trois faifeeaux placés en triangle équilatéral dans
le pédoncule de la fleur de Yaletris du C ap , 3c il
s*en trouve régulièrement cinq à neuf dans les
pédoncules des aloès.
Les caractères des dicotylédons font dans les
formes de l’étui qui emboîte la moelle du pédoncule.
Le plus grand nombre des va idéaux de cet
organe font des trachées qui ne fe développent
que dans les parties molles, où la végétation eft
très-aCtive, tels que les jeunes rameaux de l’ann
é e , les feuille s,les fleurs, & c . La largeur & la
forme de leur tu b e , coupé en hélice, facilitent
finguliérement la marche des fluides : de là ces
développemens rapides des parties où les trachées
s’organifent.
L ’auteur , en diflféquant l’enveloppe colorée de
la fleur de plufîeurs monocotylédons, a remarqué
que dans les unes, telles que celles de la jacinthe
é i de Yaletris capenjis, le tiflu du pédoncule eft
intimement uni & continu avec l’enveloppe florale
, & que dans d’autres de la même férié,
comme les lis & les aloés, ce même tiflu s’arrête
tout à coup à la bafe de la fleur, ou il forme un
bourrelet qu’on feroit tenté de prendre pour un
rudiment du'calice.
Les botaniftes ne font pas d’accord fur les caractères
diftinCtifs du calice & de la corolle. On
avoir efpéré que l’anatomie végétale parviendroit
à tracer la limite qui fépare ces. deux organes :
c’t-ft tout le contraire relie les unit & le s confond,
puifque, dans un grand nombre de plantes, les
vaifleaux du calice & de la corolle font difpofés
de la même manière. Quelques auteurs ont dit
que l'épiderme du calice étoit criblé de pores
alongés, & que celui de la corolle n’ en avoit
point ; mais ce caraCtère n’eft pas général à beaucoup
près, car il exifte des calices fans pores , &
il y a des filets d'étamines qui en ont de fembla-
bîes à ceux des calices. Tout le monde fait que
les étamines ont les plus grands rapports d’orga-
nifation avec la corolle. Suivant :Linné, le calice
eft un prolongement de l’écorce, & la corolle une
production des lames internes du liber j mais cette
opinion n’tft pas admiffibie. L’écorce & le liber
n’ont pas de trachées, & il en exifte dans les corolles
& dans un grand nombre de calices.
L'enveloppe florale de plufieurs monocotylédons,
telles que celle des ly s , des jacinthes, des
alétris, des iridées, & c . , contient beaucoup de
trachées. Dans les dicotylédons, il eft fou vent
facile de diftinguer, à la fimple vue , les calices
qui ont des trachées, de ceux qui n’en ont pas.
Les premiers ont des nervures Taillantes, ou bien
donnent naiflance aux pétales & aux étamines. \
Ceux qui en font privés, font minces, fans nervures
apparentes, & leur bafe n’eft point dirigée
vers le centre du pédoncule. Ainfi le calice du
cQvæa, fur lequel on voit de .groffes nervures j
! celui de la rofe de Noël, qui a la confiftance & la
couleur d’une corolle ; ceux des rofe s & des faxi-
frages, fur lefquels repofent les pétales & les étamines,
& c . , ont toujours des trachées ; au contraire,
les calices des oeillets, des anagaliis, & c . ,
en font privés. La définition de Linnæus ne pourvoit
donc être appliquable qu’à ces derniers. 11
faut conclure , de ces oblervations, que nous ne
connoiffons aucun caractère tranché, au moyen
duquel on puiffe diftinguer, dans tous les cas, le
calice d’avec la corolle à moins qu’on n’emploie
un caractère de convention.
Les filets des étamines o n t, à leur centre, un
faifeeau de trachées, lequel part du réc.pticle
dans les aloes} \eS’rkododendrum3 les anagaliis, &c. ;
, mais dans Yaletris capenjis, il naît de l’enveloppe
florale ; de la corolle, dans le coboea ; du calice ,
dans les faxifrages, les rofes, & c . Ces obferva-
tions font d’une grande importance pour déterminer
avec précifion, & d’une manière invariable |
dans certains cas, la véritable infertion des étamines.
