i8ti V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E ,
parait j ia s , même dans son état de fraîcheur , présenter de
teintes ro u g e s ; au con tra ire , les échantillons que nous avons
fa it re v en ir pour les examiner et p ou r en saisir le por t et les
nu ance s, étaient d’un assez beau v e r t , qui est devenu un peu
jau n â tre par la dessiccation. Peut-être la plante avait-elle été en
contac t, après q u ’on l ’eut recueillie, avec des D esmaresties, dont
la j)ro|iriété est d ’a ltére r promptement la co u leu r des Floridées,
même quand elles les tou chen t seulement duran t quelques
instants; ou avait-elle subi un commencement de fermentation
a vant d'étre desséchée pou r nous ê tre communiquée ? Quoi
qu’il en soit, nous la déc rirons telle q u ’elle nous est parvenue.
7 1 . D é l e s s é r i e a f e u i l l e s d e c h ê n e , PI, 18 , f i g . i , Ddes-
seria (quercifolia). Caule ramoso ; foliis lirato-runcinatis, tenuis-
simè membranaceis, lobis acutis.
On la trou v e aux Malouin es, croissant sur les galets du
r ivag e; nous n ’eu avons pas vu la fruc tification : elle est plus
mince q u ’aucune de ses con g én è re s , et s’applique plus fo rtement
au papier.
Explication des Figures.
Pl. 18 , fig. I, A. L a Délessérie à feuilles de ch ên e, de grandeur naturelle, et
telle q u e lle paraissait dans l’eau où nous la fîmes revenir pour la peindre.
B. L e tissu aréolaire de ses frondes inemhraneuses, vu à une demi-ligne de
foyer.
F a m i l l e d e s U l v a c é e s , Ulvaceoe.
L in n é a va it donné p ou r caractères au genre d’algues q u ’il
forma sous le nom à’Ulva : la fruc tification répandue dans une
expansion membraneuse; et comme le peu d’espèces que m en tionna
ce savant étaient ver tes , ses disciples a c cumulèren t dans
ce genre toute algue aquatique membraneuse de cou leu r v e r t e ,
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soit q u ’ils y distinguassent ou non des corp us cules 0])aques,
é|)ars, regardés comme des org ane s reproducteurs. Dans sa
Flore française, M. D e candolle n ’a yau t même pas égard à la
cou leu r , sou genre Ulva s’augmenta de tous les h ydroph yte s
où l ’on ne distinguait pas de nervures sur les exp an sion s, et
qui ne por ta ient pa s, comme les espèces du genre Fucus, des
tubercules évidents remplis de gongy le s. M. L am o uroux , é liminant
d’un g ro up e si mal assorti une partie de ce qui n ’y
pouv ait demeurer, éleva le genre U lv e au ran g des ordres;
mais emp runtant ses ca ractères de la cou leu r v e r t e , il ne laissa
pas que d’y admettre des plantes violettes et des plantes b ru n
e s , que ne rapprochaient pas en ou tre de suffisantes con ve nances.
Les Ulves ne diffèrent p o in t assez, par leu r o rg an isa t
io n , des Floridées de M. L am o u ro u x , p ou r q u ’on les en doive
si fo r t éloigner. Ce sont, à peu de chose p r è s , des Halyménies
d’une autre teinte ; et c’est .par une sorte de concession faite
à l’u s a g e , que nous les séparons de ces dernières jiOur forme r
dans le même ordre une famille p a rticulière, où l ’on v er ra que la
teinte v er te est la d ominante,mais dont les ca ractères consisteront
pou r nous dans la forme des expansions non tu bu leu se s, géla-
tiiioso-inembraneuses, devenant minces et plus transparentes
avec l ’âge, constituées pa r une g lob u lin e juxta-posée, très-pressée,
sans q u ’un réseau fibrillaire la paraisse re ten ir , on les |)ropa-
gules enfin se g ro up en t en g on g y le s épars et ir r é g u lie r s , ou
d’antres fois rapprochés deux pa r deux et q uatre pa r q u a tre ,
disposition c|ui fou rn it d’excellents moyens de distinction générique.
Du reste, les Ulva cées n’ont pas uue consistance plus h e r bacée
que les antres h ydroph yte s, ainsi q u ’on l ’a avancé. P a r les
ca ractères que. nous assignons à cette fam ille , on sent bien
que les espèces tubuleuses q u ’on éta it daus l ’u sage d ’y rapporter
s’en trou v en t éloignées. Nous y admettons les quatre
genres Anadjomène, Porphyra, Ulva et Caulerpa, dont les deux
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