
i° . Un calice perfiftanr, divifé en cinq découpures
profondes, plus ou moins inégales.
1°. U n e corolle monopétale , irrégulière, tubu-
Jeufe, munie d’ un éperon à fa bafe ou quelquefois
d une boffe fai Han te ; l’orifice .conftamment ouvert}
Je limbe divifé en deux lèvres inégales; la
fupérieure droite, à deux lobes obtus ; l’inférieure
à trois lobes.
3°. Quatre étamines didynames ; les filamens
fubulés, renfermés dans la corolle ; les anthères
rapprochées.
4®. Un ovaire ovale, libre , furmontéd’un ftyle
fimple , terminé par un ftigmate en tête.
L e fruit ell une capfule prefque ronde, à deux
plions , percée de deux trous à fon fommet, à
deux loges, s’ouvrant en plufieurs valves , renfermant
un grand nombre de femences fort petites.
Observations. Ce genre a été établi par M. Des-
fontair.es dans fa Flore du mont Atlas ; il diffère de
1 antirrkinum & du lin aria par fon p o r t, par la
forme de la corolle , dont l’orifice eft ouvert, &
dépourvue d’un palais proéminent. Il faut y rapporter
Y antirrkinum belliaifoliurn Linn. & Yantir-
rhinum canadenfe Linn.., -ainfi que les efpèçes V i vantes.
{Voye^ Muflier, n°s. jo & 51.)
I. Anarrhine arbufte. Anarrhinum fruticofum.
Desfont.
Anarrhinum frutefcens, ramis virgatis, filiformi-
bus j fo liis perennantibus, imis Jpathulatis ; racemis
interruptis3 ccrollis ecaudatis. Desfont. Flor. atlant.
2. pag. y i. tab. 142.
Arbufte de trois à quatre pieds , dont les tiges
font droites, rameufes, très-glabres ; les rameaux
lo n g s , grêles, cylindriques, effilés, anguleux,
garnis de feuilles alternes, perfiftantes , entières,
-un peu épaifles ; les intérieures fpatulées , obtu-
•fes, dëcurrentes fur le pétiole, munies (cuvent :
de quelques dentelures à leurs bords ; les fupéris
ure s linéaires-lar.céolées, étroites, un peu*aigues.
Les fleurs font petites, fefliles ou à peine
pedicellées , difpofées en un long épi grêle ,
alongé, terminal , un peu-'interrompu, accompagné
de braétées petites , obi on gués, plus courtes
que le calice. Celui-ci ell fort petit, à cinq
découpures ovales, aiguës, membraneufes à leurs
bords. La corolle eft I; lanche, fort petite ; la lèvre
fupérieure courte & bifide; l'inférieure à trois
lobes arrondis-; le tube oblong , cylindrique , dépourvu
d éperon ; les anthères bleuâtres. La cap1
fuie eft petite, arrondie, légèrement échancrée,
à deux loges, s. ouvrant à fon fommet par une
double ouverture, contenant des femences nombre
ufes , fort petites , brunes, oblongues , convexe
s, rudes, ponctuées.
Çette plante a été découverte par M. Desfonraines
fur le mont A t la s , aux environs de Tlem,
.len, Mafcar & Cafsa. ( F , f in kerb. Desf:)
2. Anarrhine pédiaire. Anarrhinum pedqtum.
Desfont.
Anarrhinum foliis radicàlibus oblongis , fetratis
nervofs; caulinis pedatis j foliolis augufio-lanceo>-
latisi fioribus kirfutis , racemofis , fejflibus. Desf.
Fior. atlant. 2. pag. j i . tab. 141.
