
nation. Ainfi par exemple , on peut favoir , d’a-
pres ce qui a été d it , pourquoi le haricot germe
lorfque fon ombilic eft enduit de cire & de
vernis.
M. Mirb el, après avoir donné la defcription
anatomique des membranes extérieures , traite
des organes qu'elles recouvrent, & du développement
de la jeune plante. Quand on a dépouillé
le haricot de fes tégumens , on apperçoit les cotylédons
de l’embryon. Les premiers font formés
d une mafle de tiffu cellulaire, entre-mêlée de
vaiffeaux qui vont fe rendre à l’embryon. Bonnet
les a nommes vaiffeaux mammaires 3 parce qu’ ils
alaitent pour ainfi dire la jeune plante. Les cellules
des cotylédons font remplies d’une fécule
compofée de petits grains ronds & blanchâtres ,
qu on retrouve dans tous les cotylédons charnus.
Quand ils font minces , cette même fubftance eft
contenue dans une mafle de tilfu cellulaire , dif-
tinéte de la plantule & de fes cotylédons : c’eft ce
que les botaniftes ont nommé périfperme j mais le
périfperme eft entièrement dépourvu de tubes.
La fécule dont on vient de parler , foit qu’elle
fe trouve dans les cotylédons mêmes ou qu'elle en
foit féparée, eft la première nourriture de l ’embryon
j & fa mafle diminue à miefure qu’il prend
de l accroilfement. M. Mirbel a obfervé une matière
nutritive analogue à celle du périfperme
dans le tilfu de l’écorce & dans la moelle j il penfe
que cette fubftance, dilfoute & réduite en émul-
lion y pénètre dans la jeune plante par les vaiffeaux
mammaires, & qu’elle s’ identifie avec les organes
qu’elle nourrit & développe. Les vaiffeaux
communiquent avec la radicule, & le lait des cotylédons
fe porte d’ abord dans cet organe, qui
croit le premier} puis il remonte dans la plumule
par des vaiffeaux formés tout à coup pour le recevoir.
L’obfervation & l’anatomie prouvent que
le premier effort de la végétation fe paffe dans la
radicule. Lorfqu’on obferve cet organe à cette
époque , on voit à fa partie fupérieure quatre
faifc.eaux dé tubes placés entre l’écorce & la
moelle, à des diftances égales, d’où fortent plu-
fieurs petites racines.
Avant la germination on ne diftinguoit, entre
la moelle & l’écorce ,q u’ une lame glaireufe, analogue
a la fubftance que Duhamel a nommée cambium.
Les quatre faifceaux de tubes s’abouchent avec
les vaiffeaux mammaires, & , peu d,e tems après,
on les voit entourés de vaiffeaux nouvellement
formés, qui vont fe perdre dans les feuilles primordiales.
C ’ eft au point de réunion de la radicule avec
la plumule, que les vaiffeaux de la jeune plante
font les plus nombreux & les plus gros 5 ils diminuent
infenfiblement en nombre & en groffeurà
I mefure qu’ils s’éloignent de ce point, 8c enfin, à
leur extrémité , on ne diftingue qu’ une glaire
tranfparente. Les vaiffeaux une fois formés n’ont
qu'un développement très-limité, & ils perdent
même bientôt la faculté de croîtrè ; ils font d’abord
très-grêles, 8c marqués de ftries tranfver-
fales très rapprochées. Lorfqu’ ils ont pris tout
leur accroilfement, au lieu de ftries on remarque à
la furface des rangées, de pores ou de fentes tranf-
verfales plus ou moins prolongées : ce font les
vaiffeaux poreux, les fauffes trachées 8c les trachées,
Les trachées n’exiftent point dans la racine
} elle ne renferme -que des tubes poreux
& de faulfes trachées. Ce caractère établit une
différence remarquable entr’elle 8c la tige. Ces
vaiffeaux contiennent des fluides qui diffèrent fans
doute dans les diverfes efpèces de plantes. Celui
du haricot eft rouge au moment ou i’on coupe les
vaiffeaux j mais auffitôt qu’ il eft expofé à l’air,
il fe teint d’un bleu très-foncé. Cette liqueur dif-
paroît bientôt, & les vaiffeaux ne-charient plus
que de l’air & de la fève. On peut leur faire pomper
de l’eau colorée 5 elle pénètre jufque dans les
dernières ramifications des nervures des feuilles.
