indispensables où ludle complication organique n’existe encore.
Il n’est de différence réelle, quant à l’apparence, entre un globule
végétal et un globule animal, si ce n’est dans le mouvement
spontané que la nature accorda au second en le refusant
au premier.
Au-dessus de cette globuline, premier point de départ dans
l’ordre admirable de la création, viennent des agames tomi-
pares, c’est-à-dire, des végétaux déjà composés, où les molécules
de globuline se subordonnant les unes aux autres pour
concourir à une existence commune ; des fragments de la masse
résultant d’une telle agglomération, s’en doivent détacher pour
reproduire celle-ci, et perpétuer, en devenant semblable au
tout dont ils se détachèrent, la lignée de ce qui désormais
constituera une espèce organisée. A ce premier degré de complication,
il n’existe point encore de corps reproducteurs, à
proprement jtarler. Les -fragments détachés d’un corps tellement
simple et homogène, que chacun de ces fragments emporte
avec soi toutes les conditions indispensables de développement,
ne croîtront guère que par extension, en produisant dàns leur
propre étendue la matière muqueuse, la matière vésiculeuse
et la matière végétative, qui déterminent l’apparition de cette
infinité de globuline, dont plusieurs milliers de sphérules doivent
s’ajouter les unes aux autres ¡tour atteindre au volume
f(ue comporte spécifiquement chaque espèce d’agame borné au
mode de reproduction tomipare. Ici la globuline, comme
l'homme dans le corps social, semble avoir aliéné une partie
de ses facultés individuelles au profit de l’association commune ;
mais elle n’a pas changé de principes, et il demeure entre ses
myriades d’individus des individus privilégiés, destinés à se
développer beaucoup plus qu’ils ne l’eussent fait dans leur état
il’isolement. Ceux-ci accroissent leur puissance de celle qu’ont
perdue les autres, coudamués à ne remplir qu’un rôle obscur;
ce sont eux qui devront conserver l’espèce en la reproduisant ;
nous les nommerons propagules. Ils furent une sorte d essai
de la graine quand la nature, n’ayant pas encore arrêté toutes
les conditions nécessaires pour constituer cet oeuf végétal, eu
introduisait l’ébauche dans son immensité.
Au troisième degré de complication, se montrent des corpuscules
où le plan sur lequel la graine fut conçue commence
à se manifester plus clairement. Nous les appelons des gongyles.
La globuline coiistitutrice s’y concentre, et, probablement, en
vertu d’une attraction qui se reconnait dans les corps sphériques,
elle s’y presse au jioint que chacun des globules ainsi rapprochés
semble demeurer bien plus petit que ceux dont se compose
le simple tissu où. de tels globules peuvent s’étendre sans
obstacle à toutes les proportions qu’il leur est donné d’atteindre.
Cette pression qu’exercent les unes sur les autres les sphérules de
globuline constitutrices des gongyles est telle, que des formes
polygones en résultent bientôt ; ce qui n’a lien que beaucoup
plus tard dans les lames froiidcsceiites où sont dispersés les gongyles,
et seulement lorsque des membranes, devenues compactes
et résistantes, commencent à protéger l’ensemble des espèces
agames, parvenues au plus haut degré de complication qui soit
propre à de tels végétaux. Dans l’épaisseur des gongyles, se
dessinent bientôt des points plus obscurs et qui paraissent être
aussi plus compactes que le reste de leur substance ; des teintes
diverses les caractérisent; ces teintes semblent y provenir du
dépôt de ce principe C|ue nous avons appelé la matière terreuse,
lequel est essentiellement colorant. Ce sont des propagules internes
dont les contours jtaraisseiit souvent être à peine arrêtés,
qui, ayant subi une modification en commun durant leur emprisonnement,
reproduiront des êtres semblables à ceux où
ils furent conçus, dès qvie la maturité du gongyle où nous les
voyous retenus jterraettra qu’ils se disséminent.