
a d i t , mais fans pouvoir l'affirmer , qu’elle appar-
eenoit au fiatice limonium, Linn. , que quelques
auteurs nommoient , pour cette raifon, behe'n ru-
brum , & qui participe un peu des mêmes propriétés.
Ç J u f f . )
B EIÀHALALÊN, HÀIALHÀ.ÇEZ : noms arabes
de la joubarbe ordinaire {fe-pipervivum tecîorum
Linn. ) , félon Dalèchamp.
BEID-EL-QSSAR, BEIDELSAR : plante d’É-
gÿpte 3 de la famille des apocinées, rapportée au
genre afclépiade , & qu,e l’on croit être Yafc/epias
procera Ait. j elle croît abondamment fur les bords
du N il, & s’ élève à la hauteur de deux coudées,
au rapport de Profper Alpin. Les Égyptiens emploient
en guife d’ amadou les poils foyeux qui
couronnent fes graines5 ils en garniffent aufli leur
lit, comme d’une efpèce de duvet. L’emplâtrefaite
avec les feuilles pilées de la plante eft bonne dans les
tumeurs froides. Son fuc laiteux, appliqué fur les
cuirs, procure le moyen d’enlever facilement leurs
poils. On dit encore qu’ il peut être mis en ufage
pour ronger les boutons galeux ou vénériens, &
qu’ on fe lert auffi de la plante contre la fièvre. gm
BEJARIA. ( Voyt[ Be f a r ia .)
BEJUCO. Hippocratea. C e genre, affilié à la
famille des érabLs , voifin de celle des malpi-
ghies, offre pour caraéière effentiel :
Un calice a cinq divifions ; cinq pétales ,* trois éta-
tnintes ; un ftyle ; trois car fuies comprimées , à deux
valves en'carene ,• des femencts ailées d‘ un feul côté. '
E S Ç â ,c E S..
1. B e j u c o grimpant, tï°. 1. Hippocratea fcan-
Sens. Jaçq.
Hippocratea (obcordata ) , foliis ovato-lanceola-
its , ferratis y capfulis 'obcordatis. Lam. 111. Gen. 1.
p. 106. n°. 426. tab. 2.8. fig. 1 • 5— Swartz, Prodr.
ij-.y fe Obferv. pag. 28. ( Exclufi Plum. fynon. )
2. Beju.go /Uvale. Hippocratea .ovdXrf. Lam.
Hippocratea foliis ovalibus , leviter dentatis y cap-
fults ôvatis, inttgerri mis. Lam. 111. 1 . ^ .4 2 7 . rab. 28.
Coafcandens,, fruÜu-tr\geminoa fuorotundo. Plum.
Ç e n .B , & Icoh. 88.
Hippocratea volubilis, var.
Cefte plante^ confondue d’abord avec la précédente.,
doit en-être feparée, -& former une e s pèce
.particulière, principalement diftinguée par
fes capfules .ovales, obtufes, elliptiques, point
échancrées à leur fommet. Les feuilles font ovales
& non lancéolées, épaiffes, coriaces,. glabres i
leursdeux faces, plus pâles, prefque glauques en.
deflous, à peine aigup$, àdenpeluresobtufes, peu
marquées. Les fleurs font très-petites, nombreu-
fe s , les unes pédiceîlëes, d’autres prefque feffiles,
difpofées en panicules axillaires, amples, étalées;
les ramifications très-ouvertes, bifurquées, furtout
les inférieures; les pédoncules glabres, un peu
anguleux ; les tiges grimpantes;
Cette plante croît dans l’Amérique méridionale
5 elle a été recueillie par M. Ledru à Porto-
Ricco. J) WT(fi C°mm‘ Ledru.)
3. Bejuco mültiflore. Hippocratea multifiora,
Lam.
_Hippocratea foliis lato-ovalibus , levibus , inte-
gerrimisÿ cymis .crebris , muliifioris. Lam. Illuftr. 1.
pag. 101. n°l. 428.
