réceptacle hétifle .de poils. Les auront s - f abroîa-
mim) appartiennent à la première divifion. Tour-
nefort n en a fait un genre que d’après leur port.
Plufîeurs plantes, renfermées dans ce genre,
portent des noms vulgaires qui en ont fait la réputation.
L armoife commune ( artemifia vulgarisJ 3
vulgairement herbe de la Saint-Jean , que Lobel
appelle encore la mère des herbes (mater herbarum)y
porte le nom d’une plante ainfi nommée par Diofcoride
, mais que bien certainement nous ne con-
noiflons p oint, & qu'il nous fera toujours impof-
fiblè de reconnoître d’après le1 peu qu’ il en dit >
& malgré fes nombreux & diffus commentateurs.
Quoi cju’ il en foit, la plante de Diofcoride a été
nommée artemifia, au rapport de Pline, par la
reipe Artémife, époufe de Maufole, roi de Carie,
ui lui a donné fon propre nom, au lieu.de celui
e parthenis qu’elle portoit auparavant. Peut-être
auffi a-t-elle été ainfi nommée du mot grec Arthe-
mist furnom de Diane, qui paffoit pour favorifer
les accoucheiy.ens, cette plante ayant, dit-on ,
les mêmes vertus. Ce qu’ il y a de plus remarquab
le , & / ur qupi il eft bon d’éclairer le leéleur,
c’eft qu'en employant le nom armoije de Diofcoride
pour une plante qui n’eft point la fienne,
mais bien celle qu’a fait graver fon commentateur
Matthiole , nous lui avons en même tems attribué
les mêmes propriétés , & l’erreur s’eft confervée
depuis Diofcoride jufqu’à nos jours. Il fuffit, pour
s.*fn Copvpincre, d’ouvrir tous les livres de matière
médicale, & tous ceux qui traitent des propriétés
des plantes : il eft même des provinces où
on lui rend une forte de culte fupevftitieux. Si, on
la ramaffe la veille de la Saint-Jean É & qu’on ait
foin de la placer au deflus de là porte dés maifons
ou au plancher d’uné chambre, elle en écarte les
enchantemens & la foudre. J’ai vu les habitans de :
quelques contrées, >en Picardie, fe livrer avec'
confiance à ce genre de fuperftition.
L’ ahfinthe, dont la lignification , en grec , annonce
qu’elle n’eft point potable, que d’autres
appeloienr aufh batkupicron à caufe de fon extrême
amertume, eft mentionnée dans Théophrafte en
trois ou quatre endroits, qui ne fait que la nommer
en pariant des lieux où elle cro it, & dé fon ;
extrême, amertume. Diofcoride en dit davantage , ■
& l’on eft autorifé à croire qu’ il a psrrlé de l’ab-
ünthe commune & de la Pontîque ( artemijia vul-
garis-pontica Linn. ) , & probablement de l ’abfin-
the maritime ou d’ une efpèce voifine. Ses pro-
priétés & fes ufages font encore à peu près les
mêmes que ceux qui ont été indiqués par les Anciens.
Les Modernes n’ont prefque fait que répéter
ce qu’ ils en avoient dit. Son odeur forte &
aromatique , fa faveur amère, annonçoient>afltz
qu’elle devoit avoir une a&ion puiffante fur nos
organes. L aurone ( artemijia abtotanum Linn. ) ,
d’une odeur pénétrante, très-agréable , fe trouve
dans Theophrafte fous le nom dJdbrotanon , qui
fignide immo; telle 3 parce qu’elle conferveTes feuilles
une partie de l’année, ou qui ne peut fe manger,
à caufe de fa faveur amère Sc pleine d’âcreté. Diofcoride
en cite deux efpèces.Les Anciens n’ont pas
manqué de lui attribuer un très-grand nombre de
propriétés, parmi lefquelles il peut s’en trouver
quelques-unes de réelles. Il n’exifte chez les Anciens
aucune defcription qui puiffe fe rapporter à
l’eltragon ( artemifia dracunculus Linn.). On doit
croire qu’ils n’ ont point parlé de cette plante.
1. * Armoi se argentée. Artemijia argentea.
Lhérit.
