gissant en une lame o v a le , o b lo n g u e , d 'un v er t-o livâ tre tirant
au noir, p o lie , de consistance trè s-coria ce , deux fois plus longue
que la r g e , ém e t ta n t , pa r ses b ords et q uelquefois de certains
points de sa surface , des expansions n om b reu se s , pressées, ir r
é gu liè re s , de taille d iv e r s e , lobées , rou c in é e s ou b irou e in é es ,
sinueuses , les unes a igu ë s , d ’autres plus ou moins a rron dies ,
dentées ir r é g u liè rem en t, c iliées, ou p lu tô t spinescentes sur les
bords. L a surface de ces expansions ou jiin n u le s , très-polymorphes
, émet uu plus ou moins g ran d n omb re de spmules
pa reilles, dont la nature est la même qu e celle du reste de la
fronde.
Nous avons trouv é un seul éch an tillon de cette jilan te dans
le p aque t rapiior té de la Concep c ion par M. D u rv ille : il avait
pris une co u leu r trè s-noire ; m a is , en le rem o u illan t, on put
lui rendre la teinte q u ’ou lui vo it dans n o tre planche lo . Il
fa llu t en é la gu e r divers m o rc e au x p o u r d istin guer la forme de
la lame. Sa consistance était beau cou p jdus solide que ce lle du
fu cu s racliatus de T u rn e r , q u i donne sa p lan te comme p ro ve n
an t de la N ou v e lle -H o llan de , et q u i lu i a ttr ibu e une diapha-
o é ité et une co u leu r de v e r t d ’h e rb e, qui n’on t jamais pu exister
dans la nôtre. L a comparaison des deux figures suffira pour
faire distinguer, dès le prem ie r coup d ’oeil, les deux espèces qui
fu ren t d ’abord considérées comme deux variétés.
Explication des Figures.
Pl. 10. Quelques pinnules de la laminaire bironcinée, insérées sur les bords ou
sur la surface de la lame, de grandeur naturelle.
V. I r i d é e , Iridæa.
S ta k h o u s e , dans son ISereis britannica, forma sous ce n om
un g en re qui ne p o u v a i t , selon feu L am o u r o u x , être admis :
nous n ’en avons con séquem men t adopté que le n om , p o u r
d ésigner un g en re n ou veau , dont les es]ièces, tant q u ’elles
d emeuren t p long ées dans l ’e a u , réfléchissent les jdus belles
nuances de l ’arc -en -c ie l ou les reflets ch a to yan ts que lan cen t le
plumage de ce rta ins o is e a u x , et quelques variétés de charbon
de terre. Brillantes dans la m e r , les Iridées se ternissent lors-
(jLi on les en re tire ; leurs ca ractères génériques consistent dans
la forme de la fronde , q u i est â p eu près simple , a tténuée
in fé r ieu rem en t en u n stipe c om p r im é , c o u r t , fixé pa r une
ra cine peu distincte en em p â tem en t, e t de la même substance
que l ’e xp an s ion , laqu e lle est ép a isse , d’une consistance ca r tilagineuse
et géla tineuse en même tem p s , pénétrée d ’une m u co sité
con tenue dans un réseau m ic ro s co p iq u e , lâ c h e , formé de
filaments entre-croisés, im itant ir rég uliè rem en t les mailles d ’une
b yd ro d ic tie. L a fru c tification consiste en des g on g y le s tu be r cu
le u x , épars dans l ’épaisseur de la p la n te , en vironnés d ’une
sorte d ’anneau tra n s lu c id e , et dev enan t sou v en t durs , très-gros
et saillants au jjo in t de ren d re la fronde ru gu eu se comme la p eau
de certains poissons du g enre squale. D ’autres fo is , ces tu b e r cules
se dévelojipent en papilles plus ou moins lo n g u e s , qui
hérissent les frondes de tou tes parts. O n peut rend re l ’appa rence
de la vie a toutes les Iridées en les r em o u i lla n t , m ême après une
longue dessiccation. N uls autre s vare c s ne réjiandent alors une
od eur de thé ou de v io le tte plus a g ré ab le : les reflets ch a to yants y
reparaissent même parfois avec toute leu r v iva c ité . Ces plantes
ue tarden t pas â se dissoudre en u ne sorte de ge lé e où dispara
it le réseau c o n s titu tif, mais où se conserv e , au milieu d’une