7 . M a c r o c y s t e c o m m u n , Macrocystis (communisJ; frondibus
lineari-lanccolatis, plicatis, molle-denticulatis ; vesiculis pyrifor-
mibus. N. Flor. des Malouines, n° 3o.
Macrocystis (pyrfera), caule tereti, foliis ensiformibus, serratis;
vesiculis pyriformibus, foliiferis (a). Ag. Spec., p. 4 ?;
Syst. p . 2 9 2 ( Syn. Esperii excL).
Fucus (pyriferus), caule tereti, filiformi dichotomo, foliis
obsito alternis, remotiusculis, planis, enervibus, ensiformibus,
rugosis, serratis, petiolatis; petiolis in vesiculas pyriformes
inflatis. Turn., Hist., tom. II, p. loh,plat. iio.
La figure citée de Turner nous dispense de représenter cette
espèce, la plus répandue dans les herbiers. Nous la possédions
déjà du ca]i de Bonne-Espérance,'communiquée par M. Scblech-
tendal, savant botaniste prussien. M. Gaudichaud qui l’a
retrouvée aux environs du même promontoire, eu a observé
d’immenses quantités sur les côtes de la terre de Feu, depuis le
détroit de Lemaire jusqu’au cap Horn. M. Durville nous apprend
" que cette plante est très-commune aux Malouines, où elle
couvre les côtes, « et rend souvent leur accès très-difficile aux
petiti;s embarcations ; elle croit sur les fonds pierreux de huit,
dix, et même quinze brasses, et vient flotter à la surface des eaux,
dans une étendue à peu près égale ; la grosseur de ses tiges ne
répond pas à leur longueur; il est rare qu’elle dépasse celle du
gros doigt; ces tiges sont presque toujours simples et garnies de
feuilles dentelées plus ou moins longues. Sa racine est une touffe
de fibres épaisses, anastomosées et fixées sur le roc nu. 11 n’est
pas rare de rencontrer de semblables paquets jetés sur la plage
et parfaitement desséchés ; en cet état, ils imitent assez bien les
racines de quelques grandes graminées. »
Voyage de l ’ Uranie, p. i 54-
Flore des iles Malouines, p. i 5.
Nous possédons encore des écbantillons du macrocyste commun,
recueillis par l’illustre Tbemberg, avec cette éti([uette,
ex oceano Indico ; d’autres nous ont été communiqués par feu
Lamouroux ‘ comme de l’océan Austral. Linné dit de cette
plante ; Habitat in oceano Æthiopico. De telles indications sont
trop vagues pour qu’on les puisse admettre en géographie botanique,
et il parait que l’espèce dont il est ici question est
propre aux limites méridionales de l’océan Atlantique, telles
que nous les avons précédemment tracées ( voy. p. 1 5 ) ; elle
s’y élève sans doute du fond à la surface dans une zone oblique
de plusieurs degrés d’étendue. Ai’racbée jfar la violence des
tempêtes aux profondeurs où se cramponnent ses racines, ses
longues tiges se mêlant, il résulte, de la confusion d’une multitude
d’individus, de vastes masses flottantes, que le voyageur
rencontre çà et là à de grandes distances du rivage, entraînées
par les courants. M. Gaudichaud pense qu’on a exagéré les
proportions auxquelles atteignent les macrocystes, en avançant
qu’il en existait de cinq cents mètres de longueur au moins. Ce
botaniste nous parait avoir raison; mais les hydrophites peuvent
croître, comme nous l’avons déjà prouvé [voy. p. 5o ),
à plus de quarante ou cinquante pieds sous l’eau. C’est proba blement
beaucoup plus bas que se propagent la plupart des
hydrophites, qu’on ne trouve pas vers les côtes, au-dessus de
la ligne où s’arrêtent les basses marées. C’est dans ces profondeurs
que, toujours humectées, elles se revêtent de la teinte qui
leur est propre; car il ne faut pas croire cpie la couleur blonde
ou fanée qu’affectent dans nos herbiers les macrocystes et la
plupart des autres laminariées soit celle qu’elles eurent toujours.
Le vert-brun olivâtre, plus ou moins clair ou foncé, les
décore durant l’état de vie ; ce n’est que par l’espèce de macé-
Vo y e z XEssai sur les thalassiophytes, p. 2 1 .