
l.iciniées ; la corolle tubuleufe, velue , prefqu’à
deux lèvres, en bofTe à fa bafe ; une baie à une
feule loge ; les femences attachées aux parois de
la loge.
BESTRAM : nom brame du noèli-tali des Ma-
labares , décrit par Rheed , Hort. malabar. 4 ,
pag. 11 J , tab. j6 . Arbre faifant partie du genre
que Burmann a nommé antidefma-y qui veut dire
(ontre-poifon , pacce qu’ il paffe pour le fpécifique
contre la morfure du ferpent nommé cobra di c.a-
pello. Adanfon a confervé le nom de bejlram , 8c
place ce genre dans la première feétion de fa famille
des tithymales. ( Foyeç ANTIDESME.)
BETEL : efpèce de poivre (piper betel Linn.)
cultivée dans diverfes parties de VAfîe, furtout près
des côtes de la mer, qui grimpe, à la manière de
la vigne, fur les arbres ou fur les fupports qu’on
lui donne. Les Indiens le mâchent continuellement,
& corrigent fon amertume par un mélange
de chaux & d’arec. On prend le bétel après le
repas pour ôter l’odeur des viandes, 8c avant de
fe préfenter chez les perfonnes auxquelles on doit
des égards. Dans les vifites on s’en préfente mutuellement,
8c on le mâche toujours. Le bétel eft
diverfement nommé dans chaque lieu; mais fes
dénominations de betelé, de betle, b être 3 8cc. i font
dérivées d’un même nom primitif. On trouve auffi
à Madagafcar & ailleurs la même plante ou une
efpèce congénère. Plufieurs poivres font connus
au Bréfil fous celui de jaborandi. Il paroît que le
betys du même pays appartient encore au même
genre. (Jujf.) (Foyer Po iv r ie r , n°. 3. )
BETIS. Dans YHijloire des plantes des Philippines
de Camelli, imprimée par Rai, on trouve
fous ce nom un grand arbre, dont le bois eft fo-
lid e , pefant, incorruptible , d’une faveur amère.
Ses feuilles font alternes, grandes, ovales, lancéolées
8c entières. Aux fleurs, raffemblées en
paquets , 8c portées chacune fur un pédoncule
particulier, feccèdent des fruits fort petits. Le
bois eft bon pour exciter l’éternuement & pour
chaffer les v e rs , à raifon dé fon amertume. La
difpolition des fleurs peut faire préfumer que
cet arbre appartient à la famille des fapotilliers.
BÉTOINE. Betonica. Parmi le petit nombre de
plantes qui ont fixé l’attention des Anciens , la
bétoine eft: une de celles dont ils ont parlé avec !
le plus d’éloge. Il paroît qu’ils étoient, dans leurs
recherches fur les propriétés des plantes, dirigés
par ce principe , vrai fous beaucoup de rapports, .
que plus les plantes avoient de faveur ou d’odeur, 1
plus elles dévoient avoir d’influence fur l’écono- ‘
mie sr.imale. La bétoine, d'une odeur incifîve
8c pénétrante, avoir bien des titres pour entrer
dans la lifte des plantes médicales : .auffi i’enthou-*
fia fine a été porté fi loin pour cette plante, qu’elle
étoit prefque confidérée comme une.panacée uni»
verfelle. Maux de tè te , maux d’yeux, d’oreilles,
de dents » rétention d’urine , goutte , feiatique,
engourdiffement des membres, morfures de fer-
pens, os fraèturés, douleurs d’entrailles , ulcères,
abcès , & c . , enfin prefqu’aucune des maladies
qui affeétent le corps humain ne pouvoit
réfifter à la vertu toute-puiffante de la bétoine.
