
BOUILLON. Ce nom , joint à un adjé&if, eft
donné à plufieurs plantes. On nomme bouillon
blanc la molène ( verbafcum Lin». ) î bouillon mi-
lie r ou herbe aux mites les efpèces de molène, auparavant
féparées dans un genre diftinét, fous le
nom de blattaire ( blattaria Tourn. ) } bouillon fau -
vage , une efpèce de phlomide ( phlomis fruticofa
L in n .) , qui a le feuillage de la molène.
BOUIS : furnom que portent dans les Antilles,
fuivant Jacquin, deux efpèces de caïmitier (cA/y-
Jbphyllum'). On appellegros-bouis le ckryfophyllum
c&ruleum , & bonis le ckryfophyllum argenteum , que
Ton furnomme auffi quelquefois caïmite-maronne.
BOUKA-KELY : nom malabare fous lequel
R-heed a décrit & figuré ( Hort. malab. vol. 12 ,
pag. 4 5 , tab. 33) une plante qui doit fe rapporter
a la famille des orchidées, & y former un genre
nouveau, fuivant M. du Petit-Thouars, dont plulieurs
efpèces ont été confondues par M. de La-
marck, fous le nom d*angrec Jlérile y elles font remarquables
bar leurs feuilles folitaires ou binées,,
renflées en bulbe à la bafe. Quand elles fe trouvent
dans des pofîtions qui leur conviennent, elles
fteuriffent tous les ans, & à des époques à peu
près très-précifes.
I BOU LAT ABOI* 1 nom caraïbe d’une efpèce
4 ’eupatoire ( eupatorium punftatum).
BOULE DE NEIGE : nom vulgaire de la variété
de la viorne-obier ( viburnum opulus), dont
les fleurs blanches & toutes ftériles font raffem-
b'îées en boule, (P o yq; V io r n e . ) *
BOULEAU. Betula. Les bouleaux & les aunes
formoient d'abord deux genres diftin&s dans Tour-
nefort, & même dans les premiers ouvrages de
Linné j mais depuis, ce dernier & quelques autres
avec lui les ont réunis. M. de Lamarck a été de
cette opinion, ainlï que M. de Juffieu. Ceux qui
font d’ un avis contraire fe fondent fur ce que les
aunes croiffent dans les fols humides & marécageux
, tandis que les bouleaux fe plaifent de préférence
dans les terrains fecs & arides. Dans ces
derniers, les chatons femelles font cylindriques,
folitaires fur des pédoncules Amples j les femences
munies de chaque côté d’une membrane en forme
d ’aile. Dans les aunes, les chatons femelles font
courts, ovales, portés fur un pédoncule rameux;
leurs femences dépourvues de membranes. Ces
deux genres , féparés ici par une fimple divifion,
ont été enrichis de plufieurs belles efpèces que
npus allons faire connoître.
Obfervations. On trouve dans les lllu fir. Gener.
tab. 760., trois efpèces figurées avec les caractères
de-leur fructification y favoir : fig. 1 , betula àWa \
ti°. 1 ; fig. 2 , betula nigra , 110.. 2 j fig. 3 , betula
glufinofa , n°. 6.
Au milieu des arbres de nos forêts, dont Té.
corce rembrunie offre à nos regards les rides de
la vieilleffe, le bouleau s’annonce au loin paré
d’un épiderme liife, fatiné, d’une blancheur éclatante.
Son tronc, bien nourri, ne le cède prefque
point en élévation à celui de nos grands arbres :
il eft droiti cylindrique, fans difformités & fans
noeuds j il ne pouffe de branches que vers fou
fommet j elles fe divifent en rameaux fou pies,
pendans, effilés : tel eft l’afpeCt agréable fous! lequel
fe préfente notre bouleau commun ; mais,
né parmi nous, fans ceffe fous nos y eu x , il ne les
frappe, que médiocrement. Outre ces agrémens
extérieurs, il a des attributs qui lui font particuliers.