Ses tiges font droites, fermes, prefque ligneu-
fes, glabres & cylindriques à leur partie inférieure,
rarement Amples, plus fouvent rameufes à leur
partie fupérieure. Les rameaux font droits, grêles,
paniculés, hériffés, chargés,'de fleurs ; les ..feuilles
radicales étalées en rofette, élargies, lancéolées,
quelquefois ovales ou elliptiques , aiguës ou ob-
tufes, hériffées, à nervures longitudinales, décür-
rentes fur le pétiole, munies à leurs bords de dentelures
inégales , disantes ; les feuilles caulinvires
glabres, éparfes, nombreufes, profondément divisées
en plufieurs folioles inégales, étroites, lancéolées
, aiguës, ordinairement entières, quelquefois
munies d’une ou de deux dents. Les fleurs font
prefque feffiles, difpofées en un épi terminal plus
ou moins lâche, cylindrique, chargé de bradtées
velues, lancéolées, très-aigues, plus longues que
! les fleurs. Le calice eft petit, hérifle, à cinq découpures
inégales, fubulées, un peu lâches ; la corolle
blanche | velue, deux & trois fois plus longue
que le calice ; fon limbe à deux lèvres; l’inférieure
à trois lobes oyales; celui du milieu plus
grand; le tube terminé à fa bafe par un très-petit
éperon grêle, relevé & courbé en arc. L ’ovaire
eft ovale; le ftigmate en tê te , un peu recourbé ;
la capfule petite, arrondie.
j Cette plante croît fur les collines, aux environs
d A lge r , où elle a été découverte par M. Desfontaines.
( F . f in herb. Desfoni. ) •
3. Anarrhine à. trois nervures. Anarrhinum
duriminium. Broth.
Anarrhinum foliis radicalibus obovdto-lanceola-
tis , trincrviis , ferratis 5 kirfutis ; caulinis triparti
tis ‘y. lacinia media lato-lanceolatâ. ƒ braéteis imis
fmilibus, fummis firhpluib us. Brother , Flor. lufit.
pag. 15)9.
D’après une plante^ que je poffède en herbier,
recueillie par Brouflbnriet dans le royaume de
Maroc, je fuis porté à croire que celle-ci n’eft
peut-êrre qu’une variété de la précédente. Ses
feuilles radicales font ovales-lancéolées, rétrécies
à leur bafe, velues, dentées en feie à leur contour,
marquées de • trois nervures longitudinales. Les
feuilles caulinaires font divifées en trois découpures
profondes ; celle du milieu élargie , lancéolée.
Les fleurs font d’un jaune de foufre pâle, un
peu blanchâtres,, accompagnées de bractées.. Celles
qui acc' mpagnent les flf urs inférieures rc f f mblent
aux feuilles fupérieures; les autres font fimples.
Cette plante croît dans les contrées feptentrio-
nales du Portugal, aux lieux humides & ftétiles.
( r . f y
4. Anarrhine à feuilles épaifles. Anarrhinum
cr aflifoli um. Cavan.
Anarrhinum foliis oppoftis, ovatis , acutis , g la-
bris y caule adfcendente , racemis corymbofis. Willd.
Spec. Plant. 3. pag. 261.
Antirrkinum ( craffifolium ) , foliis oppoftis ,
ovatis y crajfufculis • -limbo refiexo , fioribus lax'e
fpicatis, fauce perviâ. Cavan. Icon. Rar. 2. p. 11.
tab. 114.
Orontium fixatile3 thy mi folio 3 flore rubello. Barrel.
Icon. Rar. 1315.
Ses tiges font rameufes, amendantes, pubef-
Centes'à leur partie fupérieure, garnies de feuilles
oppofées , ovales , aiguës, entières, un peu épaif-
fes, glabres à leurs, deux faces , un peu repliées
à leurs bords, affez femblabiés à celles du fer-
polie t. Les fleurs font pédonculées, formant des
grappes lâches, difpofées en corymbe à l’extrémité
clés rameaux ; les pédoncules de l i longueur
des fleurs; la corolle d’un blanc teint de pourpre ,
munie d’un éperon.
Cette plante croît fur les fentes.des rochers, aux
environs de Valence en Efpagne. G
y. ANARRHINE fluette. Anarrhinum tenellum.
Cavan.
. Anarrhinum foliis oppoftis, cordato- ovatis , acutis
} cauleque procumbente villofs ; peduheulis axilla-
ribus. Willd. Spec. Plant. 3. pag. 262.