C ’étoit déjà paffer les bornes de la vr.aifemblance ;
mais le moyen d’arrêter l’efprit humain dans fes
; écarts lorfque, fans principes , il n’eft guidé que
par l’amour du merveilleux ! Bientôt U .bétoine
devint une plante facrée. Res omnino fanfta ejl}
dit Merfa , célèbre médecin d’Angufte, auteur
d’ un petit ouvrage fur les propriétés de la bétoine
, & qu’ il dit être la fauve-garde de l’ame
aulîi bien que du corps , garantiflànt ceux qui
voyagent la nuit, de toute efpèce dç charmes &
de dangers, écartant les vifi^ns & les fantômes
des lieux faints 8c du tombeau des morts. Quel
homme raifonnable confieront aujourd’hui fa fanté
à un médecin qui débiteroit de pareilles extravagances
1
Diofcoride a donné au betonica des Latins les
noms grecsxefiron 8c pf-cotrophon. I ly a , au refte,
quelque conlufîon dans la nomenclature de plu-
neurs auteurs anciens ; ce qui n’a pas grand inconvénient
aujourd’hui, mais qui pouvoit en avoir
| beaucoup autrefois. 11 paroît, d’après;Pline, que
betonica, eft le même nom que celui de vetonica
employé dans les Gaules, 8c qui tire fon origine
des Vêtons, ancien peuple d’ Efpagne, auquel on
attribué la découverte de la bétoine. D’un autre
; c ô té , le vetonica, feion Pliney fe nemmoit ferra-
tula en Italie, dénomination qui a été réfervée
par la fuite pour défigner une plante très-différente
de la bétoine, le ferratula tinEloria Linn. La bétoine
a repris de nos jours la place qu’elle devoit
occuper. On la cite avec éloge dans les Traités de
matière médicale, 8c c’ eft à peu près tout. Son
ufage eft paffé de mode.
On trouve dans les Illujlrations des Genres, tab.
JO7, fig. I , le betonica officinalis, 8c fig. 2 , le. betonica
orientalis. On a depuis découvert les efpèces
fui van ces :
6. Betoine roide. Betonica Jlriâla. Ait.
Betonica fpicâ oblo/jgâ , corollarum galeâ integrâ ;
lacinia intermediâ labli inférions crenato-undulatây
calicibus pilofis. Ait. Hort. Ktw. 2. pag. 290. —
Decand. Flor. franç. 3. pag. 544. ■— Fufch, Hift.
3 jo. Icon.
Betonica hirfuta. Thuill. Flor. parif. édit. 2.
pag. 293» Non Linn.
Betonica officinalis. Pollich , Palat. JÔ 2 . Non
Linn*
Betonica danica. Miller, Diéfc. 11er.
Cette efpèce reflembîe beaucoup à la bétoine
officinale, avec laquelle on l’ a probablement confondue
; elle en diffère par fon calice v e lu, par
fes bradées ciliées à leurs bords, par fa corolle
pubefeente en dehors, par le cube plus court. La
tige eft plus roide, plus velue ; les feuilles plus
larges, plus velues. J’ai rencontré des individus
dont l’é p i, long de fix à huit pouces, étoit com-
pofe de verticilles nombreux, très-écartés les uns
des autres. La même variété a lieu dans la bétoine
officinale. Je doute d’ailleurs que ces deux plantes
foient réellement deux efpèces diftinéfces.
Cette plante croît en France, fur les collines,
dans les bois fecs 8c fablonneux, aux environs de
Paris, y- ( F . v. )
7. Bétoine blanchâtre. Betonica incana. Ait.
Betonica fpicâ interrupiâ , corollarum galeâ bifiday
laciniâ intermediâ labii inferio-is crenatâ ; tubo to-
mentofo, incurvo. Ait. Hort. Kew. 2. pag. 299.
Betonica incana. Miller, Diét. n°.- J.
Cette plante eft rapprochée de la précédente.
Ses tiges font moins élevées, plus grêles; fes
feuilles un peu plus larges 8c moins longues ; fes
fleurs couleur de chair; mais le caractère qui la
diftingue plus particuliérement confifte dans la
lè«re fupérieure de la corolle, bifide 8c non entière
; le tube un peu courbé 8c tomenteux.
Cette plante croît en Italie , fur les montagnes.
^
8. Bétoine à grandes fleurs. Betonicagrandi fora.
Willd.
