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Un calice et une feule pièce 3 a cinq dents , médiocrement
adhérent avec C ovaire par fa partie inférieure ;
le nombre des étamines variable ( de fix à aix ) y les
filamens réunis par leur bafe, naiffant du fond du tube
d’une corolle monopétale , a trois ou cinq découpures
; Vovaire contient plufieurs femences , mais il
n'en refie qu’une ou deux dans le drupe qui lui fuccède.
E s p è c e s .
1 . A l i b o u f i e r o f f i c in a l . Styrax officinale. L in n .
Styrax foliis ovatis s fubtits villofis ; racemis fim-
plicibus3 folio brevioribus. Ait. Hort. Kevs\ vol. 2.
pag. 7 f . — Linn. Spec. 63 y. — Cavan. Diff. 6.
pag. 358. tabu 188. fig. 2.— Garid. Aix, pag. 450.
ab. 9J. — Lara. Iil. tab. 369. ( Voye% A libou-
f ie r , n ° . i . )
2. ALIBOUFIER à grandes feuilles. Styrax gran-
difolium. Ait.
Styrax foliis obovatis, fubtits villofis y pedunculis
axillaribus 3 folinriis 3 unifions. Ait. Hoit. Kew.
2 . pag. y j. — Mich. Flor. bor. Amer. 2. pag. 41.
Styrax officinale. Walth, Flor. carol. 140.
Ses feuilles font beaucoup plus larges que celles 4e l’efpèce précédente, velues en deffous, en
*>va!e renverfé , médiocrement denticulées, acu-
minées à leur fommer. Les fleurs font difpofées
en grappes alongées, terminales, feffiles à leur
partie inférieure 3 les pédoncules axillaires, foli-
raires, à une feule fleur.
Cette plante Croit dans les forêts de la Caro-
line. T? ( r . f )
3. AxnrouPiER pulvérulent. Styrax pulveruten- .
tum. Mich. _
Styrax foliis parvulis , fubfejfilibus 3 ov ai tous 3 non \
acuminatis , fubtits quafipuherulento-iomentofis y fio-
ribus axillaribus 6* fubterrto-terminait b us , hreviffimè ■
pediceliacis* Mich. Flor. bor. Amer. 2. pag. 41.
Cette efpèce a de wès-grands rapports avecXa-
liboufierz grandes feuilles j mais fes feuilles font
beaucoup plus petites, prefque feffiles, ovales , i
point acominées, tomenteufes & comme pu'vé-
rulentés à leur face inférieure. Les fleurs font
axillaires, médiocrement pédicellées, réunies
prefque trois par nois au fommet des rameaux.
Elle croît à la Caroline , dans les forêts. Tj
4. A l i b o u f i e r à feuilles glabres. Styrax gla-
brum. Cavan.
Styrax foliis fubovatis , glaberrimis, denticulatis ;
fioribus axillaribus , cernuis. Cavan. Diif. bot. pag.
340. tab. 188. fig. 1. — Mich. Flor. bor. Amer.
2. pag. 41.
Styrax americana, Lam. Diéfc, l . pag. 82.
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Styrax leve. Walth. Flor. car. 140.
Styrax levigatum. Ait. Hort. Kv.v. 2. pag. ^y.
(Voye{ Al ib o u f ie r , n*. 2 .)
Ses étamines varient de fix à dix. L’ovaire eft
adhérent au calice dans fa partie inférieure.
y. A l i b o u f i e r benjoin. Styrax benroin.
Dryand.
Styrax foliis oblongis, acuminatis , fubtits to-
mentofis y racemis compùfitis , longitudîne foliorum.
Dryand. in A£t. Angl. 77. pag. 308- tab. 12.
Laurus benjoin. Houttuyn. in A&. Harlem. 21.
pag. 26 j . tab. 7.
Arbor ben^oini. Grimm. m Ephem. A . N. C.
decad. 1. ami. 1. pag. 370. fig. 31.
Benjui. Garcias, ab Hort. in Cluf. exot. p. 1 yy.
Ses feuilles font oblongues , ovales, acumi-
nées, très - entières à leurs bords, tomenteufes
à leur face inférieure ; les fleurs difpofées dans
l’aiffeliedes feuilles en grappes paniculées, de la
longueur des feuilles.