Antirrkinum ( tenellum ) , caulibus procumbènti-
bus y tenuijfmis ; foribus axillaribus , folitariis ;
pedunculis folio longioribus. Cavan. Icon. Rar. 1.
pag. 61. tab. 180. fig. I.
Cette plante eft chargée fur toutes fes parties
de poils abondans. Ses tiges font couchées, rameufes
à leur bafe ; les rameaux étalés , très-
grêles , velus, chargés de feuilles oppofées ,
ovales, un peu arrondies, légèrement en coeur
a leur bafe ,. aiguës 3 leur fommet. Les fleurs font
blanches, fo'it aires/axillaires, munies d’ un éperon,
fou tenues par un pédoncule beaucoup plus
long que les feuilles. Elle croît furie fommet des
montagnes, aux environs de Valence en Efpa-
gne.^o : •• .
ANARRHINUM. ( Foyei A n a r r h i n e . )
' A iN A S T A T ICA , ( Voÿei JÊROSE. )
ANATOMIE d e s p l a n t e s . r L’étude de U
ftruélure & des organes internes des plantes èft
auffi eflfentielle pour la connoi(Tance intime des
végétaux, qu’elle l’eft pour celle des animaux.
C ’eft allez généralement des organes intérieurs
que dépendent les formes externes, & ces dernières
ne pourront recevoir d’explication convenable
ni être foumifés à des principes fixes qu’à
l’aide des premiers. Si ces connoiffances ne font
pas d’une néceffité abfolue pour apprendre à distinguer
les plantes les unes des autres, elles le
fontpour tous ceux qui ont pour but de les clalîer
dans un ordre méthodique, approchant , le plus
poflîble, de celui de la nature. L’anatomie végétale
fe.borne à la confidération de.la ftruélure ou
compofition générale des organes des végétaux ;
§ c, fi l ’on confidère enfuite le jeu ou l’aétion de
cès mêmes organes dans les forces vitales, cette
noim lie confidération prend le nom de phyfiologie
végétale. Quoique ces deux parties lai lient encore
beaucoup à defirer, elles offrent néanmoins , dans
l’état adtuêl de nos connoiffances , des faits très-
curieux & d’une grande importance.
Grc-w & Malpighi ( dit M. Desfontaines , dans
le rapport fait à l’ Inftitut d’un Mémoire fur l’ anatomie
végétale de M. Mirbel, & dont je vais
préfënter l’extrait ) font les premiers qui aient
traité de l’anatomie des plantes, & leurs ouvrages
font encore ce que nous avons de plus complet en
ce genre. Si les progrès de cette belle partie de la
botanique n’ont pas été auffi rapides qu’on eût été
en droit de l ’efpérer d’après les découvertes de
ces deux hommes célèbres, il faut cependant
avouer qu’elle a fait quelques pas vers fa perfection.
On doit à- Duhamel de belles observations
fur les greffes , fur les bourrelets, fur les couches
lignèufes. Daubenton a publié des faits intéref-
fans fur lès prolongemens médullaires & fur la
ftruèlure du bois. On a découvert lés pores de
l’épiderme : les bourgeons ont été beaucoup
mieux obfervés par Ramatuel. Gasrtner a enrichi
la fcience d’ un grand nombre d’obfervations nouvelles
fur l’organifation des fiuits , & M. Des-
fontaines lui-même , qui a la modeftie de ne pas
fe c iter, a donné, fur la difpofition des couches
ligneufes, des obfervations neuves & de la plus
grande importance, d’après lefquelles on diftingue
très-facilement les plantes monocotylédones de
celles à deux cotylédons, & les divifé naturellement
en deux grandes cia fies, dont le caraftère
effentiel eft appuyé fur laftruêture, la difpofition
& le développement des organes intérieurs ; enfin,
M. Mirbel , par une fuite de plufieurs Mémoires
lus à l’ïnftitut, a auffi contribue à l’avancement
de l’anatomie végétale. Il penfe , avec
raifon , qu’elle doit fervir de bafe à la phyfiologie
des plantes , parce qu’ il èft impoffible d’avoir une
idée jufte des fonctions organiques, fans une con-
naiffince parfaite des organes qui les produifent ;
& , comme les végétaux ont des rapports très-»