leur voisinage alimentait les volcans, maintenant éteints, du
centre de la France.
Le littoral de la Méditerranée, tel qu’il est aujourd’hui, forme
un bassin naturel des mieux caractérisés, et qui l’est tellement,
que les rivages de France, de ce côté, ressemblent bien plus,
[lar leur physionomie et leurs productions, aux rives barba-
resques on même syriaques, qu’elles n’offrent l’aspect et les
productions des plages océaniques de la même contrée. Le naturaliste
, soit qu’il mesure la température, soit qu’il interroge
la Flore ou la Faune du golfe de Gascogne, par exemple, trouvera
bien moins d’analogie avec les mêmes choses sur les bords
de la Provence, qu’il n’en trouverait entre la température, la
Faune ou la Flore des bords provençaux, et la Faune, la Flore
ou la température du Delta égyptien. La plupart des insectes
de Barbarie et du Levant, entre lesquels se font remarquer les
pimélies, les bracbycèreâ, certains ateucb'es, desmanthes, des
truxales, d’énormes myrmiléons et des panorpes, sont aussi
occitauiques, du moins quant au plus grand nombre des espèces.
Les ombelliféres, les labiées aromatiques avec les cistes,
sont les plantes, la plupart ligneuses, le plus généralement
répandues dans le pourtour de la Méditerranée, dont les juni-
perus lycia, phoenicæ et oxcycedrus, le cyprès, un thida, avec
les pins d’Alep et pinea, sont les arbres résineux; le quercus
coccifera en est le chêne; l’olivier, le, figuier, le caroubier, le
laurier, en sont les autres arbres de prédilection; le viburnum
tinus, Xagnus-castiis, l’éclatant nérion, le philyrea angustifolia,
les lentisques, Xanagyris foetida, les jujubiers, en sont les arbrisseaux.
Le dattier n’y gèle nulle part, et le chamérops rc-
présente en beaucoup de points de son enceinte les palmiers de
la Torride. Partout les cartes et les agaves s’y sont naturalisés,
et les vins sont plus ou moins liquoreux. On n’y voit plus de
laminariées parmi les hydrophites; mais déjà des caulerpes et
le padina Tournefortii annoncent l’élévation de la température
des eaux ; les spongiaires et les polypiers flexibles, entre lesquels
les petites ombelles des acétabulaires se font remarquer,
tapissent les rochers près de la surface des flots, tandis que le
corail précieux descend dans leurs profondeurs. Les oiseaux y
[lassent presque indifféremment dune rive a 1 antre; et, parmi
ces voyageurs, il en est qui demeurent sur celle du Nord après
le départ de leurs troupes, sans paraître trop souffrir de 1 hiver
par lequel ils se laissèrent surprendre. Les très-grands cétacés
n’y entrent guère, non yilus que le véritable requin; mais, jiarmi
les espèces de poissons de moyenne ou de [letite taille, y brdlent
de mille éclatantes couleurs des labres, en nombre proportionnellement
plus considérable que partout ailleurs; les murènes,
celle surtout qui fut célèbre dans l’antiquité, paraissent, ainsi
que plusieurs autres espèces anguiformes, y être fort répandues.
2 ” M é d i t e k r a w é e S c a n d i n a v e ou M e r B a l t i q u e . Fntièrement
européenne, cette méditerranée septentrionale suit une direction
presque perpendiculaire, et, large de trente à quatre-vingts
lieues environ de l ’Est à l’Ouest, elle s’étend en longueur depuis
le cinquante-quatrième parallèle jusqu’au soixante-sixième environ,
c’est-à-dire dans une région déjà froide. Les golfes de
Bothnie, dans sa partie boréale , de Finlande vers 1 Est, et de
Livonie, en sont les principaux enfoncements riverains. Elle
communique à la mer du Nord, par oii 1 Océan Arctique
s’avance vers le Sud, au moyen de détroits que forment entre
la presqu’île de Jutland et la Suède méridionale, des des dépendantes
de la couronne de Danemarck. Rugen , Bornholm,
Aland, Gotbland, Oésel, Dago et Aland, en sont les autres lies
principales ; une multitude de rochers , lormant 1 archipel
d’Abo, entre Aland et la Finlande, y préparent la réunion de
cette lie à la partie du continent récemment envahie par les