Ainiï, quand les vaifleaux du réceptacle
produifent les filets, ils font néceffairement pofésr
fous l’ovaire : d’ où il fuit que les étamines des rho-
dodendrum & des aloes ne font pas périgines, mais
bien hypogynes ; & , lorfque les filets des étamines
font formés par les vaifleaux du calice ou de la
corolle , ils en fixent l’ infertion à l’un ou à l ’autre
de ces organes. M. Mirbel en conclut que cette
infertion ne donne pas toujours des divifions naturelles
; car Y aloes & Yaletris capenjis font évidemment
d’ une même famille , & cependant leurs
étamines , comme on vient de le dire, n’ ont pas
la même infertion.
L’anthère eft ordinairement .fixée au fornmet
du filet j c ’eft une petite boîte à plufieurs loges,
qui contient le pollen. Sa forme la plus cou mi une
' eft oblongue , & elle eft ordinairement partagée,
dans fa lo n g u e u r en deux lobes inégaux , féparés
par un fillon qui indique l’ endroit par où les loges
doivent s’ ouvrir. Les deux lobes de l’anthère font
réunis par un corps charnu , dans lequel pénètre
la pointe du file t, & le faifeeau de trachées eft
placé à fon centre. On croiroit que l’anthère eft
à deux loges, mais elle en a réellement quatre. Les
valves de chacun de ces lobes fe replient jufqu’au
fond de chaque loge, avant Témiflion du pollen,
& y forment une cloifon qui la partage en deux
dans fa longueur.
^Duhamel avoit foupçonné que la rupture de
1 anthère dépendoit d’une caufe mécanique , &■ il
ne s’étoit pas trompé. La furface de cet organe
eft revêtue d’ une lame de tiflu cellulaire très-
lache , dont les membranes font d’une finefle extrême.
Au deflous fe trouve une fécondé lame
également cellulaire, •mais d’un tiflu ferme , élaf-
tique, & fufceptible de fe contrarier par le deflé-
chement. Cette contraction a .lieu dans un feus
déterminé par la forme & la dilpofition du tiflu ;
quelquefois elle eft fi rapide , qu’en un clin-d’oeil
les valves s’ouvrent, l’anthère eft repouffée en
arrière , & le pollen lancé vers le ftigmate. Ce
mouvement n’eft dû qu’ à l’élafticitédu tiflu, & la
vacihation de l’anthère fur le filet dépend de deux
caufes mécaniques; la première eft le poids inégal
de fes deux moitiés. Lorfqu’elle vient à s’ouvrir
par une de les deux extrémités, & qu’une partie
du pollen en eft fortie, l ’autre, devenue plus pelante
, imprime un mouvement à ce corps lé g e r ,
fufpendu en équilibre fur la pointe du fiiet.
La fécondé caufe dépend de la contraction des
trachées qui unifient l ’anthère au filet. Ces vaif-
fèaux élaftiques, contournés en tire-bourre, ref-
lerrent leur fpire lorfque les fluides qu'ils contiennent
, viennent à s’échapper avec le pollen, &
contribuent aufli à faire vaciller l’anthère fur fon
pivot.
Les vaifleaux qui entrent par le piftil fe partagent
en plufieurs faifeeaux qui fui vent différentes
directions. Lès uns pénètrent dans la paroi de l’o vaire
, les autres dans le placenta. On trouve trois
faifeeaux de tubes dans les parois de l’ovaire des
liüacées, dont le piftil eft libre , & chaque FaiT-
ctau eft placé dans la future par où le péricarpe
doit s ouvrir. L s ovaires des rhododendrum ont
cinq faifeeaux de tubes , fitués également dans les
cinq futures de la capîble, I! y en a fix dans le
c0^ a> dont trois dans les futures, & trois au
milieu des valves.
