l’avait €ommaiiic|uée comme venant de Valparaiso, où le penjde
en fait sa nourriture, et nous la reçûmes également de M. La-
monroux, dès 1823. L’une des lanières t|ui nous a été donnée
par M. Durville n’avait pas moins de neuf pieds de long.
Il est clair, d’après le passage de Le Gentil, transcrit plus
haut, que la Porra ne présente aucun rapjAOrt avec la plante
précieuse qui nous occupe, laquelle ne croît point, dans la haute
mer, entre les Philip])ines et la Californie, et n’a point quarante
brasses de longueur, ni de feuilles planes profondément
crénelées. La Porra est évidemment un macrocyste.
La Durvillée utile se compose d’abord d’un épiderme olivâtre,
passant au bistre noir par la dessiccation, et de la couleur du-
(|ucl dépend celle du reste de la plante. Cet épiderme, assez
uni el qui se recouvre d’une légère mucosité, se gerce, en se
desséchant, par le retrait considérable opéré dans sa substance.
C’est lui qui, lorstpie la Durvillée est remise dans l’eau, se détache
de toute sa surface sous la forme d’nn réseau, qui passe
au noir-puce, et qui, préparé sur le jiapier, oèi il adhère imjjar-
faitement, y prend l’aspect d’une sorte d’bydrodictie (pl. 2,
(ig. I , C). 11 est composé d’une mucosité jaunâtre, assez épaisse,
encore épaissie et rendue plus comjiacte par une multitude de
globules transparents, quoique fortement colorés, très-serrés,
paraissant disposés sans ordre, au simple grossissement d’une
loupe ordinaire (D) , mais qui semblent affecter la disposition
sériale de dedans en dehors, vus â un quart de ligne de foyer (E).
Cette suliordinatiou sériale des globules colorés de l’épiderme
fait que, sur le profil des déchirures du réseau, le mieroscojie
fait découvrir comme des faisceaux composés de ramules nionil-
lifornies, qui rappellent l’aspect qu’ont certaines chaodinées,
telles que les cboetophores et les vcrticilles de batracosperme
considérablement amplifiés.
Au-dessous de l’épiderme se trouve une sorte de tunique ou
derme très-mince, parfaitement transparent, devenant luisant,
comme scarieux et d’une couleur vineuse par la dessiccation;
ou dirait de la peau d’ognon. Eu se ridant, il continue â adhérer
intimement à la substance parencbimateuse. Un plexus de filaments
légèrement teints, quoique d’une translucidité vitrce,
d’une finesse extrême, et prodigieusement entremêlés, compose
ce derme, sur lequel on discerne à la simple loupe de petits
pores. La masse parencbimateuse, tendre et consistante à la
lois, conséquemment très-flexible, devient dure, comme cornée
et cassante parla dessiccation. Remise dans l’eau, elle s’y
ramollit d’abord; mais il ne faut pas l’y laisser trop long-temps
plongée ; car elle se gonfle outre mesure, et ne tarde pas à se
dissoudre en une sorte de glaire, où se disjoignent les molécules
colorantes qui se délaient jjlus tard dans le liquide. Cette masse
parencbimateuse est composée, comme l’épiderme, de globules
colorés, fort pressés; son épaisseur peut être d’une ligne, dans
l’état frais, sur les lanières de la grosseur du doigt. Lors([u’on
en considère un fragment coupé en lame dans sa transparence,
on y distingue à la loupe comme une série de polygones, au
centre desquels apparaissent des porcs souvent aussi translucides
que s’ils étaient des trous, percés sur de légères saillies en
mamelons (H), La tranche (G) fait reconnaître dans ces pores
l’ouvertnre de vésicules dispersées â la surface externe de la
substance parencbimateuse, dont l’interne est tapissée par la
substance celluleuse ; celle-ci remplit la capacité des tubes, qui
rappellent, quand on les rompt, l’idée de l’intérieur de beaucoup
de monocotylédones phanérogames, et même, aux noeuds près,
de certaines ombelliféres : elle est composée d’alvéoles irrégulièrement
hexagones ou octogones (F) , transverses et non
longitudinaux. Il est probable que, dans l’état de vie, ces alvéoles
sont remplis d’air, s’ils ne le sont d’eau douce. Nous y
avons vainement cherché la moindre saveur saline, quand, les