Betonica fpicâ folie f i , interruptâ ; calicibus mar-
gine villofis, dentibus fubulatis , corollis galeâ obeor-
datâ. Willd. Speç, Plant. 3. pag. 96. Non Thuill.
— Stephan. in lict.
Ses feuilles radicales reffembknt prefqu’à celles
du phlomïs tûberofa, pétiolées, eh coeur, obtufes,
pubefeentes, à groffes dents obtufes, épaiftes ; les
feuilles caulinaires inférieures pétiolées; lés fupé-
rieures 8c les florales ieffiles, ovales , prefqu’en
coeur, entières à leur baie , pubefeentes à leurs
deux faces , à groffes dents un peu aiguës ; les
fleurs difpofées, à l’extrémité des tiges, en verticilles
au nombre de huit à dix, diltans; les fu-
périeurs rapprochés ; les calices glabres, tubuleux
, velus a leurs bords, à cinq dents fubulées ;
la corolle quatre fois plus longue que le calice ; lat
lèvre fupérieure droite , plane , oblongue, entière
; l’inferieure à trois lobes, celui du milieu
très-grand, entier, arrondi.
Cette plante croît dans la Sibérie, le long du
fleuve Tereck. ^ (Willd. )
> Obfervatio'ns. Le betonica ' grandi fora Thuill. eft
le betonica orientalis Linn. , qui paroît s .etre natU-
ralifé dans les bois de Meaux en Brie.
Bétoine d’eau. On donne ce nom à la ferophu-
laire aquatique. (Foye% ce mot.)
Bétoine de montagne : nom vulgaire de l’^r-
nica montana Linn. ( Foye£ DoRONIC, n . 3-)
BETONICA. ( Foyei Bétoine.) C e nom latin
de la bétoine a été auffi donné, par quelques auteurs
anciens, à deux efpèces de véronique, à
deux fcrophulaires, à un ftachys 8c à deux oeillets
( dianthus cartkufianorum & fiperbus L in n .), a
une toque (fcutellaria peregrina Linn.).
BÈTRE. On trouve dans Dalechamp une longue
difeuffion fur ce mot, qui avoir été attribué
mal-à-propos à la canelle , mais qui paroît plutôt
appartenir à une efpèce. de poivre, 8c furtout à
celui que l’ on nomme bétel. ( Foye[ ce mot,
Suppl. )
B E T TE . Bcta.
La b e tte , connue vulgairement fous le nom de
poirée, fe trouve mentionnée dans les auteurs les
plus anciens , dans Théophrafte, Pline, Diofcow
r id e, 8cc. ; mais il en eft queftion comme d’une
plante plutôt médicinale qu'alimentaire. Quant à
la betterave , on pourroit peut-être la rapporter
au beta nigra de ces mêmes auteurs , qu’ ils ne dif-
tinguent de la première que par fa couleur 8c par
quelques propriétés particulières qu’ils lui attribuent,
fans qu’ il y foit parlé de la propriété alimentaire
de fes racines. Il n’y a pas même très long-
tems qu’on la connoît en France, du moins fous
ce rapport. Olivier de Serres eft le premier qui eri
ait fait mention, lorfqu’en 1J99 il écrivoit que
cette plante venoit d’être apportée de l’ Italie. On
a reednna depuis combien ce végétal étoit une
acquifition intéreffante.
On trouve dans les Illujlrations des Genres, tab.
182, fig. I , le beta maritima Linn., 8c fig.* 2 , le
beta vulgaris Linn. Il exifte une variété de la betterave
, connue depuis un certain nombre d’années
fous le nom de racine de difette ; elle étoit cultivée
en Allemagne , 8c M. l'abbé Commerell l’a introduite
en France le premier. On lui attribue beaucoup
de propriétés économiques , qui fe retrouvent
en grande partie dans notre betterave com-
rmmè; mais les racines ne font point alimentaires
pour l’homme, comme celles de la betterave.
| Alton a fait connoître une troifième efpèce da
beta, cara&érifée ainfi qu'il fuit :
3. Bette étalée. Betapatula. Ait.
Beta floribus .congdiis, foliis omnibus lineari-lait*
K k k k 2