
vant leur longueur, en filets plus ou moins déliés, j
Ils entrent dans la formation des couches ligneu- i
Tes, & la folidité du végétal dépend de leur quantité
& de leur denfîté } ils contiennent des Tues
plus ou moins épais, & diverfemenc colorés. Dans
la vigne ils font remplis d’eau : ceux des pins Sc
des fa pi ns regorgent de fucs réfineux, & on ne
lesobferve bien que dans les plantes développées.
Certains lichens rameux , ainfi que les tiges des
moufles, en font abondamment pourvus. Dans les
monocotylédons ils entourent les grands tubes :
ceux des dicotylédons font placés autour de la
moelle & des grands tubes qui environnent cette
fubftance j cependant ces deux ordres de v ai fléaux
peuvent exifter indépendamment les uns des autres.
Les fl nés qui fillonnent la furface des plantes
font des faifeeaux de petits tubes : on les rencontre
aufii dans k s nervures des feuilles , dans les
pétales, h s étamines & les piftils; mais ils perdent
leur rigidité dans ces organes délicats.
L’auteur a donné le nom de lacunes à des cavités
régulières & fymmétriques, formées dans |
l’intérieur de plufieurs végétaux par le déchirement
des membranes. Ces lacunes ne fe rencon- I
tirent ordinairement que dans les plantes d’ un tiiTu
très-lâche, telles que les plantes aquatiques , &:
particuliérement dans les monocotylédons j & ,
füivant M. Mirbel, ces déchiremens , loin de
nuire au végétal, en augmentent les forces en les
concentrant davantage. Les plantes d'un tiflu flaf-
que, & particuliérement celles qui vivent dans i
l'eau , reçoivent une plus grande quantité de fucs
quelles ne peuvent en élaborer, parce que leurs j
organes ne font ni affez multipliés ni a fiez vigou- i
reux relativement à leur vo’ume. Si donc , par des j
ruptures intérieures, les organes devenus inutiles
font détruits, les organes confervés, recevant
feufs toute la nourriture, acquerront une vigueur
nouvelle. Les lacunes h’exiuent point dans l’emb
ryon, parce que ces déchiremens font une véritable
déforganifation , qui ne peut avoir lieu que
quand la plante a pris de l’accrbiflement. Les lacunes
fe trouvent dans les pétioles des fougères,
dans les potamogetons & une multitude d’autres
plantes j elles reflemblent à des tubes, longitudinaux
, placés çà & là dans le tiflu cellulaire. Celles
des prêles offrent beaucoup de régularité j celles
des feuilles des monocotylédons font fouvent couplées
par des cloifons de tiflu cellulaire amafle de
diftance en diftanee. On voit bien cette fingulière
conformation à travers les feuiiles des mallettes
& de beaucoup d ’autres inonocotylédons à feuilles
en épée.
Les plantes ont-elles des glandes analogues à
celles des animaux ? Cette queftion n'eft pas encore
éclairée. Cependant les fucs blancs & corrofifs
des euphorbes, les fucs vifqueux qui enduifent j
les tigjs & lés feuilles de certains ciftes, de plu- j
fleurs fîlénési les diverfes fortes de manne que !
produiiettt le frêne , le mélèfe , Talhagi } les réfines,
les gommes Sc autre s fubftances analogues ;
le fuc brûlant des orties, de quelques tragia , de
plufieurs jatropha y l’atmofphère, inflammable qui
entoure la fiaxinelle , la gomme élaffique de Vke-
vea ou caoutchoux ; la liqueur acide qui fe réunit
en ,gouttelettes à l ’extrémité des poils du pois-
chiche i les huiles de différente nature renfermées
dans les graines ou dans certains péricarpes j l'opium,
fubftance vénéneufe, filtrée dans les cap-
iules du pavot des jardins, tandis que fes graines
contiennent une huile douce & falutaire j l'huile
cauftique de la noix d’acajou, dont le noyau eft
agréable au g o û t } la qualité délétère des euphorbes
, & une infinité d’ autres faits femblables, ne
prouvent-ils pas qu’ il exifte un fyftème d’organes
fécrétoires dans les végétaux?
On donne le nom de pores à de petites ouvertures
pratiquées dans les:membranes, Sc defti.nées
à l’abforption & à* la rranfpiration des plantes.