A l’époque du développement de la jeune plante
dont il vient d'être fait mention , il n’exifte encore
que quelques faifceaux de tubes entre la
moelle & l’écorce, dont les intervalles font remplis
par une fubftance glaireufe qui s’organife bient
ô t , & fe change en tubes ou cellules alongées :
tel eft le premier feuillet de fibres ou de vaiffeaux
dans une plante à deux feuilles féminales.
A la fécondé époque> lorfque le haricot a deux
ou trois pouces de longueur, que f s premières
feuilles font épanouies, & qu’on diftingue à leur
point de réunion le bouton d’où la jeune pouffe
doit fortir, fi l’on fend verticalement la plante
dans toute fa longueur, on voit les vaiffeaux plus
appareils & mieux formés. Ceux de J a tige font
pour la plupart des trachées que l’ on .peut dérouler,
&c on ne rencontre que des tubes poreux
ou des tubes fendus dans la racine : ils partent
tous de fon colle t, communiquent par leur bafe.,
& marchent en fens contraire j ils vont toujours
en diminuant vers le fommet, & l’on ne diftingue
plus, même avec l’oeil armé du meilleur microf-
cop e , qu’une matière glaireufe.
La première couche de vaiffeaux, placée autour
de la moelle, eft alors entourée d’ une autre couche
de vaiffeaux tout nouvellèment formés ; mais
parmi ceux-ci on ne trouve point de trachées :
ce ne font que des tubes poreux ou de faillies
trachées.
M. Mirbel a découvert dans la racine de longues
cellules placées bout à b out, & partagées
par^ les diaphragmes, dont les membranes ont
moins de tranfparence que celles du tiffu cellulaire
j elles font toutes criblées de pores, fk feiiablent
tenir le milieu entre le tiffu cellulaire &
les vaiffeaux. Il a auflfi retrouvé les mêmes tubes
à la bafe des branches & des feuilles, ainfi que
dans les bourrelets.
Le haricot, obfervé à une troifième époque,
lorfque le bourgeon eft d é v e lo p p éq u e la tige a
pris un accroiffement de quatre à cinq pouces,
& que les rameaux font fortis des aiffelles des
feuilles primordiales, le haricot alors offre une
troifième-couche de vaiffeaux autour des deux
précédentes/laquelle eft parfaitement femblable
a la fécondé. Si on les coupe, en travers, on voit
que l’intérieur eft fouvent enduit d’une fubftance
qui en rétrécit l ’ouverture. Maigre '-cet enduit
intérieur, les trachées ne changent pas de nature:
on en diftingue toujours la lame fpirale ; mais elle
eft foudée fur le cylindre ^qui fe remplit 6c s’obf-.
true même avec le tems : c’ eft ce qui a donné lieu
àun fyftème d’Hedwig, dont il fera fait mention
plus bas. Il eft bon néanmoins d’obferver que,
dans le haricot & beaucoup d’ autres plantes, il y
a toujours des trachées qui ne s'obftruent pas, 8z
qu’on peut dérouler. On en trouve aufli dont les
lpires font écartées, tandis que celles des autres
fe touchent par les bords. Dans les jeunes pouffes,
les circonvolutions font toujours ferrées, mais
dans les anciennes on les voit fouvent alongées
comme un reffort à boudin. C ’eft fans doute ce
qui a fait croire à Muftel que les _ trachées, en
s’alongeant & fe déroulant, formoient les fibres
ligneufes, & occalionnoient l ’accroiffement des
organes j idée abfolument fauffe, parce que les
trachées tendent toujours à fe refferrer. Cela vient
de ce que certaines trachées , ayant ceffé de
croître avant les parties environnantes, celles-ci,
en s’alongeant, ont forcé les premières de fe
dérouler.