Artemifia fruticofa 3 fericea , foliis fubpalmatis
pinnatifve y laciniis lato-linearibus, remocis. Lhérit.
Sert. Angl. 22. tab. 28.
Artemijia fruticofa , foliis bipinnatifidis , fericeis,
candidis y foliolis lanceolato-linearibus , fioribus glo-
bofis y ramulis fioriferis , virgatis. Ait. Hort. Kew.
3. pag. 170. — Willd. Spec. Plant. 3. pag. 1820.
C ’eft un fort bel arbufte , remarquable par le
duvet foyeux & argenté qui recouvre fes feuilles,
ainfi que par fes tiges & par fés rameaux d’un blanc-
éclatant, raboteux après la chiite des feuilles.
Celles-ci font alternes, pétioléésy prefque palmées
ou. pinnatifides j les folioles diffames, li-
néaires-lancéolées, un peu obtufes, entières ou
à découpures rares. Les fleurs font jaunâtres,
globuleufes, pédonculees, placées fur les jeunes
rameaux , formant, par leur enfemble, une pani-
cule alongée, médiocrement étalée. Le réceptacle
eft velu.
Cette plante croît aux îles Canaries & à Madère.
On la Cultivé , comme plante d’ornement,
au Jardin des Plantes de Paris, t? ( V . v. )
2. A rmoise commune. Artemifia abfinthium.
Linn.
Abfinthium vulgare. Lam. Illufir. Gen. tab. 69/.
fig. 1.
/J. Abfinthium infipidum. J. Bauh. 3. pag. 175.
Artemifia (in o d o ra ) , foliis compofitis > tome n-
tofis ; fioribus fubglobofis, recep'taculo villofo. Mill.
Didt. n°. 16.
H Artemifia ( fiyerfiana ) , foliis fubincanis, eau-
Unis bipinnatifidis ÿ fioraiibus trifidis lanceolaiifve 3
ramos panicule. fub&quantibus y fioribus globùfis, pe-
dunculatis , nui antibus y cajtcibus feariofis. Wllidtn.
Speci 3. pag. 1845. — Ehrh.
Miller regarde comme une efpèce diflirtdte la
yariété jî, qui fe. multiplie, par femencès j elle eft
inodore, & , quoique très-femblable 3 .par fon
p o r t, à l’ arm,oife commune , elle s’en, diltingue
par les découpures de fes feuilles plus larges. Le
réceptacle eft velu..
Quant à la variété J', originaire de Sibérie, |
également très - rapprochée de l’armoife com- !
mune, Willdenow la regarde, comme devant en
être dillingùée comme efpèce , par fes racines
bifannuelles, par fes feuilles deux fois ailées, par
fes folioles moins blanches, toutes aiguës j celles
qui accompagnent les fleurs , très-longues , tri-
fides i les calices fearieux & le réceptacle pileux.
Ces deux derniers caradtères exiftent dans l’ar-
moife commune.
2. * Armoise fauffe abfinthe. Artemifia abfinthioides.
Hort. Parif. v.
Artemifia foliis pinnatis , fubviridibus ; pinnis
pinnatifido-incifis ,. acutisy fioraiibus fubfimplicibus y
fioribus nutantibus, globofi‘s.‘ ( N. )
Cette efpèce a quelques rapports avec l’ ar-
moife commune’} elle répand üne odeur puante,
approchant de celle de l’anthémis cotula. Ses tiges
font droites, herbacées , cannelées , fiftuleufcs,
hautes d’ environ deux pieds, très-rameufes } fes
feuilles verres, ailées, un peu plus pâles en def-
fous j les folioles prefque pinnatifides, incifées ,
aiguësj les feuilles florales Amples ou quelquefois
trifides, plus longues que les fleurs. Celles-ci font
jaunes, globuleufes y pendanres, pédonculées ,.
formant une très-longue panicule droite. Les calices
font fearieux} le réceptacle pileux. Seroitré
ce la même que Y artemifia fiverfiana Willd. ?
Cette plante eft cultivée au Jardin des Plantes
de Paris. J’ignore fon lieu natal. ( V. v . )
3. * Armoise rampante. Artemifia r e p e n s . Willd.
