
vingt-cinq jufqu’à vingt-fept pieds de diamètre,
& qui ne paroifloient pas être encore arrivés à
leur entier développement. «« L'arbre appelé en
Chine fîennich, c'eft-à-dire, arbre de mille ans,
ajoute ce favant naturalise, prouve allez que l'on
connoît dans ce pays des arbres d'une durée qui
parte l’imagination : aufli c'eft dans ce pays, dont
les peuples paroiflent les plus anciens du Monde
connu , & qui par conféquent peuvent avoir plus
de notes fur l'antiquité, que croilTent les plus gros
arbres cités jufqu'ici, tel que celui .de cent trente
pieds de diamètre. L'hiftorien Jofèphe rapporte,
au livre V , chap. 31 de la Guerre des Juifs, que
l'on voyoit de fon tems , à fix ftades de la ville
d'Ebron, un térébinthe qui exiftoit depuis la création.
« Pline , dans le feizième livre de fon hif-
toire naturelle, chap. 4 4 , cite un certain nombre
d'arbres, tous remarquables par leur vieillelfe.
Enfin, la vie des arbres a un terme, comme celle
de tous les êtres organifés. e«Les chênes, les fapins,
les cèdres, les palmiers & les autres grands végétaux,
dit M. Mirbel, témoins pendant une.lon-
gue fuite d'années de la naiflance & delà mort de
mnt de races éphémères , fuccombent enfin. De
jeunes rejetons leur fuccèdent : ceux-ci parferont
à leur tour > car ce qui fait que l'individu croît
& fe fortifie, devient tôt ou tard une inévitable
caufe de mort. Il eft aufli des caufes accidentelles
qui hâtent la fin des individus 5 elles engendrent
les maladies. Les maladies amènent la mort. Les
efpèces les plus roburtes ne font pas à l'abri de ces
coups imprévus. On voit fou vent de grands arbres,
rongés par des < hancres & des ulcères, périr avant
le tems. Les froids exceflifs, les chaleurs ardentes,
les vents vioîens, les brouillards chargés de vapeurs
méphitiques, les longues fécherelfes, les
tems humides, la préfence de légions d'irife&es
clévorans, les attaques réitérées des quadrupèdes,
font autant de caufes de maladies & de def-
truélion.
A rbre a l’ail. On donne ce nom à plufieurs
arbres dont quelques parties exhalent une odeur
d ail , furtout à un arbre du Pérou, dont Ruiz &
Phvon font un genre nouveau, fous le nom de
cerdana, Flor. peruv. vol. 2 , pag. 46 , tab. 184}
il diffère très-peu du febeftier ( cordia Linn.), auquel
il faudra peut-être le réunir.
A rbre d'am o u r , arbre de Judée. C'eft
le nom vulgaire que l’ on donne au gaînier ( cercis
filiquaftrum Linn.). Durante , auteur italien , emploie
le premier. Le fécond eft plus répandu.
Arbre aux anémones, f Voyez C aly-
CANT. )
Arbre d’argent. (Voyez Protée argentée
, n°. 28. )
Arbre aveuglant. Arbor c&cans. Rumph.
Amb. 2 , pag. 237, tab. 79. Ainfi nommé, parce
que fon bois eft rempli d’ un fuc laiteux très-cauf-
tique , qui occafionne l’aveuglement ou au moins
des douleurs très-cuifantes lorfqu'on le fait fauter
aux yeux en coupant l'arbre, comme des matelots
l'ont éprouvé, au rapport de Rumphe. C 'e f tYex-
cAcaria Linn. ( Voye[ Agalloche d'A mboine,
"° . 1 . )
A rbre a baton. C'eft une efpèce de cé-
laftrus. r
» Lorsqu'un arbre échappe à ces accidens, &
qu'il arrive paifiblement à la vieilleffe, différons
fymptômes précèdent & annoncent fa fin. Vers
ce tems la végétation fe ralentit, l ’arbre céfle de
croître & de (^développer. Le tronc & les branches
des diçptylédons ne produifent plu£ alors de-
nouvelles couches de liber. Leur écorce , defle-
chée & fendue , fe détache par morceaux. Leurs
derniers rameaux, ne recevant plus, de fluides
nourriciers, fe flétriflTent aux approches de l'hiv
e r , de même que les tiges des plantes annuelles.
A peine voit-on çà & là , fur les branches, quelques
boutons tardifs , qui périment bientôt. A
cette même époque, les tiges des monocotylédons
ne fe chargent plus de nouvelles couronnes
de feuilles. Les faifeeaux de tubes qui partent de
leur bafe , & s’élèvent jufau’à leur cime, ce fient I
de s'alonger & de charrier la liqueur nourricière: I
il ne fe développe plus de faifeeaux de tubes au I
Arbre de baume. On donne ce nom à plufieurs
arbres, defquels fort une liqueur balfamiquej
mais il eft plus particuliérement réfervé pour le
Surfera gummifera Linn. (Voye^ Gomart, n°. 1.)
A rbre du Brésil. ( Voyez Brésillbt. C&fal-
pima Linn.)
A rbre de buis. On nomme ainfi, dans l'île
de Bourbon, le grangeria des botaniftes.
1 A rbre a calebasses. (Kw Calebassier.
CreJcentia Linn )
Arbre du Can a d a . C'eft le rhododendrum
maximum Linn.