M. Mirbel penfe que , lorfqu’un ovaire, fur-
monte d’un ftyle , n’acihère pas au calice, les
faifeeaux de tubes, qui en nourrïflent les parois,
s'arrêtent brufquement à la bafe du ftyle ; c’elt ce
eu on obferve , dit-il, dans plufieurs liliacées ,
dans le rhododendrum\ le coboea, &c. Quand, au
contraire j le calice fait corps avec le pifiil, les
vaifleaux des parois de l’ovaire montent dans le
ftyle, & vont jufqu’au ftigmate. Cette organisation
fe remarque dans les narciffes , la campanule dorée,
&c. Les vaifleaux qui fe rendent aux ovules
fe partagent fouvent en autant de faifc< aux dif-
tinCts qu’ il y a de placenta. Dans l’anagallis , il n’y
a.flxu un fdfceau : on en trouve deux dans les crucifères
, & trois dans les liliacées, divifés chacun
en deux branches , qui fe féparent & reftent fixées
à chaque valve quand elles font ouvertes. Dans la
faxifrage à feuilles épaiffes, il y a quatre paquets
de faifeeaux ramifiés comme un tronc d’arbre , &
il exifte quatre placenta dans l ’ovaire de cette
plante. On trouve cinq faifeeaux dans le rhododendrum
, & ces faifeeaux donnent autant de cordons
ombilicaux qu’il y a d’ovules.
Il y a des plantes où on ne trouve qu’un feul
failceaù de tubes pour plufieurs placenta réunis;
mais alors ils jettent des ramifications qui répondent
à chacun. Cette organifacion eft très-temarquable
dans le coboea : un cordon central de vaifleaux
monte vers le fornmet de l’ovaire, & produit,
dans fa route, des rameaux qui redescendent
vers la bafe de la fleur, & jettent, de diftance en
diftance, des cordons ombilicaux qui vont aboutir
aux graines. De chaque placenta monte un fai fr
céau de tubes dans le ftyle, & quelquefois il y en
a un plus grand nombre, parce que, dans certains
cas, comme on l’ a d it, les vaifleaux des parois de
l’ovaire y parviennent aufli. Un ftyle qui a plufieurs
faifeeaux de tubes eft, en quelque fo r te ,
une réunion de ftyles fous un même épiderme.
Beaucoup de céréales , qui paflent pour avoir
deux ftyles, n’en ont réellement qu’un. Si on lès
diffèque , on verra qu'ils ne font que les divifions
d’un feul faifeeau plongé dans le tiflu de Tovairë.
Quelquefois les vaifleaux fuivent la route la
plus courte pour fe rendre au ftigmate ; d’autres
fois , comme dans l’anagaliis > ils fe divifent en
plufieurs branches, qui fe réunifient au fomraet en
un feul corps qui fe prolonge jufqu’au ftigmate.
Ces'vaifleaux font fans doute les conducteurs
de Yâüra feminalis, mais ils fe perdent dans le
tiflu cellulaire, 3e l ’oe il,armé du microfcope, ne
peut fuivre les derniers rameaux, tant ils font
déliés ; ainfi Tobfervateur eft arrêté dès les premiers
p as , & le phénomène de la fécondation
refte environné de ténèbres.
Le ftigmate eft en outre formé de tiflu cellulaire.
Sa furface eft tantôt mamelonnée, tantôt
couverte de papilles où les vaifleaux vont aboutir.
Quand les fleurs font nouvellement éclofes, aucun
ftigmate n’offre de canal central; mars, au bout
d’ un certain tems, il fe perfore fouvent par le
déchirement du uff.i cellulaire placé au centre.
Après avoir examiné anatomiquement les fleurs
de plufieurs plantes, l’auteur s’eft occupé de la
ftruClure des glandes. Suivant lu i, on a étendu ce
nom à des organes dont la nature & les ufages
font inconnus. L’organifation des corps glanduleux:
qui fe trouvent dans un grand nombre de fleurs
appartenantes à des familles très-diftin&es , lui a
fuggéré quelques idées qu’ il croît utile de développer.
11 y a de ces glandes'qui font uniquement
compofées du tiflu cellulaire , & d’autres qui renferment
du tiflu cellulaire & des vaifleaux.
Le fond du calice de la faxifrage a feuilles épaiffes
eft tapiffé par une lame jaune qui diftille une
liqueur fucrée ; cette lame eft Faris vaifleaux.
Ceux qui entrent dans le calice, les pétales & les
étamines , paflent au deflous fans communiquer
avec elles : pareillement les filets des deux plus
. courtes etamines du cheiranthus cheiri, ou giroflée
jaune, font entourés à leur bafe d ’un anneau
glanduleux, formé d’un tiflu cellulaire très-ferré.
Les vaifleaux des étamines paflent au centre de la
glande, & n’ont aucune communication avec elle;
Il en eft de même de ces fo dettes qui fe trouvent