ORDRK TROISIÈME. — F L O R ID É S , FloHdei.
Cet ordre te l que l ’institua feu le in-ofesseur L am o u ro u x , et
(|n’adop tèrent la plup art des a lg o lo g u e s , était caractérisé
de la s o r te ; h ydroph y te s non a r ticu lé s , d ’o rg anisa tion corol-
lo ïd e ( c’est-à-dire qui ressemble à celle des pétales), et teints de
couleurs jiourpres ou rou g eâ tre s , devenant b rillante s à l ’air.
Q u e lle que soit l ’im p o rtance des données que peu vent fou rnir
les couleurs jiour ra jq iro cb e r ou é lo ign e r les h yd ro p h y te s les
uns des a u tre s , nous [lersistons à penser q u ’elles ne peuvent
fo u rn ir de ca rac tè re s suffisants p o u r l ’établissement de grandes
divisions. Q u ’une plante soit n atu re llem ent ro u g e on le d e vienne
en se décomposant et pa r la prép aration , si son org anisation
intime est la même que celle d’une plante v er te, ou
qui même de v erte dev ien t ro u g e â tre et v io le tte , nous n’y
voyons pas de raison ¡loiir é lo ign e r les deux plantes l ’une Je
l ’autre de toute la distance que supposent les différences d’ordre
o u même de genre. N ous ch e rche rons con séquemment à baser
l ’ordre des Floridé s sur des considérations plus importantes
que celles où l ’on s’était a rrê té ju sq u ’ici. Nous com|irendrons
sous cette dénomination géné rale les h yd ro p b j'te s dont les
racines consistent dans un empâtement d’où s’élèven t une ou
plusieurs tiges co rn é e s , souvent si courtes, q u e l le s ressemblent
à un simple [létiole, s’épanouissant p o u r ainsi dire en lan iè re s ,
frondes ou feu ille s , composées d’une g lob u lin e co lo ran te captiv
e dans les mailles d’un réseau trè s - lâ ch e , re v ê tu d’un épiderme
très-mince. Cette org anisa tion, un p eu moins compliqu é e,
su rtou t q u an t aux t ig e s , qu e celle des V a r e c s , et même que
celle des D ic ty o té s , se rég én è re au m o y en de fruc tifications
q u ’on a c ru être de deux natures ; con d ition qui n ’est cejien-
d an t pas e s s en tie lle , m a lg r é l ’im p o rtance q u ’on a tta che gén é ra
lemen t aux ca ractères tirés de ces p a r tie s , pa rce <|ii elle
est basée sur une sim|)le apparence. Les org ane s fru e tific a tifs ,
très-visibles dans leu r état no rm a l sur la p b q ia r t des f lo r id é s ,
consistent en g on g y le s que Lam o u ro u x appela it g ran u le s , et
q u i , solitaires ou rap p ro ché s en macules peu ou p oint sa illa
n te s , sont épars dans la substance des fro n d e s , ou s’y disiio-
sent en séries subordonnées à la d irection des m ailles fibrillaircs.
Dans Cjuelques g en re s, des g on g y le s p a re ils , v en ant à se d évelop-
])er d’une manière exu b é rante le lo n g des nervures projircs à ces
g e n r e s , ou sur le lim be des I ro n d e s , y p ren nent la forme de
tu b e r cu le s pédicelles, en manière de clou, de massue, de petites
s iliques ou gousses, dans la transparence desquels sc distingu
en t les jirop agules par leu r co lo ration ou leu r opacité. C est
ce que Lam o u ro u x appelait des fruc tifica tion s gig a rtine s, et ce
q u i donna lieu à cette idée s in g u liè r e , c p e les Floridé s étaient
des v ég étau x dioïques.
T e l que nous eu conce von s les lim ite s , et sans égard aux
couleurs dont se te in dront les F lo ridé s, nous réun iron s à cet
ordre la plus grande partie des Ulva cée s de nos prédécesseurs,
le squ e lle s n ’y fo rm e ron t q u ’une simple famille. Le s Floridés se
composant essentiellement de tiges et de frondes non tu b u leuses,
nous en é loign e ron s divers genre s à expansions in té r ieu rem
en t v id e s , et nous les d iv is eron s , dans l ’ord re su iv an t, en
q u a tre familles naturelles.
L .x m i l l e d e s G i g a e t j n é e s , Gigartineoe.
Cette famille est aux F lo r idé s ce t[ue ce lle des C y lin d ra cées
est à l ’ordre des V a re c s . O n n ’y re con n a ît po int de feuilles
distinctes ; c’est to u t au plus v er s leurs extrémités que les
fro n d e s , à peine comprimées quand elles ne sont pas exa c te ment
r o n d e s , s’y d ilaten t e t s’aplatissent lé g è rem en t comme