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douces.; elle eft excellente à manger, & furtout ]
à la cuifine, car elle rancit difficilement. On fait
d’excellentes pralines avec ces grainestorréfiées :
mêlées dans la proportion de deux tiers fur un
de cacao, elles rourniffent un chocolat très-bon ,
qui exige un quart moins de fucre que le chocolat
ordinaire.
» Une notice lue à l’Athénée de Vauclufe par
M. Guérin, & publiée à Avignon en 1803, donne
le détail de quelques expériences , parmi lefque.lles
on doit remarquer les réfultats fuivans : onze onces
trois gros de pâte d’arachis ont produit quatre
onces quatre gros d’haile. Deux lampes d une
jauge parfaitement égale ont été remplies, l’une
d’huile d’olives, l’autre d’huile d’arachrs. La première
a diiré une heure huit minutes quinze fécondés
; la fécondé , une heure quinze minutes cinq
fécondes. En mettant l'huile d’olives dans la lampe
qui avoit fetvi à l’huile d’arachis, & l'huile d’ ara-
chis dans celle qui avoit fervi à l'huile d’olives,
lai (Tant les mêmes mèches dans chaque lampe, la
même expérience ainfi répétée a donné le rélultat
fuivant : l’huile d’arachis a duré une heure huit
minutes quinze fécondés ; l’huile d’olives a duré
une heure huit minutes quinze fécondés. Ainfi
l ’avantage en faveur de l’huile d’arachis eft de
fept minutes fur une. heure environ. La lumière
qu’elle produit, eft d’ailleurs très-elaire, & ne
donne point de fumée.
» On conçoit combien la culture de l’arachis
mérite d’être encouragée dans nos climats-méridionaux
, par la double propriété qu’elle a de fup-
pléer à la récolte des amandes & des olives, qui
e ft, comme on le fait, très cafuetle, & de fournir
de plus un très-bon fourrage , qui eft naturellement
rare dans les climats chauds qu’elle exigé. »
( DM. des Sciences naturelles. )
AR ACHiS. ( Vcyei A r a c h i d e . )
ARALIA. ( Voyei A r a l i e . )
ARÀLIACÉES. ARALIES. Famille de plantes
dicotylédones., polypétales, à étamines inférées
fur l’ ovaire, et Toutes celles qui font ainfi organi-
fées, dit M. de Juffieu, pourroient former un feul
affembhge, fous le nom de plantes -0mbellifèrts ,
dont 1 s fleurs font toujours difpofées en,ombelle ,
portées fur des pédoncules propres, partant du
même po nt de la tige ou d un pédoncule commun.
Toutes ont de plus un calice d’ une feule pièce,
adhérent à l’ovaire ; cinq ou fix pétales , & un
»ombre égal ou double d’étamines; un ovaire inférieur
adhérent au calice , furmonté de deux ou
plufieurs ftÿles, & couronné d’un corps glanduleux
qui les entoure, & porte dans fon contour les étamines
& les pétales. Le fruit eft compofé de fe-
mences. en nombre égal à celui des ftyles ; elles
font nues, & fcufement au nombre de deux, ap-
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pliquées Tune contre l’autre dans le plus grand
nombre des genres de cette férié, qui font les
ombeliifères proprement dites.
»'Quelques genres, réunis fous le nom d*ara-
lïacées\ fe diftinguent des précédens par le fruit,
qui eft une baie ou une cap fuie à plufieurs loges
monofpermes, dont le nombre eft toujours déterminé
par celui des ftylqs; tels font les fuivans :
Les gaftones. Gaftonia.
Les polyfeias. Polyfcias.
Les fehefflères. Sckèjflera.
* Les lierres. Hedera.
Les aralies. Aralia.
Les fciodaphylles. Sciodaphyllum.
Les cufïbnës, Cujfoaia.
Les ginfengs. Panax.
» Ces genres ont de plus, comme toutes les.
vraies ombeliifères , l'embryon très-petit, cylindrique,
placé dans une petite cavité oblongue, au
fommet d’ un périfperme cartilagineux ou prefque
ligneux.