£. ? Hippocratea ( comofà ) , pàniculis comofis ;
pedunculis multifidis , capillaribus ; foliis ovatis,
acuminatis, intègres. Swartz, Prodr. 1 7 , & Flor,
Ind. occid. 1. pag. 77,
Coa fcandens , fîuclu amptijfimo , fingulari. Plum.
Icon. 77. tab. 88., fig. A. B.
I! eft très-probable que la plante de M. de La-
marck & celle de Swartz appartiennent à la même
efpèce. C ’eft un arbriffeau dont les tiges fe divi-
fent en rameaux glabres, cylindriques, garnis de
feuilles oppofées, médiocrement pétiolées, affez
larges , ovales, très-entières , glabres , liftes à
leurs deux faces, un peu aiguës, quelquefois acu-
minées. Les fleurs font difpôféès en panicules
axillaires , touffues, très - ramifiées ; les ramifications
terminées en cimes; les pédoncules glabres;
les pédicelles capillaires.; les capfules grandes,
fouveht folitaites.
Cette plante croît à Cayenne & à la Nouvelle*
Efpagne. ï> ( T . / )
4. Bejuco ru\ e . Hippocratea afpera. Lam.
Hippocratea foliis ovatis , fubintegerrimis, gla-
Iris, fubtits venofis 3 afperis. Lam. 111. .1. pag. IQI.
m 429*
Deux caraéfères principaux diflinguent fuffifam-
ment cette efpèce des précédentes fe des fui-
vantes : i° . fes fleurs beaucoup plus grandes que
dans toutes les autres efpècés ; 20. fes feuilles
rudes à leur face inférieure ; elles font d’ailleurs
ovales , oppofées, pétiolées, glabres à leur face
fupérieure, traverfées en deflous par des veines
fenfibles, prefqu’entières à leurs bords. Les fleurs
font diïpo'fées en panicules axillaires.
Cette rplante croît à l’ile-de Câyenne, où elle a
été recueillie par M. Richârd. ( V . f )
j . Bsj.uco du Sénégal», Hippocratea fenegalenfn-
Hippocratea foliis ovatis} levitir dentatis j ramu-
lis punBatis , fioribus vtrticiliatis. Lam. Illuftr. I.
pag. 101. n°. 430.
jS. Jl'ppccratea ( madagafcarienfîs ) , foliis ovatis
, acutis , nitidis, fubintegerrimis ; ramulis lepro-
Jis, fioribus vertïcillatis. Lam. III. Gen. 1. pag. 101.
n°. 431.
Hippocratea ( ver tic illata ) , fioribus verticillatis.
Perf. Synopf. Plant. 1. pag. 40.
J’ai réuni ces deux plantes, ainfi que l’a fait
M. Perfoon, leur ayant trouvé des caractères qui
ne permettent guère de les tenir féparées, au moins
comme efpèces. Les tiges font glabres , cyl'ndri-
ues, ramc Ufes ; les rameaux alternes, ponétués
ans la variété chargés, dans la plante £, de
tubercules ovales, un peu comprimés, garnis de
feuilles oppofées, médiocrement pétiolées, ovales,
plus ou moins aiguës , à peine denticulées à
leur contour, glabres à leurs deux faces, luifantes
ên d< flus , plus pâles en deflous. Les fleurs font
petites, réunies, dans l’aifleile des feuilles, en
paquets verticiüés ; les pédoncules prefque Amples,
inégaux, courts, capillaires.
Cette plante croît au Sénégal & à 1 île de Madagascar.
b ( V. f i )
6, B e j u c o vert. Hippocratea viridis. Ruiz &
Pavon.
Hippocratea fcandens ; eprymbis dichotomisj foliis
Ovatis , obtuse acuminatis. Ruiz & Pav. Flor. per.
I. pag. 44. tab. 74. fig. A.
Arbriffeau; grimpant, dont les tiges font glabres,
ramenfeSj hautes de quinze à dix-huit pieds;
les feuilles oppofées, pétiolées, étalées, un peu
coriaces, ovales, entières ou un peu dentees,
aeufninées, luifantes en deffus ; les pétioles courts,
contournés, çanaliculés ; les fleurs difpofées en
corymbes dichotomes, axillaires & terminaux;
les pédicelles accompagnés de petites braélées
ovales, concaves, aiguës; les fleurs petites &
jaunes ; les capfules vertes, longues d’ un pouce.