Artemifia foliis albido-fericeis y pinnatis y pinnis
triparti lis , linearibus, acutis y rameis pinnatis 3 fie-
raiibus finiplicibus, caule erefto y fioribus fubrotundis ,
pectuncuiatis, cernais. Willd. Spec. Plant. 3. pag.
1840. — Pallas.
Cette plante répand une odeur agréable } elle
fe rapproche de \artemifia pontica. Ses racines font
rampantes} les tiges ftériles couchées } les fertiles
redreflées , foyeufes, à rameaux paniculés. Les
feuilles font foyeufes & blanchâtres} les cauli-
naires Amplement ailées} les folioles à trois dér;
coupures étioites , linéaires, aiguës > les feuilles
florales feftiles , étroites, linéaires, Amples oü
trifides. Les fleurs font arrondies & pendantes,
foutenues par des pédoncules uniflores. Leur calice
eft blanchâtre , compofé d’écailles obtufes &
velues, accompagnées ordinairement de trois petites
feuilles, plus courtes que les pédoncules}
le réceptacle nu.
■ Cette plante croît dans la Sibérie, ( Defcript.
e x W i l l d . )
L * A rm o is e d’Orient. A r t e m i f i a o r i e n t a l i s . '■
Willd, J
Artemifia foliis incano-fericeis, inferioribus pinnatis
i pinnis tripartitis , Juperioribus pinnatis i pinnis
linearibus indivifis y caule ereclo , pan i eu lato ;
pa ni eu là virgatâ 3 fioribus pedunculatis 3 fubrotundis ,
nutantibus. Willd, Spec. Planr. 3. pag. 1836.
Artemifia aufiriaca 3 var. £. Lam.
Cette plante , d’après Willdenow, diffère de
Yartemifia aufiriaca Jacq. par fon port , par fon
odeur, par fes feu lies toutes ailées, par fes pa-
nicuies étroites, alpngees. Ses tiges font droites,
blanchâtres, hautes d'un pied ou d’ un pied &
demi, garnies de feuilles d’un blanc (oyeux } les
radicales & inférieures deux fois ailées } les pin-
nules trifides, linéaires} les fupérieures feftiles,
ailées 3 leurs pinnuies entièrés, linéaires. La panicule
eft compofée de rameaux droits, fimpLs,
courts, très-rapprochés des tiges ; Ls calices com-
pofés d’écaiiles obtufes, blanchâtres } le réceptacle
nu.
Cette plante croit dans l’Orient. ^ ( Defcript. ex
Willd. )
5 .* * A rm o ise de la Tauride. Artemifia taurica.
Willd.
Artemifia foliis incanis, inferioribus bipinnatis 3
fuperioribus pinnatis y pinnis lineari - fiiiformibus ,
caule erecto y fioribus oblongis , fejfilibus. Willden.
Spec. Plant. 3. pag. 1837.
Artemifia Mcjferfchmidii. Stechm. Artem. 19.
n°. 9. ?
Ses tiges font droites, blanchâtres, hautes d’ un
pied & plus} fes feuilles blanches} les inférieures
deux fois ailées, à peine pétiolées, prefque longues
d’ un pouce} les pinnuies linéaires, filiformes
} les feuilles fupérietires ailées, feftiles, à pinnuies
linéaires, filiformes. La panicule eft com-
i pofée de rameaux étalés & d’ autres ramifications
[ plus petites, fous-divi fées , fupportant des fleurs
feftiles, redreflées, accompagnées à leur bafe ,
non de feuilles, mais de petites écailles verdâtres,
ovales. Les calices font oblongs, jaunâtres,
luifans , une fois plus petits que ceux de Y artemifia
dracunculus , compofés a ’écaillès fearieufes,
obtufes, ne renfermant guère que trois fleurs. Le
réceptacle eft nu.
Cette plante croît dans la Tauride. ^ ( Defcript,.
ex Willd.)
j . * * * A rmoise froide. Artemifiafrigida.Willd.
Artemifia foliis incanis x pinnatis y pinnis tripartitis
, linearibus , acutis y Jioratious pinnatis tripar-
titifve y caule adfcendente ,* fioribus globofis , nutantibus.
Wiild. Spec. Plant. 3. pag. 1838.
Ses tiges font afeendantes, hautes d’un demi-
pied ou d’ un pied, rameufes, glabres i leur partie