Peu délicat fur le f o l , le bouleau végète
paffablement dans les craies & dans lés terrains
arides & pierreux ; il porte la fertilité & la vie
daps ces contrées qui, par la nature de leur territoire,
fembloient devoir être frappées d’une éternelle
ftérilité. 11 eft peu de végétaux moins fufcep-
tibles des impreffions de l’air & d e la rigueur du
froid. On le retrouve dans les Alpes, au deffus
de ces régions où aucun autre arbre ne peut plus
exifter. Il s’avance jufque vers les glaces du pôle
a~rCtique j il eft le feu l, le dernier que produite le
Groenland > mais fur les montagnes glacées, foii
élévation eft bien inférieure à celle à laquelle il
parvient dans les climats plus tempérés : ce n’eft
plus qu’ un arbriffeau bas, tortueux, rabougri,
de quelques pieds de haut. A la vérité, il acquiert
en dureté ce qu’il perd en hauteur , & fon bois
n’en eft que plus propre à être employé à divers
uftenfiles de ménage : il s’y forme des noeuds d’une
fubftance rougeâtre, marbrée , très-recherchée
dès tourneurs, qui en fabriquent plufieurs petits
meubles agréables. Son écorce prefqu’incorrup-
tible préfente des faits bien étonnans. Souvent
elle fubfifte feule & conferve encore à l ’arbre fa
figure, tandis q ue, depuis long-tèms, le bois eft
mort & détruit de vétufté. Il eft forti des mines
de Dworetzkoi en Sibérie, un morceau extrêmement
curieux de bois de bouleau ferrugineux,
que j ’ai vu dans le cabinet de M. Faujas de Saint-
Fond. Toute la fubftance ligneufe eft entièrement
convertie en un fer limoneux,. jaunâtre, tandis
que l’épiderme, d’ un blanc-fatiné& luifant, exifte
encore par plaques en plufieurs endroits , parfaitement
bien conferve, & fans être coloré par le
fer. Il feroit difficile de trouver une preuve plus
évidente de la longue & furprenante confervation
de cette pellicule fi légère, fi délicate en apparence
, & que les Anciens ont employée fi avan-
tageufemenc pour l’écriture avant l’invention du
papier. Il eft à pré fumer qu’elle doit fon incorruptibilité
à la fubftance réfineufe & aromatique dont
elle eft pénétrée.
D ’après ce court expofé des principaux phénomènes
que préfente le bouleau, d’après l’emploi
intéreffant que l’on peut faire des différentes parlies
de cet arbre, quelles idées peut infpirer &
développer l ’afpeét d’un feul arbre ! Mais heureux
l’homme pour qui les rameaux flexibles & pendans
de cet arbre ne rappelleront pas qu’ ils ont été
autrefois les inftrumens de ces punitions flétrif-
fantes, dont on ne fouille que trop fouvent, par
de féroces préjugés, les premiers beaux jours de
l’enfance ! Quand donc ne verrons-nous plus des
maîtres ou des parens affez ignorans & affez barbares
pour croire former la jeuneffe à la vertu &
aux fciences par les mêmes .moyens que l’on emploie
â punir le crime ? La verge qui tombe fur
les épaules du fcélérat doit-elle feryir également
à punir les étousdeties d’ une jeuneffe folâtre ? Le
même préjugé exiftoit du téms de Pline & bien
avant. C et auteur, en parlant du bouleau (mentionné
également dans Théophrafte , qui le nomme
en gr ecfamyda ou plutôt femude ) , dit ( liv . 16 ,
chap. 18) : « Cet arbre des Gaules fe fait admirer
par la fineffe & par la blancheur de Ton écorce ;
il épouvante par les verges qu’il fournit aux ma*
giftrats.
* Les BOULEAUX.
6 bis. B o u l e a u pubefcent. Betula pubefcens.
Willd.
Betula ramulis pubcfcentibus ; fo liis ovatis , acutis
, duplicato ferra f i s , pubcfcentibus ; firobilis cylin-
draceis , pedunculatis y fquamarum lobis inequalibus.
Ehrh. Beytr. 6. pag. 98.
Betula fo liis deltoidibus , acutis , fubcordatis , du-
plicato - ferratis , fubtiis ramulifque pubcfcentibus y
ftrobilorum fquamis lobis lateralibus , rotundatis.
Willd. Spec. Plant. 4. pag. 462,
Betula pumila , broccemhergenfis. Thaï. Herçyn.
