La pluiiarl des Ectospermes ne peuYcnt être déterminées avec
certitude (|ue lorsqu’on les ren contre en fructification. Ces
plantes d’ailleurs ne reprenn en t p a s , quand on les m o u ille ,
fap p a rence de la v ie ; ce qui les rend fo r t difficiles à étudier
sur les échan tillons tpi’cn ra ïq io rten t les vo y a g eu r s , et q u i en
général ne peu ven t donner (jue des idées impar faites, si Io n a
soin de ten ir compte des caractères microscopi([ues, à l ’aide
d’iin c roquis dessiné sur le pa|)ier où s’étend l ’éch antillon même.
A la suite du gran d emb ranchem ent des h ydroph y te s non
a r ticu lé s , cjui v ien t de nous o c c iq ie r , nous mentionnerons par
appendix deux v ég étau x marins rapportés pa r les naturalistes
de la Coquille, et qui ajipar tiemient à des genres dont nous ne
saurions encore fixer la jilace d’une manière satisfaisante.
X X X V , R h o d om è le , Rhodomela.
D u genre formé pa r M. A g a rd h sons ce n om , qui signifie que
les espèces y deviennent noires de ronges (jn’clles fu ren t, nous
jiensons cju’on doit conserver secdement un petit n ombre d espèces,
en ré fo rman t les ca ractères de la manière suivante :
Fru c tifica tion de deux so r te s , l ’une consistant en capsules
éjiarses , tu b e r cu leu s e s , émettant des fibrilles moniliformes ;
l'autre en jirojiagules dont se remjilissent en nombre déterminé
ou sur deux ran g s les articles terminaux des ramules.
Les tig e s , qui ne sont jamais très-larges, et cjui, même dans
jdusieurs e sjiè ce s, sont jiresque filifo rm e s , q u o iqu e sensiblement
com p r im é es , ne sont point articulées. On doit exc lure de
ce genre le Fucus volubilis de L in n é , type d u n nouveau genre ,
et XOdonlhalia, autre genre (jue M. A g a rd b y confondait ; cependant
le Fucus ou Ceramium pmastroides des auteurs y doit
demeurer. Par cette p la n te , les Rhodomèles fo rmen t un passage
assez naturel des Floridés et des V are c s aux Céramiaires ,
c ’est-à-dire des Hydrophytes inar ticulés aux Hydrophytes a r ticulés.
Les Rhodomèles sont des plantes susceptibles d’étre em-
jiloyées dans la te in tu r e , si l ’on en ju g e pa r la manière souvent
fo r t vive dont elles co lo ren t l’eau clans laqu e lle on en a laissé
m a c é re r , et dont elles rou g is sent le pajiier sur lecjuel on les
eoiiserve.
g a . R h o d om è l e d e G a im a r d , Pl. a a , fig . i , Rhodomela (Gai-
mardi). Fronde filiformi, compressa, subpinnata ; ramentis setaceis
sparsis. G a u d ., Voy. de l’Uranie, p. 162; A g ., Spec. Alg.,
J). 38o ; Syst., ji. 200.
En d écouv ran t cette ¡liante aux Malouines où M. Lesson l’a
r e tro u v é e , M. Gaudichaud lu i imjiosa le nom de son compagn
on de v o y a g e , M. Gaimard. L ’é ch antillon cjne nous possédons
de cette ¡liante ne suffisait guère jiour donner une idée
bien ju ste de son jio r t; mais nous n ’avons pu résister au désir
d’en donner la fig ure , afin de saisir une occasion de rappeler
le nom d’un in fa tig able naturaliste que ne dég oû tè ren t jias des
voyages autou r du monde les dangers cju’il cou ru t sur l’Uranie,
jiuisque poussé par le plus beau zèle, il exjilore en ce m om en t,
sous les ordres du capitaine D u rv ille , les jiarages dangereux de
la Nou ve lle -G u iné e ct de l’Océanie.
Dans cette R h od omè le , la ra c in e pa ra ît être une petite ca llo sité
ou emp âtemen t, d’où s'élèvent quelques tiges lon gu e s de
trois à cinq p o u c e s , comprimées, vaguemen t d icho tom e s, à ra meaux
presque jiinués ou encore vaguement fo u reb é s , à ra-
inules éparses, très-divisées à leu r extrémité ou linéaires, longues
de deux à trois lignes ; elles paraissent au microscope être
obscurément articulées. La jilante adhère un jieu au jiajiier sur
lequel 011 la jiré jia re , jiar les extrémités seulement.