Cette plante croît au Pérou, dans lès forêts des
■ Andes, "fr ( Rui% & Pav. )
* Hippocratea ( indica ) , foliis ellipticis, obtu-
fiiifculis , crenulatis ,* corymbis axillaribus. Willden.
Spec. Plant. 1. pag. 193.
Obfervations. On trouve dans la Flore du Pérou
un genre très-voifin des hippocratea, fe qui doit
peut-être y être réuni : c’eft Vanthodon de Ruiz fe
Payon. ( K oyer ce fnot dans notre Supplément. )
BEL & BELA ,.mots de b langue des peuples
de la côte de Malabar ; « ils entrent, dit M. Aubert
du Petit-Th mars, dans la compofition de
plufieurs noms de plantes décrites par Rheed
dans fon Hortus malabaricvs. »» Dans le dialeéf®
d’< û cet auteur les a empruntés, ces mots paroif-
fent être une épithète qui veut dire blanc. Le mot
belutta a la même lignification : ken fert aufli au
même ufage. Ces trois mors en précèdent d’autres
qui font en quelque forte des noms génériques,
fe dénotent les plantes qui fe diftinguent
des autres par dés fleurs blanches. Quelques-uns
des noms fuivans en fourniffent la preuve.
1. B el-Ad a m e o é . Rheed, dans YHort. malab*
9 , pag. 119 , tab. 58 , a décrit & figuré fous ce
nom une belle efpèce de liferon , qui reffemble à
celle de l’ Ile-de-France,, que M. de Lamarck a
Fait çonnoître fous le nom de liferon a feuilles de
tilleul ( convolvulus tiLiaceus ) ; mais celui-ci en diffère
par fes fleurs, qui font blanches, ce que défî-
gne ie mot de bel, qui entre dans la compofition
de fon nom. Celui d’ adamboé, qui le fu it , dé-
figne , foit d'autres liferons, foit 11 munchaufia
Linn.
2. B e-l ah é , B e l a - a y é . Les habitans de Madagascar
donnent 'ce nom à un arbre de leur pays,
dont ils font beaucoup de cas à caufe de fes propriétés.
Ce mot eft pompofé de be , qui veut dire
grand (le bécar des Malais), & de Uké3 qui veut
dire homme ou mâle. Tout ce que l’ on fair jufqu’ à
préfent de fes caractères botaniques, c'eft qu’il a
des feuilles alternes fe trifoliées; qii’ ii eftdioïque,
& que fes fleurs mâles ont cinq étamines : il ne
croît qu’ à une certaine diftance du bord de la mer,
& dans les montagnes, à une affez grande élévation.
C ’eft là que les habitans vont le chercher
pour en rapporter l’ écorcè , dont ils font beaucoup
d’ufage , la regardant comme un excellent remède ;
opinion fondée fur fa faveur très-amère & mêlée
d'un peu d’arome. Cette qualité la rend propre à
un ufage qui en fait faire une grande cdnfofrima-
tion : il confifte à la faire infufer dans une liqueur
fermentée que l’on tire du jus de la canne à fucre,
& que les habitans de Madagafcar nomment toc-
fara , & ceux de l'Ile-de-France flangourin. Cettfe
écorce fait le même efL t , dans cette boiffon, que
le houblon dans la bière. L’amertume qu’elle procure,
& à laquelle on s’accoutume, la rend plus
faine : c’ eft pour la même raifon que les habitans
de Batavia , au rapport de Rumphius, mêlent au
même fuc de canne les feuilles & les tiges de la
mqmordique balfamfne ( la morgofe de l’ Ile-de-
France ), ufage que l’on devroit imiter dans nos
colonies africaines.
On ne peut guère douter que cette écorce ,
examinée avec fo in , ne fe trouvât pofféder des
propriétés précieufes pour la médecine , dans le
genre de celles du fimarouba ou du quinquina, aux*
quels on l’a comparée, & dont même on Jui a
donné les noms : c’eft ce que Mauduit a cherché à
établir en publiant, dans les Mémoires de la So