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plufieurs auteurs, fous des noms différens. C ’étoit E s p è*c b s.
Yheberdinia de iBancks, mais configné feulement
dans fes tnanufcrits. Swartz le publia le premier,
fous le nom àlardifia ; il en décrivit cinq efpèces
d’Amérique. Gærtner, qui connut les graines de
deux autres efpèces d’Amérique & de l’Inde, les
nomma anguillaria, à caufe de la forme de leur
embryon. Ce nom a été confervé par M. de
Lamarck. M. de Juffien c ite , dans fon Généra,
deux des efpèces précédentes, auxquelles il ajoute
le bois de pintade deTile Bourbon, fous le nom
de badula, que porte Tune d'elles à Ceilan. L*ica-
corea de la Guiane, décrit par A ub ier, tab. $68,
a été réuni avec raifon à ce genre. 'L’atruphyllum
de Loureiro, Flor. cochin. pag. $68, doit encore
s’y rapporter.
** En examinant de nouveau avec foin le wal-
lenia de Swartz, ajoute M. de Juflîeu ; le rapanea
d’Aub let, tab. 46 $ le bladhia de Thunberg, Fior.
jap. tab. 18 ; le ivedela d’Adanfon ou vifcoides 3
Plum. lcon. 2 ç8 , fig. $ j le manglilla de Julïieu ou
caballeria de Ruiz & Pavon, on fera peut-être
forcé de les réunir encore à Yardifia, où, s’ ils en
reftent féparés, ils concourront avec ce genre à
grolfir la nouvelle famille qu’il convient d’établir.
»
ARDUINA. Ce genre, dê la famille des plantes
apocinées, a été réuni depuis long-tems au
calac ( carijfa Linn. ) , dont il diffère feulement
par les loges de fon fru it, remplies d’une feule
graine. (Voye\ C a l a c , n°. 4 .)
AREC* Areca. Les efpèces renfermées dans ce
genre ont Pafpeét de petits dattiers, qui s’élèvent
fur une colonne cylindrique, très-déliée, au fom-
met de laquelle naiffent un faifceau de grandes
feuilles ailées, & aù deffous d’elles des panicules,
chargées, les unes d’un grand nombre de petites
fleurs , les autres de fruits. Le tronc eft plein de
moelle. Les feuilles font fans ceffe renouvelées au
centre du faifceau, à mefure que les plus extérieures
périifent: celles ci laiffent fur l’arbre, après
lpur chute, des inégalités circulaires ineffaçables.
Les panicules, enfermées avant leur développement
dans une fpathe d’une feule pièce , naiffent
entre les.bafes des pétioles, très-élargies & creu-
fées fouvent en cuvette. Les fleurs mâles ont neuf
étamines, & les femelles un ovaire à trois ftig-
mates, qui devient un fruit ov ale, environné à fa
bafe par le calice pe,rfiftant, compofé à l’extérieur
d’une enveloppe épaiffe, d'abord charnue, puis
fèche, contenant une amande creufée à fa bafe
d’une petite cav ité , dans laquelle efl logé un embryon
inférieur.
M. Bory-Saint-Vincent a découvert à l’Ile-de-
France plufîeurs nouvelles efpèces d * areca , qui
doivent être réunies à celles mentionnées dans cet
ouvrage.
1. Arec de l’ Inde. Areca cathecu. Linn. Spec.
1659. — Roxb. Corom. r. pag. 54. tab. 7 5 .—
Lam. 111. tab. 895. fig. 1.
Areca faùfel. Gærtn. de Fruél. & Sem. vol. 1.
pâg. 18. tab. 7. fig. 2. — Cæfalp. 8$. — Blackw.
Hérb. tab. 387.
Faufel. J. Bauh. Hift. 1. pag. 389. Ic. — Stap.
Theoph. 356. — Worm. Muf. 199.
4. A rec globulifère. Areca globulifera. Lam.
111. tab. 895. fig. 2.
Areca ory^&formis. Gærtn. deFruêt. & Sem. 1.
pag. 20. tab. 7.