» Les feuilles font alternes, engainées à leur
bafe ; les fleurs difpofées dans les unes en ombelle
fimple ou ombellule ; dans les autres, en ombelle
compofée , c’eft-à-dire, dans laquelle les pédoncules
communs de plufieurs ombellules font eux-
mêmes réunis fur un point commun de la tige. Ces
ombelles & ombellules font nues dans quelques
araliacées ; dans plufieurs, elles font entourées
à leur bafe de plufieurs feuilles vertidllées ou
écailles, dont l ’enfemble porte le nom dxinvolu*
cre. La plupart de ces plantes font des arbriffeaux
ou de petits arbres. Quelques-unes font herbacées.
» ( Jujf. )
Je crois pouvoir, fans inconvénient, ajouter les
lierres à cet ce famille, ceux-ci ne différant elTen-
tieliement des aralies que par le nombre des ftyles
, & s’en rapprochant tellement par leur port
& les autres caractères de la fructification , qu’on
peut aifément confondre quelques efpèces de ces
deux genres, furtout lorfque les ftyles échappent
à l’obfeivation.
ARALIE. Aralia. Ce genre, de la famille des
araliacées , contient des plantes d’ un port très-
different , les unes à tige d’ a r briffe au , les autres
herbacées. Les feuilles l’ont (impies ou lobées, ou
digitées, ailées & même deux fois ailées; mais
toutes ces plan'tes fe rapprochent par des fleurs
très-nombreufés, petites, fans éclat, difpofées en
petites ombelles (impies, réunies ordinairement
fur une grappe touffue , alongée, fimple ou pani-
culée. Leurs propriétés médicales les ren ient in-
{ téreffantes dans les pays eu elles croiflfent. La pju-
I part font d’excellens fudorifiques. Aux efpèces de-
| eri.tes par M.’ de Lamarck , nous ajouterons tçs fui-
! v a n te s e n établi (Tant des fous-divifions d’après la
I forme dès feuilles. •
* Feuillet
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4 Feuilles une ou plufieurs fois ailées.
A R A L I E h i f p i d e . Aralia hifpida. V e n t .
Aralia caule fuffruticofo petiolifque hifpidis y foliis
decompofitis. Vent. Hort, Celf. pag. 41. tab. 41.
Aralia ( hifpida ) , humilïs , imâ parte frutef-
çens y caulibus foliifque fetis rigidis, hifpidis y foliis
duplicato-pinnatis , foliolis incifo-ferratis y umbellu-
lis paucijfimis , longiufculé pedunculatis. Mich. Flor.
boréal. Amer. vol. i.p a g . i8y.
Ses tiges font (impies, hautes d ’environ un pied ,
nues &ligneufes à leur partie inférieure, creufées
d’impreffions annuelles & circulaires très-rappro-
chees; (triées, hériffées de poils roides, & garnies
à leur partie fupérieure de feuilles alternes,
prefque vertidllées, deux fois ailées ; les pinnules
ternees; les folioles ovales, feffiles, oppofées,
aiguës, dentées en feie, vertes en defius, blanchâtres
en dé (Tous, parfemées de quelques poils roi-
des, ainfi que les pétioles, accompagnés à leur
bafe de ftipules lancéolées, aiguës.
De longs pédoncules unilatéraux, axillaires &
terminaux fupportent une ou quelquefois plufieurs
petites ombelles (impies , hémifpnérsques , com-
pofées de feize à vingt rayons filiformes, dontl’in-
volucre eft formé par autant de braCtées lancéolées,
très-aiguës, c ilié :s , de couleur purpurine.
Le calice eft à cinq dents très-courtes ; les pétales
inférés fur un difque glanduleux ; l’ovaire adhérent
au calice, furmonté de cinq ftyles. Les baies font
brunes, globuleufes, de la groffeur d’un petit
pois, à cinq filions, à cinq loges ; autant de
femences d’ un' brun-clair , ovales-arrondies, attachées
par un tubercule au fommet de chaque
loge.
