l'Ascension, Salnte-Hclène, Martin-Vas, avec quelques autres
lies ou rochers épars dans le golfe de Guinée. Les îles de Tristan
d'Acufia sont les seules qui méritent d’être citées dans la portion
méridionale. Les vents y suivent le plus généralement la
direction du Nord-Ouest et de l’Ouest à l’Est, si ce n’est aux
approches de l’équatenr, qui semblent condamnées à subir des
calmes brûlants, effroi du navigateur, et capables d’enchainer
à la même place tout imprudent qui pense que, pour se rendre
d’Europe au cap de Bonne-Espérance, la ligne la plus droite
est la plus courte. C’est dans la partie septentrionale de l’Océan
dont il est question, que s’observe le Gnlf-Stream, courant
immense, qui, dans sa révolution circulaire, côtoie en trois
ans environ, et tour-à-tour, les rives des deux mondes.
Le nom d’Atlantique vient de la tradition, fort anciennement
conservée par des prêtres égyptiens et par l’un des sages de la
Grèce, d’un continent détruit, duquel nous avons ailleurs
essayé’ de prouver que les Açores, Madère, Porto-Santo, les
Salvagcs, les Canaries et les îles du Cap-Vert durent faire
partie Peut-être cette vaste contrée nommée l’Atlantide tenait
elle aussi à cette partie de l’Afrique sur laquelle se ramifie
l'Atlas des temps modernes, et qui fut bien évidemment une île
considérable, circonscrite vers le Sud par une mer dont les déserts
de Barca et de Sahara présentent aujourd’hui le fond desséché.
Plusieurs écrivains ont élevé des doutes sur l’existence de
cette Atlantide, qu’on dit avoir été plus grande que f Asie et la
LÜiye ensemble. Patrin, avec sa légèreté accoutumée, n’y voit
qu’un songe; et l’on a lieu d’être surpris que de véritables savants
aient adopté, sans examen, cette boutade du Dictionnaire de Dé-
' On peut voir à ce sujet le premier ouvrage que nous ayons p u b lié , et qui est
intitulé : Essais sur les iteUFortuaifs el l'antique Atlantide, in-4‘ , avec cartes et
planches, chez Baud oin,Çî8u4.
terville, lorsqu’au contraire M. de Humboldt en admet non-seulement
la probabilité, mais trouve encore ' que nous avons eu
raison d’en tracer, dans un de nos premiers ouvrages, la carte
conjecturale. Quoi qu’il en soit, on sent que, dans une mer
immense qui s’étend des régions presque froides jusque sous
des climats brûlants, on ne saurait trouver une conformité de
physionomie et de productions aussi fra ppante que dans l’Océan
Arctique. Cependant, le voyageur qui parcourt l’Atlantique d’une
extrémité à l’autre,y reconnait, quelque soit le changement de
température qu’il éprouve à sa surface, une certaine ressemblance
entre toutes choses : en touchant sur les rives opposées,
et malgré la distance qui sépare celles-ci, il leur trouve, quant
à ras|iect, plus d’analogie qu’il n’en existe entre les côtes adossées
des mêmes continents. La Sénégambie, par exemple, basse et
sillonnée de cours d’eau, a certainement plus de rapports naturels
avec la région de l’Orénoque et des Amazones qu’avec le bassin de
la mer Rouge, comme les régions du bas Orénoque et des Amazones
ressemblent plus aux parties arrosées et occidentales de
l’Afrique, qu’elles ne rappellent les côtes abruptes qui s’étendent
de Payta au Chili. Les régions littorales tempérées ou chaudes
de notre Europe diffèrent même fort peu des parties littorales des
États-Unis placées en regard ; ce sont les mêmes genres de
plantes et d’animaux qui en habitent la surface, à très-peu d’exceptions
près ; et si l’on plonge dans les flots pour en examiner
les productions, l’identité devient presque complète. Le nombre
des laminariées et des fucacées diminue pour faire place à des
cystoceires : ce sont les sargasses inconnues vers les mers boréales,
qui, arrachées à des profondeurs diverses, commencent,
dès le quarantième degré, de |iart et d’autre, à flotter en nappes
immenses à la surface des flots. Les hydrophites de la plus
Foyage a ux régions Équino x ia le s, e t c ., tom. I , pag. 3a 6 .
Voyage de la Coquille.-- Botanique.