7. Arec à tige baffe. Areca humilis. Willd.
Areca frondibus pinnatis ; foliolis cuneiformibus,
trunçatis ; Jlipitibus fpadicibufque ramofis , levibus ;
fru&ibus globofo -ovatis 3 acutis. Willd. Spec. Plant.
4. pag. 595.
Pinanga faxatilis , oryyiformis. Rumph. Amb,
I, pag. 42. tab. 7.
Son tronc ne s’élève qu’ à la hauteur de cinq à
fix pieds j il eft fort grêle, & fe couronne de feuilles
ailées, longues de cinq pieds, compofées de
folioles alternes, feffiles, rétrécies en coin à leur
b afe, tronquées irrégulièrement à leur fommet,
qui eft en même tems denticulé ou incifé , les
dentelures aiguës. Les panicules font rameufes,
très-liffes; les fruits fort petits , ovales, un peu
globuleux, aigus.
Cette plante croît fur les rochers, à l’île d’Am-
boine.fj Ses fruits, quoique fort petits, font bons
à manger j mais on fait plus ordinairement ufage
du bourgeon terminal, qui fe nomme chou y
comme dans les autres efpeces.
8. Ârec jaunâtre. Areca lutefeens, Bory.
Areca petiolis inermibus , gtabris ,* jlipitibus iner-
mibus, ramofijfimis ; ramis flexuofis 3 fructibus fubto-
rulojisi Bory-Saint-Vinc. Voyag. 2. pag. 296.
Vulgairement palmifte poifon.
Son tronc eft d’ une hauteur médiocre ; ff>n
écorce fendillée, affez liffe, déchiquetée vers la
cime de l’arbre. Les pétioles font glabres, verts,
luifans, très-liffes, fans épines, point renflés à
leur bafe; ils fupportent des feuilles d’un très-beau
vert, très-flexibles, femblables à celles de Y areca
cathecu. Les fleurs font difpofées en panicules pref-
que horizontales, très-ramifiées ; les rameaux
blancs &r flexueux, un peu renflés à leur infertion.
Le rachis principal eft fort ligneux, élargi à fa
b afe, s'inférant à l ’arbre par une forte d ’échancrure,
en forme de croiffant très-régulier. Toutes
les fleurs font petites, très-nombreufes, tombent
de bonne heure : il leur fuccède des fruits arrondis,
très-liffes, boffeiés, d’abord brunâtres, puis
rouges.
Cette plante croît à l’ Ile-de-France. y (Defcript.
ex Bory.)
Quoique ce palmier foit nommé par les naturels
palmifie-poifon, il n’eft cependant point dangereux.
L’amertume de fon chou, dont la couleur tire fur
le jaune, eft fans doute la caufe qui lui a fait donner
le nom qu’ il porte. Malgré ce nom, les femmes
créoles, qui ont en général des goûts affez bizarres,
mangent l’cfpèce de pulpe glaireufe & verdâtre
qui enveloppe ces fruits.
9. Arec blanc. Areca alba. Bory.
Areca petiolis glabris, jlipitibus inermibus. Bory-
Saint-Vinc. Voyag. 1, pag. ^306.
Tout cet arbre eft glabre , fans poils ni épines. :
Son tronc s'élève moins que dans les efpèces fui-
vantes, & les marques des vieilles feuilles y font
moins fenfibles. Ses pétioles font liffes & verdâtres
à leur bafe , élargis en forme de grande cuvette.
Les feuilles , dans les jeunes individus, font d'abord
peu divifées, d'un vert-gai ; toutes les nervures
d’ un rouge agréable. Les rameaux de la pani-
cule font très-chargés de fleurs, & plus gros que
dans les autres efpèces.
Cette plante croît à l’ Ile-de-France, dans les
montagnes élevées, ( Defcript. ex Bory.)
10. A rec.rouge. Areca rubra. Bory.
Areca petiolis glabris , fubfpinofis ,• Jlipitibus fpi-
nofis, fpinis redis. Bory-Saint-Vinc. Voyag. 1.
pag. 306.
Cette efpèce fe fait remarquer par fa grande élévation.
