C'est de la Concepc ion an Chili que M. D u rv ille nous a rapporté
cette élégante Dawsonie , dont l ’é ch an tillon que nous
avons sous les y eu x a six pouces environ de lon gueur. L a tige
est cylin drique et d'une substance assez dure ; elle se fo u r c h e ,
c l il n’en résulte pas exactement des rameaux, mais des frondes
tendant toujours à se fo u r ch e r , inférieurement amincies en
co in , et se divisant profondément pa r leu r bord élargi en
lobes profonds, à la surface entière desquels sont distribuées ,
comme ce que les concbiliolog istes ont appelé chiures de m ou ches,
les p etites taches que forment les groupes de gon gyles. l.es
nervures qui semblent être les expansions de la fibre caulinaire,
et [|ni, à pe in e visibles, vont, en d iverg ean t et en s’effaçant, de la
liase des frondes à leurs extrémités, disparaissent presque en totalité
p a r la dessiccation de la p la n te , qui prend une couleur
rouge-brunâ tre; tandis q u e ,d a n s le ta td e fraîch eur et à l’instant
où nous l ’avons remouillée p o u r la figurer , elle était de l’incarna t
le plus ten dre , r e flé ta n t, sous certains aspects, des nuances un
]>eu violettes. Les extrémités surtout étaient d’une transparence
([ui ajouta it à l’a ir délicat et à l’élégance du v é g é ta l, lequel a
perdu dans n otre h e rb ier beaucou|i de sa b e a u té , à cause sans
doute de sa prép ara tion tardive.
Explication des Planches.
Pl. 1 9 , fig. I . L a Dawsonie de D u r v ille , de grandeur naturelle.
A. Fragment d ’une extrémité grossie, à deux lignes de foyer.
B. tissu de la fronde bien évidemment formée de deux lames aréolaires superposées,
dont les mailles hexagones sont vues à une demi-ligne de foyer.
C. Un gon g yle, au même grossissement, extrait de l’un des groupes où on les
trouve ordinairement agglomérés au nombre de six au plus.
D. Deux propagules, au même grossissement, séparés, pour montrer leur forme
individuelle, et comment ils se juxta-posent par le côté conique.
E. Fragment terminal d’une frond e, de grandeur naturelle , avec la couleur que
notre échantillon a prise dans l’herbier.
X X V . d é l e s s é r i e , Delesseria.
Nous ne conservons dn vaste genre dédié sous ce nom au
Bancks de la F rance pa r feu le professeur L am o u ro u x , q u ’un
group e dont les espèces sont d’une beauté s in gu liè re , et qui
se trouv e l ’un des plus n aturels et des plus distincts de toute
la classe des bydro|ihytes. Les cartietères des Délesséries ainsi
restreints sont : ï i g e s rameu se s, portant des frondes phylloides,
munies d’une côte longitudinale, d’où partent, pa r paires opposées
, les nervures secondaires ou transverses. La fruc tification
y est double ou de deux natures; elle consiste en tu be rcules
sphériques, d’apparence homog ène, annelés, semblables à ceux
des S p h é ro co q u e s , e t , comme dans les espèces de ce g e n r e ,
dispersés ou jfédonculés sur la surface de la jilante , ¡irincipa-
lement sur les n e rvu re s , ou bien eu gon g y le s pécHcellés, à
forme de petites massues, remplis de propagules op aq u e s ,co lo rées
, et qui sont émises pr incipalement de la côte des frondes
ou de la m arge de ce lle s-c i, comme il a rriv e si fréquemment
dans les S ph é ro coq u e s , distingués principalement des Délesséries
v ér itab le s par l ’absence de toute n e r v u r e , et su rtou t par
la consistance t[ui est bien jibis cartilag ineuse dan sce s dernières.
Les es]3èces du genre dont il est question ont leurs expansions
bien plus délicates; elles ont toute la finesse et la transparence
d’une lame bien mince de b audruche, et adhèrent lé g è rem en t au
papier. Deux ou trois des espèces, assez répandues sur nos côtes
o c é an iq u e s , y sont bien certa inement les plus beaux v ég étau x
de la m er , soit par leur por t g r a c ie u x , soit pa r la vivacité de
la p ourp re qui les colore.
La n ouvelle Délesserie ajoutée pa r M. Du rv ille au ca ta lo gue
de celles ([ui nous étaient déjà connues est d’autant
plus rem a rq u ab le , que seule entre ses con g én è re s , elle ne
Voyage de la Coquille. — BotaDupn'. ^ 4