Cette plante croît dans les Indes orientales, à
Sumatra. T?
Obfervations. L’on n’avoit eu jufqu’alors que des
prëfomptions incertaines fur l ’arbre qui produit
cette réfine, connue fous le nom de benjoin. L'inné
penfoir, d’après Cocroneiin, que c’étoit une efpèce
de laurier } d’autres, & M. de Lamarck penchort
pour cette opinion , l’attribuoient à un badamier
( terminalia benjoin Linn. f. ) , trompés par l’analogie
de l’odeur de fa réfine. Enfin, Dryander a
prouvé depuis, dans les Transitions pkilofopki-
ques, que 1 arbre qui fournit le benjoin eft un
aliboufier.'
À l’ âge de cinq à fix ans on fait, au haut du
tronc de cet arbre, une incifion oblique : il en
fort une réfine blanche & tranfparenre ; elle devient,
en fe figeant, d'un gris-jaunâtre ou d’un
brun-rougeâtre & maculé par places : d’où vient
le nom d’amygdaloide donné au benjoin. A Ma-
lacca, Java & Sumatra , or! ne coriferve ces arbres
que pendant fix ans, parce que la récolte, qui
eft d’environ trois livres par an , diminue beaucoup
après cet âge.
Le benjoin fe ûiblime au bain de fable, en fleurs
argentées. Ces fleurs font un acide particulier,
nommé benzoïque. On emploie les fleurs de benjoin
dans les parfums 5 en médecine, pont les
maladies du poumon, & dans la chirurgie contre
la gangrène & les écrouelles. On a prétendu
qu’elles enlevaient les taches de ronfleur y auffi
la refîne , diffoute dans l’efprir-de-,yin fl donne-t-
elle cette teinture , dont quelques gouttes, mêlées
dans l ’eau , deviennent la liqueur blanchâtre
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q ui, fur les toilettes, porte le nom de lait vtr•
ginal. (V o y e { BENJOIN.)
ALISIER. Craugus. La plupart des alifters font
indigènes de l’Europe. Parmi les efpèces qui y
croiflent, les unes ne font que des arbriffeaux peu
élevés j les autres, des arbres d’une médiocre
grandeur. Les premiers font la décoration des
hautes montagnes, où i’oeil fe plaît d’autant plus
à les confidérer, que les grands végétaux y font
plus rares. Les féconds fe confondent avec les
arbres de nos forêts. S’ ils ne les égalent pas en
hauteur, fi l’ombre épaifle de leur cime eft nuifi-
ble à la végétation des alifiers, -ceux-ci remplif-
fent avec avantage les clairières & le vide des
taillis i Jls s’y diftinguent par la beauté de leurs
feuilles, femblables à celles des érables dans 1 ali-
fier des bois, bien moins anguleufes, mais plus
larges dans l’alifier de Fontainebleau. Leurs fleurs
au printems, leurs fruits en automne , étalent
avec élégance leurs coryrabes rameux.
Les alifiers des hautes montagnes ont un tout
autre afpeft j ils fe préfentent fous une forme
açrefte & (auvage , mais tellement en harmonie
avec les roches arides & folitairrs ou ils croif- i
fen t, qu’ ils plairoient moins s’ ils avoient plus ;
d’élégance. Cette forme peu régulière n’ exclut
point la beauté : on la retrouve dans les feuilles
de l’aîlouchier , d ’un blanc- fatiné en deffous, à
reflets argentés lorfqu’ elles font frappées par le
ïo le ll} dans les fleurs de l’alifisr Dain , nombreu-
fes & réunies en petits corymbes tôuftuS. Dans
toutes ces eipèces, les fruits, globuleux, jaunâtres
ou d’un rouge plus ou moins v i f , ne le cèdent
point aux fleurs pour l’agrément, & l’emportent
ar leur utilité : c’eft pour eux qu’ un grand nom-
te d’oifeaux viennent vifiter les fqlitudes des
Pyrénées & des Alpes, &c animer par leur présence
ces roches abandonnées.
