belle couleur parent surtout les rochers, où les grands madrépores
et les spongiaires ne sont pas cependant aussi nombreux
(|ue nous le trouverons dans l’Océan Pacifique ; les algues filamenteuses,
c’est-à-dire les confervées et les céramiaires, s y
marient à des polypiers flexibles; mais ceux-ci sont encore
moins variés (|ue dans la plupart des Méditerranées, on que
dans l’Océan, semé d’écueils, qui s’étend sur l’hémisphère
oriental. Les poissons des hauts parages sont, dans l’Atlantique,
de grands squales, des scombres et des corypboenes, occupés
à poursuivre des exocets; des lophies y montrent déjà leurs
l'ormes bizarres, avec le glaucus flottant entre les prairies de
sargasses. Mais sous l’éqnateur même, on n’y observe |ias encore
de ces formes baroipies de poissons, relevées par l’éclat
de f arc-en-ciel, des pierres précieuses et des métaux, qui provoquent
l’admiration de l’ichtyologiste dans l’Océan Indien et
dans la Polynésie, l.e marsoin et le dauphin ordinaire sont les
grands nageurs de l’Atlantique, où l’on ne trouve fort com-
niuiiément que ees deux petites espèces de cétacés ■. les plus considérables,
s’y trouvant comme dépaysées, semblent n’y descendre
que par circonstance. Les lamentins en sont les herbivores
aquatiques sur les deux rives, aux parties très-chaudes d’une mer
au-dessus de laquelle se plaît à passer de l’un à l'autre continent
l’oiseau comparé par la témérité de son vol à Phaëton, et
se jouent d’autres ])uissants voiliers qui, la pluj.art, appartiennent
aux genres linnéens des pélicans, des mouettes et des
sternes. L’ap|îarition des bandes de canards vers le Nord et des
albatros vers le Sud avertit le nautonier qu’il sort de l’Atlantique
pour entrer dans l’Océan Arctique d’un côté, ou dans
l’Océan Antarctique de l’autre.
3° L ’O c é a n A n t a r c t i q u e , la plus vaste des mers. Celle-ei occupe
une bien plus grande étendue dans les régions australes, t|uc
l'Océan Arcti([ue ue couvre d’espace autour du pôle boréal. On
reconnaît surtout vers ses limites combien il est faux que les
cercles de la sphère suffisent jtour circonscrire des climats naturels
; car, entre les méridiens du cap de Bonne-Espérance et
de la terre de Rerguelen, l’influence glaciale de l’Océan Antarctique
se fait ressentir presque jusqu’au quarante-six ou
quarante-huitième degré de latitude Sud, oii flottent des montagnes
d’eau congelées, semblables à celles qu i, dans notre
hémisphère,ne dépassent guère le soixantième degré de latitude
Nord, tandis que d’un autre côté, au Sud des terres de Feu,
les glaces éternelles s’arrêtent vers le Schetland méridional et
la terre de Sandwich par le soixantième degré Sud, Nul continent
n’est, à ]iroprement parler, baigné par cet océan, dans
la direction duquel s’avancent cependant toutes les pointes
méridionales de la terre habitable. Ainsi l’extrémité de l’Afrique,
les solitudes de l’ Australasie, y compris celles de la terre deVan-
Diémen et de la Nouvelle-Zélande, de|iuis la terre de Leuwin
ius([ue vers les Antipotles de Paris, et l’extrémité de l’Amérique
méridionale, sont exposées à sou austère influence sans que ses
flots en viennent baigner immédiatement les rivages. Les îles
de la Désolation et quelques autres écueils en sont les seules
terres, où semblent végéter à regret de tristes lichens ou des
mousses chétives. Quelques cétacés égarés y pénètrent çà et là.
Peu de points solides y fournissent des supports à la végétation
marine, qui serait nécessaire pour sustenter un grand nombre
de créatures vivantes. Un continent de glace et de neige étend
au centre de cet océan sa surface silencieuse et frappée de mort.
Les bords d’un tel amas d’eaux durcies, se brisant, à la fin de
l’été, durant la débâcle occasionée par la présence d’un soleil
de six mois, deviennent des montagnes flottantes. Cependant
(juel(|ues grands phoques y sont les analogues des ours blancs
et des morses de l’Océan Arctique, tandis que des manchots et
des pingoins y représentent les nombreuses légions de canards
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