Lir^RBR^ DU CASTOR’ C ’eft le magnolia glauca
Arbre duciel, arbre de Gordon. (Veye GlNKGO. Ginkgo biloba Linn.)
Arbre de cire. Myrica cerifera Linn. C ’ eft le
gaié ou cirier de la Louifiane, petit arbrifîeau qui
croît dans les lieux marécageux de l'Amérique
feptentrionale. Sa graine eft couverte d’un e,nduit
blanc , qui eft une véritable cire , facile à féparer
dans l’eau chaude, & employée avec fuccès dans
les ufages économiques. ( Voye^ Gavé , n°. 1. )
Le même nom eft donné à un arbre de C h in e ,
fur lequel une efpèce d’infeét= dépofe une véritable
cire.
Arbre a chapelets. ( Voyeç Azedarach,
n ° . i . )
Arbre de corail. ( Voye% Erythrine ,
a0. 1 .)
Arbre de C ythère, cultivé fous le nom de
hévi dans l’île de Taiti ou de Cy thè re , d'où lui
vient fon nom. il a été tranfporté par Commerfon
à l'Ile-de-France. Ses caraétères le rangent parmi
les fpondias. ( Vuye[ MoNBlN, n°. 3. )
Arbre du diable , pet du diable. On ;
nomme ainlï, en Amérique , le hura crepitans
Linn., dont le fru it, s’ouvrant avec élafticité,
fait une aflffcz forte explofion eh jetant au loin les
valves qui le cqmpofent. ( Voye% Sablier. )
4 Arbre de Dieu. Une efpèce de figuier de
l ’Inde pouffe de les rameaux des jets inférieurs
q u i,.fe dirigeant vers la terre, y prennent racine
, & forment, par leur accroifiement, de
nouveaux troncs : d’où il réluite qu’un feul arbre
peut ainfi former un bofquer, dont les tiges &
les rameaux repréfentent des arcades & des cloîtres.
On le cultive pour cette raifon autour des
temples j ce qui l’a fait nommer arbre de Dieu
( ficus religiofu Linn. ) , figuier des pagodes. ( Voye£
Figuier, n°. 4.)
Arbre-dragon. C ’eft le fang-dragon ou le
dragonier ordinaire ( drac&na drago Linn.).
Arbre d'encens , bois d’encens. ( Voye\
IciQUIER 6* BALSAMIER.)
Arbre a enivrer les poissons. Cette
propriété eft attribuée à divers végétaux : on la
trouve fin tout dans le pifeidia L in n .a rb re de la
famille des légumineufes. ( Voye£ Boisivrant ,
n°. 1.)
Arbre de fer. Les Portugais de l'Inde nomment
ainfi le bois de naghas ( mefua ferrea Linn. ),
dont le bois eft très-dur. D ’autres, qui ont un
bois pareil, portent également ce nom ou plus
communément celui dé bois de fer.
A rbre aux fraises. ( Voyei Arbousier..)
Arbre a franges , arbre de neige. C'eft
une efpèce de çhionanthus Linn. ( Voyt[ GhiO- NANTHE, n°. 1. )
A rbre a la gomme. On nomme ainfi , dans
la Nouvelle-Hollande, l‘eucalyptus refini fer a Smith
& le metrofideros coftata Gaertn. ( Voye£ EüCA-
lypte & Métrosideros , Suppl. )
A rbre a grives. C ’eft le forbus aucuparia
Linn. (Voyc{ Sorbier dls oiseleurs.)
Arbre d'huile. ( Voye\ Abrasin. )
Arbre immortel. ( Voye% Erythrine. )
L’endruch de Madagafcar porte aufli ce nom.
Arbre indécent. «O n ne fait, dit Coflîgny
( Voyage a Canton , pag. 45 ) , pour quel motif les
habitans des îles Nicobar, dans le golfe du Ben*
gale,furnommem ainfi le V acou a ou Baquois,
n°. 1 ( pandanus Linn. f. ). »
\ A rbre de Judée ou de Judas. (mmfMGa i-
! nier. Cercis Linn. ) On donne aufli, dans les Philippines
, le nom d'arbre de Judas au kleinhovia
Linn.
Arbre laiteux. On donne ce nom, en divers
pays, aux arbres qui donnent par incifion un fuc
laiteux j ils appartiennent la plupart à la famille
des apocinées ou à celle des euphorbes. ( Juff,
Arbre de mai oh de Saint-Jean. Les Créoles
de la Guiane nomment ainfi le morotoloni des Ga-
libis , qui eft une efpèce de panax Linn. Dans la
Guiane on préfère cet arbre à tous les autres pour
la cérémonie de planter le mai.
Arbre de mature. C ’eft Yuvaria longifolia
{ voyeç C anang, n°. y ) , figuré & décrit dans le
Voyage de Sonnerat, vol. 2 , pag. 233 , tab. 13 I ;
il eft élevé & très-droit : d'où lui vient fon nom.
On le trouve fur la côte de Coromandel.
A rbre a la migraine. C e t arbre eft ainfi
nommé, parce qu'il eft regardé à l'Ile-de-France
comme le fpécifique de la migraine. C'eft le premna
imegrifolia Linn. (V o y t[ AndaRÈSÈ.)
A rbre le mille ans. ( Voye% Boabab.
Adanfonia Linn.)
Arbre de Moïse. On donne quelquefois ce