Son tronc acquiert les dimenfions les plus
fortes. Dans fa jeuneffe , la bafe des pétioles eft
d’un rouge-brun, très-épineufe. Quelques petites
épines filiformes font difperfées fur les nervures
des folioles, qui font glauques en déficits. La bafe
de l’arbre eft fort évafée. Les impreflîons des feuilles
tombées font toujours remarquables fur l’é corce
, & forment en quelque forte des anneaux
larges & fenfibles dans le haut par une teinte de
brique. Le régime eft plus horizontal que dans
fefpèce précédente. Les rameaux en font plus
grêles, flexueux, coudés à leur infertion fur le
rachis, qui eft renflé à fa bafe, & muni d’épines
noires, en épingles, affez fortes , divergentes ,
très-pointues, longues de deux à trois pouces.
Cette plante croît à l'Ile-de-France, dans les
forêts des monts.de hauteur moyenne, \Defcript.
ex Bory. )
11 . Arec chevelu. Areca crinita. Bory.
Botanique. Supplément. Tome I.
Areca petiolis hirfuto-crinitis ; Jlipitibus fpinojts ,
fpinis incurvatis. Bory-Saint-Vincent, Voyag. 1.
pag. 307.
Cette plante n’eft peut-être qu’une variété de la
précédente, avec laquelle elle a de grands rapports;
elle s’élève beaucoup moins; fa tête eft
bien moins belle. L ’efpèce de crin court ou de duvet
rude & rouffeâtre qui couvre fes pétioles, eft
fouvent fî épais, que leur bafe a l’air du dos d un
animal. Les épines du rachis font courtes, quelquefois
flexueufes, le plus fouvent courbées à
leur bafe.
Cette efpèce croît à l’ Ile-de-France, dans les
forêts des plus hautes montagnes. T) ( Defcript. ex
Bory.)
AR E CA. ( Voyei Arec.)
ARENARIA. ( Voye{ Sabline. )
AR EN G A : nom générique, donné par M. de La-
billardière , dans le Journal philomatique, frimaire
an 11 , à la plante nommée par Loureiro borajfùs
gomutus ( voye^ R o n d ie r , n°. 2 ) , diftinguee du
genre borajfùs par fés ipathes d’ une feule p ièce, &
par fes étamines au nombre de cinquante à foixanre.
Cet arbre Croît abondamment dans les vallons humides
des îles Mo’uques. Son tronc, haut de cinquante
à foixante pieds, eft marqué de profondes
cicatrices circulaires dans fa partie inférieure, &
couvert, dans fâ partie fupérieure, par les bafés
des anciens pétioles, qui perfiftent très-long-
tems. Les feuilles font longues de quinze à vingt
pieds, foutenues par un pétiole dilaté à fa bafe,
prolongé fur les bords & vers fon point d’attache ,
en un réfeau de longues fibres noires qui enveloppent
le tronc; les folioles munies de deux appendices
à leur bafe. Entre les feuilles inférieures naïf-
fent des régimes , enveloppés primitivement dans
une fpathe d’une feule p ièce, divifée en nombreux
rameaux très-alongés, nendans le long du tronc, 8c
couverts de fleurs feftiles, toutes mâles ou toutes
femelles.
C ’ eft avec les fibres noires de la bafe des pétioles
que l’on fabrique, dans l’Inde , des cordes &
des cables d’une longue durée. La liqueur qui découle
par les incifions faites aux régimes naiffans,
ainfi que fur le tronc, donne du fucre par la
fimple évaporation ,& , par la fermentation, une
boiffon agréable. En ménageant les iucifions, on
obtient cette liqueur pendant plus de la moitié de
l’année. Cet arbre pourroit offrir de grandes-ref-
fources à nos colonies françaifes, dont la température
approche de celle des Moltiques , s’il y
étoit tranfpoité. Rumphe rapporte , au fujet de
i cet arbre , un fait bien remarquable. Lorfque fes
fruits font mûrs, le lue que contient l’enveloppe
charnue caufe des démangeaifons infupportables