([u'il sera nécessaire de eouper longitudinalement en deux, ou
dont on enlèvera le mucus intérieur par le moyen de tpielque
incision latérale.
On fera bien de se munir de petites lames de verre ou de
talc pour y étendre des filaments de chaque espèce délicate,
afin qu’on puisse en tout temps soumettre ces filaments au
microscope, et tenir compte des diverses modifications qui s’y
opèrent par le dessèchement; modifications qui peuvent servir
de caractères spécifiques, parce qu'elles sont toujours pareilles
dans la même esjxèce.
Les champignons charnus sont de tous les végétaux agames
ceux qu’il est le plus difficile de conserver ; aussi est-il nécessaire
, quand on l’essaie, d’en prendre d’abord un trait, dont
on doit peindre sur-le-champ quelque partie pour suppléer à
l’oubli de la couleur; on y ajoute une note descriptive, et, après
avoir laissé le champignon se flétrir, on peut le mettre en pi'esse
dans la coquette Quand il sera sec, on le plongera dans une
dissolution alcoholique de deutoxide de mercure (vulgairement
sublimé corrosif), ou dans une décoction très-forte de quassia
amara : après l’avoir laissé pendant une heure environ dans
l’un ou l’autre liquide, et même plus si le champignon est fort
gros, on le retire pour le remettre de nouveau dans la coquette
jusqu’à entière siccité ; les insectes n’attaqueront plus le
végétal ainsi empoisonné. Pour les espèces subéreuses, qu’on ne
doit pas négliger, il est inutile de les comprimer ; on ue parviendrait
jamais à les réduire au format de l’herbier; mais, lorsqu’elles
sont bien secbes,oii ne doit pas omettre, avant de les empaqueter
dans l’enveloppe sur laquelle on notera de quel arbre
‘ Appareil expéditif pour la dessiccation des plantes, dont nous avons donné la
description et une figure dans les Annales générales des Sciences physiques, dirigées
pa r MM. Audouin et Adolphe Rron gn ia rt, tom. I I I , pl. 3a.
ces espèces furent parasites, de les tremper dans les dissolutions
ou décoctions [préservatrices.
C’est, nous le répétons, en employant la plupart des moyens
dont nous venons d’occuper le lecteur, que MM. Durville et
Lesson ont pu remettre en nos mains les précieux matériaux
qui ont servi pour la rédaction d’un chapitre de la botanique,
très-négligé dans toutes les relations qui précédèrent celle de
l’expédition de la Coquille. Nous formons des voeux pour qu’un
tel résultat provoque le zèle des navigateurs appelés à marcher
sur les traces de nos deux savants et illustres amis.
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