L’auteur a vérifié l’obfervation de Sprengel}
favoir : que les trachées fe divifent fouvent en
deux ou trois lames. Dans le haricot il ne fe
forme que trois couches de vaiffeaux. Celles des
arbres font infiniment plus nombreuses $ mais,
quel qu’ en foit le nombre, leur formation eft toujours
la même.
Le tiffu cellulaire , qui joue un fi grand rôle
dans tous les êtres vivans, fe montre d’abord fous
la forme de bulles d’ air plongées dans un fluide
vifqueux. Ses petites cellules fe dilatent & fe développent
avec les autres organes.
Les obfervations de M. Mirbel ont été-répétées
fur des végétaux malades , étiolés & mai
nourris. Leur organifation étoit toujours la même.
Les membranes avoient feulement plus de tranfparence
, & aucune des trachées de la couche du
centre n’ étoit obftvuée, quoique les plantes euf-
fent végété pendant long-tems.
Après cet expofé des organes, des yégétaux &
de leur développement, l'auteur réfute plufieurs
faits avancés parHedwig dans fon Traité de La fibre
végétale. Suivant ce célèbre oblervateur, les tubes
poreux & les fautfes trachées ont été primitivement
des trachées dont les contours fe font fou-
dés > mais les trachées fe retrouvent dans la couche
intérieure des tig e s , même'après plufieurs
années, & les tubes poreux , ainfi que les faunes
trachées, exiftent dès la première époque de i accroiffement,
tels qu'on les voit dans les anciennes
tiges.
D'ailleurs, fi l'opinion d'Hedwig étoit fondée,
elles le trouveroient dans la couche externe, du
bois. O r , il eft.démontré qu'elle n’ en contient
pas.
Hedwig croit que la lame fpirale de la trachee
eft un vaiffeau roulé en hélice autour d'un tube
membraneux. Selon lui, les liqueurs montent.par
la fpirale, tandis que le cylindre du centre contiens
de l'air. « La fpirale eft creufe ■ dit-il, parce que
fes circonvolutions fe teignent quand la plante
pompe des liqueurs colorées. » Mais M, Mirbel
affure que le tube de cette lame, calculé au mi-
crofcope, n’auroit pas un trois centième de millimètre
, & l’expérience lui a prouvé que la partie
colorante ne peut monter dans les vaiffeaux
du b ois, dont le diamètre eft beaucoup plus grand
que celui que l'on fuppofe à la lame fpirale. Eh !
comment concevoir que les liqueurs fe.portent de
s préférence dans l'hélice de la trachée plutôt que
dans le tube, autour duquel elle eft roulée ? Pourquoi
ne fuivroit-elle pas la route la plus direéle
8c la plus ouverte ? C ’eft une hypo-thèfe^ dénuée
de fondement. Le tube membraneux d'Hëdwig
n'exifte pas dans la jeune plante : cela eft évident
pour peu qu’on veuille obferver des trachées nouvellement
formées. Avec le tems il fe dépofe un
enduit fur la paroi intérieure de certaines trachées
: c 'tft cet enduit qu’Hedwig a pris pour un
tube.
Dans un autre travail, M. Mirbel a dirigé fes
recherches fur les différentes parties de la fleur,
8c fes obfervations lui ont fourni des faits infiniment
intéreffans, 8c qui méritent d'être connus.
Tous les organes de la fleur font formés par le
développement des 'vaiffeaux du pédoncule qui
la foutient ; ils fe grouppent, fe ramifient 8c s'épanoui
ffenc fuivant la forme , la fituation & le
nombre des parties auxquelles ils donnent naif-
fance. Dans les monocotylédons ils font difpofés
en filets diftinéts 8c parallèles, enveloppés p.ar la
moelle ; dans les dicotylédons ils forment un étui
autour du cylindre médullaire, 8c on y apperçoit
déjà les traces des rayons divergens de la moelle,
qui fe prolongent vers la circonférence. Les ca-
raflètes particuliers des monocotylédons fe trouvent
dans le nombre 8c la difpofition des filets vaf-
culaires. Ainfi, par exemple, il y a conftammeat