênes-verts, qui ne perdent
Point leurs feuilles, & a beaucoup de rapport avec
1 yeufe, dont il diffère par fa tige plus élevée, par
fes feuilles cotonneufes en deffous, par fes fruits
plus alongés, d’une faveur douce, & c . ( Voye-^
C hêne , Suppl,, & un Mémoire de M. Desfontaines
, inféré parmi ceux de l’Académie des Sciences
, 1790, pag. 394, tab. 6. )
1. B a l l o t e fétide. B alto ta nigra. Linn. edit. r .
pag. 582. — Lam. Illuftr. tab. y08. fig. 1. — Bull.
Herb. tab. 397. — Smith, Flor. b rit. 2. pag. 6yy.
D ’après l’obfervation de M. Smith , le balloia
nigra de Linn., edit. 2, eft une plante différente
de ce lle -c i, particulière à la Suède, & qui eft
peut-être la fig. 1 de la planche 6y de Rivin.
2* Ballote laineufe. Ballota lanata. Linn. —
Lam. 111. tab..yc8, fig. 2.
Pançeria multifida. Moench. Meth. Suppl, pag.
r 37*
Obfervadons. On trouve dans l’herbier de Com-
merfon une plante de l’ Ile-de-France, qui a le
port du ballota nigra, mais qui en diffère par fes
calices non ftriés ni piiflës. Ses feuilles font en
coe u r , prefqu’ à doubles crénelures à leur contour
; les fleurs ramaffées par paquets ; les calices
un peu liftes. M. Perfoon l’a nommée ballota mau.-
ritiana. LoUreiro a trouvé en Chine l’efpèce fui-
vantè.
y. Ballote pileufe. Ballota pilofa. Lour.
Ballota foliis ovatis , crenatis, tomentofis y verti-
cillis pilofis y calicibus dtcemdentatis. Lour. Flor.
ccchin. 2. pag. 442.
Cette efpèce diffère du ballota difiicha principalement
par fes calices à fix dents. Ses tiges font
droites, foibles, hautes de quatre pieds, pileu-
fes, ftriées, rameufes; les feuilles pétiolées, ovale
s , point en coe u r , crénelées & non dentées en
fe ie , aiguës, tomenteufes. Les^fleurs font blanches,
réunies en verticiiles axillaires & pileux >
leur calice tubulé , recourbé, à dix ftries, divifé
à fon limbe en dix dents aiguës, réfléchies ; la
lèvre fupérieure de la corolle entière , en forme
de voûte ; l’inférieure étalée, à trois lobes.
Cette plante croît aux lieux incultes, à la C o -
chinchine. 2/ ( Defcript. ex Lour. )
BALOULOU : nom caraïbe du bananier à petits
fruits.
BALOUR1NHA : nom caraïbe d’une efpèce de
fida, genre de la famille des malvacées. ( Jujf.)
BALSAMARIA. « Le genre que Loureiro a
donné fous ce nom dans fa Flore de la Cochinchine ,
n’e ft , dit M. de Juftîeu, qu’une efpèce de calaba
( calopkyllum ) ; il offre quelques différences dans
fon calice à deux feuilles, félon Loureiro; Sa corolle
eft compofée de fix pétales , & Tes étamines
raffemblées en plufieurs paquets. On rire de fon