de genre lichina, humectées contre les flancs des rochers riverains,
par l’écume seule des vagues durant la haute marée,
persiste encore au-dessous de la région de verdure, puisque,
imprimant sa monotonie à la plupart des fucacées, des spongiaires
et des sertulariées, nous l’avons observé dans une sargasse
qui croissait vers six cents pieds d’enfoncement. Le jaune
pur, ([u’on ne trouve pas dans les régions supérieures, ne se
montre que plus bas, où il dore, à deux cent trente-six brasses,
le pennatula encrinus, appelé umbellidaria groenlandica par
M. de Lamarck.
Nous ajouterons à ces faits, qu’on ne connaît pas encore
d’h^alropbites qui soient parfaitement blancs, même dans leurs
moindres parties; on en découvrira peut-être, si l’on trouve
jamais les moyens d’explorer les dernières profondeurs des mers :
ees végétaux marins sans couleur termineraient alors sous les
eaux ce qu’on peut appeler le diapason des teintes végétales,
tandis que des fleurs éblouissantes de blancheur en seraient
l’antre extrémité vers les surfaces liquides où le nymphéa, des
renoncules et l’iiydrocaride s’épanouissent en corolles d’ivoire.
De telles considérations peuvent conduire à trouver la
façon dont la lumière agit dans la coloration des plantes,
en pénétrant jusqu’au plus jjrofond des eaux, et même jusqu’à
quel point cette action agit sur la propagation des végétaux
dans l’étendue des mers. Elle y agit de concert avec l’air, sans
lequel les hydrophiles ne pourraient prospérer ; car ces bydro-
pbites respirent aussi, ou du moins absorbent et développent
de l’air sons la masse qui les presse. Ces ampoules que nous
observons dans beaucoup d’entre eux, et dont on a comparé
l’usage à celui de la vessie aérienne des poissons, qui aide ces
animaux à s'élever à la surface, paraissent être en outre destinées
à la décomposition de l’air. De tels organes vésiculiformes
se remplissent, selon feu M. le professeur Lamouroux, d’oxigène
ou d’air atmosphérique, suivant qu’ils sont plongés dans
l’eau ou qu’ils se développent ii sa superficie.
Quoi qu’il en soit, la distribution géographique des agames
de feau est encore fort obscure. Nous croyons que celui des
collaborateurs au Dictionnaire classique d’histoire naturelle, qui
fit imprimer dans notre tome VII l’extrait d’mi Mémoire qu’il
avait lu à l’Académie des Sciences à ce sujet, se hâta un
peu en établissant des règles sur ce qui demeure encore aujourd’hui
même très-imparfaitement connu. Les collections faites
par MM.Gaudichaud,Durville ctLesson ont déjà renversé lapin-
part de ces règles précoces, et n’en ont guère confirmé quune
seule, celle où M. Lamouroux établissait que la plujjart des ulves
se retrouvent identiquement les mêmes dans toutes les mers. Ce
fait était pour nous essentiel à constater, parce que ces ulves, en
qui personne jus([u’ici ne s’avisa de soupçonner la moindre importance,
nous semblent jouer un rôle très-considérable dans
l ’histoire de l’organisation végétale, où elles sont [jrobablement
fune des transitions par lesquelles la nature voulut que le mode
de croissance propre aux hydrophites s’élevât à celui des plantes
qui végètent uniquement dans l’air. Comme les confervées et
les céramiaires semblent former un jjassage à la végétation pha-
nérogamique, composée de traebces il valvules ou d’un réseau
formé sur le modèle de f bydrodictie ', de même les idves conduisent
à la végétation cclbdaire des béjiatiques, des mousses,
et même des fougères par les byménoijbyllccs. Ainsi, dans un
tableau où l’on voudrait cxjjoser le rapport des ordres naturels
* L ’hydrodictie est une confervée où les artic le s, au lieu d’être disposés bout à
b o u t , le sont trois par trois; en sorte qu’au lieu de composer des filaments continus,
ces articles forment le réseau végétal le plus simple qu’on puisse imaginer, et qu’on
voit ensuite, par le secours du microscope, se reproduire sans cesse en se compliquant
par superposition, afin de retenir entre une multitude de m a illes , la matière mu-
{[ueuse, la globuline et autres principes qui doivent compléter le végétal.