20. — C . Bauhin, Pin. 427. — Duroi, Herb. 1.
pag. 92.
Betula albar y ar. p. Linn. Spec. Plant. x . pag.
L393.
Cet arbre, qui pourroit bien n’être qu’ une fim-
pje variété du betula a lba , lui reffemble par fon
ort, par la difpofition de fes rameaux, par la
l.ancheur de fon épiderme ; il en diffère par fes
rameaux velus, particuliérement dans leur jeu-
neffe; par fes feuilles pubefcentes, même lorf-
qu’elles font parvenues à leur entier développement,
ovales, à peine aiguës à leur fommet, un
peu échancrées en coeur à leur bafe, â double
dentelure à leur contour. Les chatons font cylindriques,
pédonculés î les lobes des écailles çali-
cinales inégaux, arrondis.
Cet arbre croît dans les marais des montagnes
du Jura, &r dans quelques autres contrées du
Nord, ƒ ) .
7 Us. Bouleau élevé. Betula excclfa. Willd.
Betula fo liis o v atis, acutis , ferratis ; ftrobilorum'
fquamis lobis lateralibus , rotundatis ; petiolis pubef*
centibus ^pedunculo brevioribus. Ait. Hort. K e v . 3..
pag. 337. — Willd . Arb. 4 1 , tab. 2. fig. x»
C e t arbre a encore de bien grands rapports avec
le betula alba y j j paroît que c’efl une des plus grandes
efpèces que l ’on connoîffe, & qu’il parvient au-
moins à la hauteur de la première. Ses rameaux
font grêles, fouples, effilés, garnis de feuilles alternes
, pétiolées, o v a le s a ig u ë s , prefqu’acumi-
nées, d un vert-tendre, plus pâles en deffous,
arrondies ou prefque tronquées à leur bafe, glabres
à leurs deux faces ,, inégalement dentées en
fcie â leur contour î les dentelures ^refqu’aJrerna.-
tivement plus courtes, aiguës} les pétioles grêles,
pubefcens, au moins de moitié plus courts que les-
feuilles.
Les chatons mâles font pédonculés, alongés .
grêles, cylindriques, pendans y les pédoncules plus
longs que les pétioles j les chatons femelles Toli-
taires, médiocrement pédonculés, courts,.épais,
obtus, quelquefois munis de deux ou trois petites
folioles fur leur pédoncule $ les écailles divifées en
trois lobes $ les deux latéraux arrondis, celui du
milieu aigu j les femences petites, garnies de chaque
côté d’une petite aile très-mince, large, menv-
braneufe , entière, arrondie.
Ce.t arbre croît dans l’Amérique feptentrio--
nale. D
8. Bouleau à feuilles de peuplier. Betula popu-
lifo lia . Ait.
Betula fo liis deltoidibus , longe acuminatis , ine~
qualiter ferratis , glaberrimis ; ftrobilorum fquamis
lobis lateralibusy.fubrotundis; peiiohs glabris. ( N.);
Betula ( populifolia), fo liis deltoidibus y longe
acuminatis , in&qualiter ferratis , glaberrimis. Air.-
Hort. Kew. 3. pag. 336.
C e t arbre doit être rangé parmi les grandes
efpèces de ce genre \ il eft remarquable par fe*
feuilles, beaucoup plus amples que dans les autres.
Ses rameaux font cylindriques , plians, alongés
glabres, d’un brun-rougeâtre , parfemés de petit*
points blancs, garnis de feuilles pétiolées, alternes,
un peu fermes, membraneufes, glabres à
leurs deux faces, vertes & luifantes en deffus,
beaucoup plus pâles en deffous, ovales, deltoïdes^
un peu échancrées en coeur à leur bafe, rétrécies,
vers leur fommet, en une longue pointe acumi-
née , inégalement dentées en fcie à leurs bords j.
les pétioles parfaitement glabres 5 les fleurs difpo-
fées en chatons cylindriques \ les écailles divifées
en trois lobes $ les deux latéraux arrondis..
C e t arbre eft originaire de l’Amérique fep-
tentrionale. On le cultive en Angleterre, en>
France, aux pépinières impériales de Verfailles.- T> IÜP