nous n ’avons [ jo in t, dans n otre [ le in tu re, essayé d’embellir
r ir id é e dont il est ques tion; comme si plusieurs fron d e s , c roissant
les unes con tre les a u t r e s , avaient la faculté de se souder
[Jour n’eu forme r b ien tô t qu'une ; trois stipes longs d’un pouce
environ se vo y a ien t à sa b a s e , c ’est-à-dire, au jjoin t d’insertion
oil la fronde se corde. Ces stipes, lég è rem ent can a licu lé s , étaient
d’un v io le t bien ¡ilus foncé ipie celui d on t resplendissaient les
pa rties oii les plis de la plante déterminaient les ombres ; dans
les individus avancés en â g e , ct ebez lesquels ces stijies finissent
par dev en ir [lartie de la fr o n d e , les ondulations se p rononcent,
au [joint que la jjlaute a cqu ie r t le fa d e s de nos grandes ulves
c r ê p é e s , mais avec bien [jlus de consistance. Les nuances d’ir is
s’effacent a lo rs ; une teinte Ijistrée domine dans toute l ’étendue
de la [liante où la transparence demeure la même ; on dirait
de minces lames de co rn e dans l ’état de des sic ca tion, o ii la
[liante n ’adhère plus au papier. Des g on g y le s d’un rose plu s ou
moins fo n c é , passant au b ru n , commencent alors à se déve-
io[i[ier de toutes p a rts, ct ressemb lent à de grosses chiures de
mouch es : qu’ou nous passe c e tte im a g e , q u i seule peu t bien
ren d re l’idée q u ’on doit se faire de leu r figure et de leu r v o lume.
Ils deviennent in n om b ra b le s , et finissent pa r co u v r ir
toute la surface de la p lan te, si ce n ’est vers le centre q u i en
demeure o rdinairement d é g a rn i, et qui conserve plus lon g -
tem[is des teintes violettes et ch atoyante s. Queb[ues frondes
peuvent ac([uérir uu fo r t g ran d diamètre , si nous en ju g eon s
p a r ([uclques fragments considérables que nous avons trouv és
en tro p mauvais état p o u r q u ’on p û t les ré tab lir con venable ment.
Dan s ces vieux fragments de près de deux pieds de lon gueur,
dont nous représentons ici u n e partie (|il. i 3 bis, fig. B),
les boi-ds t rè s -ép a is s is , irréguliè remen t e t ob scurémen t c ré n
e lé s , présentaient de fines d en te lu re s , sem blab le s, pou r la
rig idité et la disposition, à celles des marges d urement ciliées de
l’Iridée laminarioïde adulte (v o y . pl. i i , fig. E). Les g o n g y le s ,
devenus aussi gro s que des grains de m o u ta rd e , rend aien t la
surface de la plante aussi ru gu eu se et âpre au to u ch e r que l ’est
cette peau de ch ag r in don t on se sert p o u r p olir l ’extrémité
des queues de billa rd. L a co u leu r des m o rceau x de la plante
v ieille était d’un bm n - ro u g e fo n c é , su r la qu e lle des efflorescences
produisa ien t quel([ues nuances blanchâtres.
L ’Iridée qui v ien t d’étre déc rite est l ’espèce qui [irésente le
plus de rappor ts avec le Fucus cordatus de T u rn e r (voy. p. i o 4) ;
mais la [liante du savant a lg o lo gu e ang lais qui se tro u v e dans
l ’hémisphère b oréal est bien mieux conformée en coe u r , amincie
en pointe ct non [jarfaitemeut arrondie à son extrémité.
Explication des Figures.
Pl. i 3 . Une fronde de l’Iridce étincelante, dans toute sa b e a u té , avant que nul
gong}de s’y soit développé.
Pi. i 3 bis, A. Autre fronde plus a v an c é e ,o ù le stipe a disparu , épaissie, chargée
de gongyles de toutes les dimensions.
B. F ragment marginal d’une vieille fronde de près de deux pieds de diamètre,
très-épaisse, ru gu eu se, fort plissée sur les bords, dans l’état de dessiccation, et quand
les gongyles y sont aussi nombreux et aussi gros qu’ils le peuvent être.
C. Un morceau du bord du même fragment quand il fut remou illé , au grossissement
d’une loupe o rdin a ire , pour faire mieux distinguer la spinulescence ciliée des
bords de la lame, avec son épaisseur, et les gongyles lorsqu’ ils sont pleins de granules
colorantes.
D. U n morceau des membranes externes de la fronde dans l’état de dessiccation,
grossi à deux ligues de foyer, pour montrer les gongyles après qu’ils se sont vidés
de leurs granules colorantes.
E. U n fragment du même morceau, à une demi-ligne, pour montrer la nature
granuleuse de la membrane et des gongyles.
F. Un côté de l’enveloppe d’un gon g y le , formé évidemment de filaments articulés
concentriques, et s’é levant de la surface granuleuse, fixée dans un réseau G , com-
Voyage de la Coquille.— Botanique. i 5