M. Mirbel en diftingue de trois fortes. Les uns,
qu’il nomme mfenjibhs 3 ne feMaiffent pas même
appercevoir à l’oeil armé dés plus forts mièrofco-
pes : toutes les parties des végétaux en font criblées,
Sc on ne peut douter de leur exiftenre. Les
autres, défignés fous le nom de pores alongés, de
pores corticaux3 de glandes corticales , &c. , ont été
très- bien obfervés Sc décrits par M. Decandolle
dans un Mémoire préfenté à l’ Inftitut. On les diftingue
avec le microfcope fur l’épiderme des parties
tendres & herbacées, expofées à l’ air & à la
lumière. Les plantes grafl'es en ont moins que les
autres. Les plantes aquatiques plongées dans l’eau
en font privées, -tandis que les mêmes efpèces en
font pourvues quand elles végètent hors de l’eau,
& ils difparoifiènt de deflus celles qu’ on élève
dans l’obfcurité. Leur uLge eft de fervir à la tranf-
p!ration , Sc fans doute qu’ils abforbent aufli l’humidité
dans certaines circonftances.
Enfin, M. Mirbel a nommé pores glanduleux,
de petites ouvertures bordées de bourrelets opaques,
qu’ i! a obfervés fur les vaifleaux intérieurs :
ils fo n t, comme nous l’avons déjà d it, ou épars
ou arrangés par fériés, & de différentes grandeurs}
ils donnent paffage aux fluides contenus dans les
vaifleaux , & fervent à expliquer comment la fève
fe porte en tout fens dans l’intérieur du végétal,
&r pourquoi les tiges auxquelles on fait des entailles
en fens contraire jufqu’à la moelle, peuvent
encore vivre pendant long-tems.
M. Mirbel pénfe , avec Malpighi, que l’épiderme,
membrane mince & tranfparente qui recouvre
les végétaux , n’eft autre chofe que la réunion
des parois extérieures des cellules du tiflu
cellulaire, placé à la furface des plantes, SI ï f
afliire qu un grand nbmbre d’obférvations l’ont
convaincu de cettè vérité.
Enfin, dans le dernier article, M. Mirbel traite.
de la fubftance organifatrice, & donne une hypo-
thèfe fur la formation & le développement du
tiflu cellulaire & du tiflu tubulaire. La fubftance
organifatricé fe forme pendant la durée de l’ac-
croiflemenr. Dans les monocotylédons elle fe dé-
pofe autour des filets ligneux : dans les dicotylédons,
c ’eft à la furface de l’aubier & du canal
médullaire. Elle eft d’ autant plus abondante , que
le végétal eft plus jeune, plus fain, & que le fol
&- la faifon font plus favorables à la végétation.
Mais pourquoi cette fubftance prend-elle toujours
des formes confiantes & déterminées? C’eft là le
noeud du problème que l’auteur tente de réfoudre
, Sc contre lequel tous les raifonnemens des
phyficiens ont échoué.
Le Mémoire de M. Mirbel, ajoute M. Desfontaines
, préfente une fuite d’obfervations inté-
refl'antes fur l’organifation des plantes, qu’ il ramène
à des principes clairs , fimples, Sc expofés
avec méthode Sc précifion. On y trouve plufieurs
faits nouveaux fur le tiflu cellulaire & vafculaire.
11 prouve que les grands & les petits tubes, ceux
qui font poreux , ainfi que les fauffes trachées &
les trachées , ne font qu’ un feul Sc même fyftème
de vaifleaux différemment modifiés. La découverte
des tubes poreux & des fauffes trachées lui appartient
toute entière. On p eut, d'après les faits
établis dans ce Mémoire, fe rendre compte de la
belle obfervation de M. Coulomb fur l’afcenfion
de la fève par les couches ligneufes voifines de
la moelle, puifque e’eft là que les grands tubes
Si les trachées fe trouvent réunis en plus grande
quantité.
Dans un autre Mémoire, dont je vais également
préfenter l’analyfe d’après M. Desfontaines,
M. Mirbel préfente une anatomie ex î&e de la
graine du haricot , avec des faits intéreffans fur
fon développement Sc fur la formation des vaiffeaux.