On a vu dans l’ouvrage de M. de Lamarck les
caractères d’.après lefquels cet auteur diftingue les
crategus des mefpilus, & les motifs qui autorifent
cette nouvelle diftribution. Nous n avons à ajouter
à ce travail que les phrafes fpecifiques & quelques
efpèces nouvelles.
E s p è c e s .,
1. A l i s i e r blanc, A l l o u c h i e R . Craugus aria.
Linn.
Craugus fo liis ovatis , incifis , ferrâtis 3 fubtits
tomentofis. Linn. Spec. 681. *— (Sder. Flor. dan.
tab. 302. — Poir. in Duham. Arb. edit. nov. vol.
4. tao. 34. Lam. IIL tab. 435. fig. 1.
Pyrus aria. Willd. Spec, 2. p.ag*
Sorbus aria. Crantz. Auftr. Fafc. 2. tab. 2. fig. 2.
u. Craugus fo liis fubrotundo-ovatis , fubtus al-
bi do-tomentofis.
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/i. Crate eus foliis ovato-oblongis , fubtits tomentofis.
( Voyt[ A lisier, n°. i .)
2. Al isier de Fontainebleau. Crat&gus latifolU.
Lam.
Craugus foliis ovato fubrotundis , bafi angulofis ,
ferratis, fubtits albidis , tomentofis. Poir. in Duham.
Arb. edic. nov. 4. pag. 130. tab. 3y.
CratAgus dentata. Thuill. Paris, édit. 2* pag. 14F*
( Voye[ Al is ie r , n°. 2.)
3. A l i s i e r , des bois ou torminal. Craugus tor-
minalis. Linn.
Craugus foliis cordato-ovatis , laciniato-lobatis ,
ferratis i lobis infimis dïvaricatis, fioribus corymbcfis,
Poir. ir. Djham. Arb. edit. nov. vol. 4. pag. 128.
tab. 33. — Linn. Spec. 68t. — (Eder. Flor. dan.
tab. 798. Jacq Flor. Auftr. ƒ. pag. 21. tab, 445.
— Lam. Iil. tab. 433. fig. 2.
Pyrus torminalis. Willd. Spec. 2. pag. 1022.
( Voyez Al is ie r , n°. 3. )
4. A l is ie r à trois lobes. Craugus trilobau+
CratAgus foliis lato-cordatis , trilobatis, ferratis ;
lobis lateralibus bifidis , terminait trïfido , pedunculis
folitariis. (N .)
Ses rameaux font cylindriques, raboteux ; les'
feuilles éparfes, pétiolées, élargies, un peu échang
é e s en coeur à leur bafe , divifées en trois lobes
principaux} les deux latéraux & inférieurs très-
ouverts , inégalement bifides j le fupérieur & terminal
plus large, à trois divifions , toutes plus ou
moins lancéolées, aiguës, dentées en fç ie , glabres
, coriaces , un peu pubefcens en deffous aan$
leur première jeuneffi: ; les pétioles grêles, alon-
g é s , un peu comprimés. Les fleurs font fituées
vers l’extrémité des rameaux, fur des pédoncules
folitaires, rapprochés, prefqu’aufli longs que les
pétioles, unifloresi le calice très-tomenteux, à
cinq découpures lancéolées, aiguës, perfiftantes;
les froits de la groffeur d’une ce r ife , globuleux
de couleur rouge j les femences cartilagineufes.
Cette plante croît en Syrie , où elle a été découverte
par M. Labillardière. T) ( ƒ. in. herb.
Desfonc.')
y. Al is ier nain. CratAgus humilis. Lam.
Craugus foliis ovatis , ferratis, utrinqué glabris y
fioribus di^ynis 3 corymbpfo-capitatis. poir. in Duham.
Arb. edit. nov. vol. 4. pag. 153.
Çratsguf çhamcm&fpilus. Jacq. Viùd. 243, & Flot*
auftr, tab, 231,
Mefpilus cftamemAfpilus. Linn. Spec. 68y.
Sorbus fruticçfa, fie. Craptx. Auftr. pag. 85.
tab. 1, fig. 3. ( V A j-isipa, jj$f 4- )
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