Cette plante croît parmi les rochers, fur les
hautes montagnes, au Canada. T? ( F*. f ) On en}-
ploie fes racines, dans le Canada, comme fudorifiques.
A r a l i e à tige baffe. Aralia humilis. Cavan.
Aralia caule annuo, foliis impari -pinnatis y foliolis
cordatis , ferratis , a cutis y floribus umbellatis.
Cavan. Icon. Rar. 4. pag. 7. tab. 313.
Cette efpèce diffère fi peu de Y aralia racemofa 3
qu’elle paroît n’en être qu’une variété ou peut-
être la même, mais que Cavanilles a jugée différente,
d’après la figure de Y aralia racemofa de
Çornuti, qui repréfente les fleurs ramafiées en petites
grappes & non en ombellules. Ou cette figure
n’eft pas conforme à la nature, o u , dans le cas contraire
, elle ne feroit pas celle d’ un aralia, dont les
fleurs font effentiellement en ombelle. La figure de
Morifon vaut beaucoup mieux. On doit retrancher
celle que Linné cite de Barrelier. Ses tiges font
moins élevées , ayant au plus un pied & demi de
Botanique. Supplément. Tome l .
long, recouvertes d’ une écorce verte ou rougeâtre,
parfemée de tubercules d’un brun rougeâtre.
Les fleurs naiffent par petites ombelles plus diftan-
tes, & forment par leur enfemble, fur le pédoncule
commun, une forte de grappe très-lâche.
Cette plante croît dans la Nouvelle-Efpagne. if
On la cultive au Jardin de Madrid; elle fleurit au
mois d’o&obre.
Les efpèces fuivantes rentrent dans cette divi-
fion; favoir : *
Aralia fpinofa , n°. 1.
Aralia chinenfls , n°. 2.
Aralia racemofa, n°. 3.
* É Feuilles digitées.
A r a l i e f e i o d a p h y l e . Aralia fciodaphyllum.
Swartz.
Aralia foliis digitatis , foliolis numeroftjflmis ,
in&qualibus ; racemo longijflmo , Jimplici , nutante y
pedunculis umbellatis. Willd. Spec. 1. pag. IJ 19*
— Swartz, Prodr. y y.
Hedera (fciodaphyllum) , foliis digitato-umbel-
iatis, aliis minoribus centralibus y racemis compo-
fuis , longijfimis , nutantibus. Swartz, Flor. Ind.
occid. 1. pag. 519.
Sciodaphyllum foliis majoribus , oblongis j petiolis
communibus umbellatis , afjixis ; floribus fpicatis.
Brown, Jam. 195. tab. 19. fig. 1.
Arbufte de huit à dix pieds, dont les rameaux,
liffes, étalés , font garnis, vers leur fommet, de
feuilles éparfes, pétiolées, digitées, divifées en
I huit ou dix folioles pédicellées, ovales-lancéoiées,
glabres, entières, acuminées ; les extérieures trois
fois plus petites. Les fleurs font réunies en grappes
terminales, folitaires, axillaires, longues de plus
d ’un pied, munies à leur bafe d’une gaîne brune ,
ovale, obtufe; compofées d’ombellules rapproch
é e s , très - nombreufes, contenant fix à dix
fleurs ; les folioles des involucres en forme d’écail-
les blanchâtres, petites, ovales, aiguës. Le calice
eft dîvifé en cinq petites dents ; la corolle d’un
blanc-pâle ou verdâtre ; cinq filamens très-courts ;
les anthères oblongues, purpurines ; cinq ftyles
fubulés, rapprochés. Le fruit confifte en une baie
oblongue , arrondie, obscurément pentagone , à
cinq loges, couronnée par le calice ; les femences
brunes, oblongues , comprimées, folitaires.
Cette plante croît fur les hautes montagnes de
la Jamaïque. I7 (Siva/-^.)