Il a obfervé le premier que la racine n’avoit
pas de vraies trachées ; il prouve qu’elles fe trouvent
toujours au centre des tiges dans l’ anneau
qui entoure la moelle j qu’elles s’y confervent
long-tems fans s’altérer > que les autres couches
formées fucceflivement autour de cet anneau n’ en
ont point j que les tubes poreux, fendus ou mixtes
, naiffent tout formés dans les végétaux , &
que eonféquemment ce ne font pas des trachées
foudées. Il fait voir que la trachée, dans fa jeu-
nefîe , n’ eft point roulée autour d’un tube 5 que
ce prétendu tube n’ eft qu’un enduit de fubftance
nutritive qui encroûte quelquefois l’intérieur de
la trachée. Enfin, M. Mirbel nie que la lame fpi-
rale foit un vaiffeau , & il réfute l’ opinion d’Hed-
vrig fur l’afcenfion de l’air & de la fève dans les
plantes. Il faut fuivre l ’auteur dans la férié inté-
reflante de ces obfervations.
Quoiqu’ il ait porté fes recherches fur plufieurs
efpèces de femences., iL a cru cependant devoir
fe borner à en décrire & à en repréfenter une
feule, & il a choifi de préférence le haricot cultivé
, par,ce. qu’ il germe & fe développe avec
beaucoup de facilité. Cette graine a des oa-raitères
communs à toutes celles des légumineufes.
On y voit une glandé Taillante, placée au fommet
de la cicatrice , Sc. à fa bafe un petit alvéole qui
aboutit à la pointe de la radicule. Ges deux organes
n’avoient échappé ni à Gatrtner ni à Glei-
- chen. L’ enveloppe dès cotylédons eft formée de
trois lames étroitement réunies. L ’ extérieure a
une confiftance prefque cornée} elle eft criblée
de pores cylindriques qui en traverfent l ’épaif-
feur. La fécondé offre à peu près la même orga-
nifation que la première , & la troifième ou interne
n’ eft qu’ un tiflu cellulaire affez lâche, par-
femé d’ un grand nombre de vaifleaux dirigés en
tout fens} ils naiffent d’ un tronc principal, qui
forme un anneau autour de la cicatrice. La glande
placée à fon fommet n’eft qu'un renflement des
deux lames externes} elles font fendues en long
à l'endroit de la cicatrice, Sc c ’eft par cette fif-
fure que les vaifleaux ombilicaux pénètrent dans
la graine fans s’aboucher avec ceux de la lame
cellulaire.
De la bafe de la graine naît un faifeeau de tubes
qui fe prolonge jufqu’a l’alvéole de la radicule :
la il fe partage en deux petires branches qui en
bordent l’ouverture, fe réunifient à fa partie fupe-
rieure, puis fe divifent encore en deux rameaux,
lefquels montent, l'un à droite , l’autre à gauche
de la cicatrice , en décrivant un a rc , & vont fe
plonger dans la glande placée à fa partie fuee-
rieure, d’ où ils fortent réunis en un feul faifeeau.
Ce tronc principal jette un grand nombre de branches
latérales dans la lame cellulaire, qui ne communiquent
pas avec les vaifleaux de l’ombilic, &
1 qui fe teignent conftamment quand on met germer
la graine dans des liqueurs colorées.
La grofle glande du fommet de la cicatrice eft
de même nature que les deux lames cornées ; mais
le bord des pores dont elle eft criblée a une forme
hexagone , comme fi elle eût été primitivement
formée d’ une maffe de tiflu cellulaire, dont lès
cellules fe.fuffenr en partie comblées de manière
à n’avoir plus dans leur centre qu’ un petit vide
cylindrique} & les deux lames .extérieures de l'enveloppe
, obfervées peu de tetns après la fécondation,
ne font évidemment qu'un tiflu cellulaire.
Le p ois , la fè v e , le faux acacia & autres légumineufes
ont une organifation analogue à celle du
haricot} mais on trouve des différences remarquables
dans les graines des plantes qui appartiennent
à d’autres familles. L’étude approfondie
de la flru&ure des graines eft minutieufe Sc difficile
5 cependant elle peut fervir à expliquer plufieurs
phénomènes curieux, relatifs à la geriiii-
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