Laurent, qui y correspond en Amérique, on dans la mer du
Nord et le Sud de la Baltique, qui y correspondent en Europe.
Nous ne possédons ni laminariées, ni même de grandes
fucacées provenues de cette nier, dont l’iiydrophytologie est du
reste fort peu connue, malgré quelques espèces intéressantes
rapportées au célèbre algologue Dawson-Turncr, qui en fit
graver de belles figures.
6“ et 7° Les M e r s d ’O k h o t s k et d e B e r i n g doivent encore
etre considérées comme deux méditerranées boréales. La première
, quoique limitrophe de la Sinique, dont elle n’est même
pas encore complètement séparée, puisqu’elle s’y unit par deux
détroits, est placée jiresque sous la même latitude, si ce n’est
vers le Nord, où elle s’élève jusqu’en dehors du soixante-quatrième
degré, c’est-à-dire par le travers d’Archangel. Cette mer
est déjà très-froide, même aux limites de la précédente; et si
quelques géographes, entraînés par l’habitude, trouvent étrange
que nous l’en voulions distinguer, au moins autant c[ue nous
distinguons la Méditerranée proprement dite de l’Érythréemie
ou mer Rouge, nous répondrons qu’ayant vu et possédant même
un assez grand nombre des productions hydrophytologiques
de la mer d’Okhotsk, nous y avons reconnu bien plus de rapports
avec celles de la Baltique, et même des parages du Groenland,
qu’avec celles de la Méditerranée Sinique. En effet, la
langue de terre de Séghalien ou Rarastbou établit une limite
naturelle aussi tranchée que l ’isthme de Suez; de sorte que sa
rive occidentale, sons une influence sinique, produit toujours
des floridées ou des ulvacées de la plus belle couleur, avec
([uelques cauler]ies et encore des spongiaires, tandis que l’autre,
sous 1 influence boréale, n’a plus guère que de tristes et coriaces
lucacées, mais pourtant pas encore autant de laminariées que
les mers définitivement arctiques. Le Kamtschatka forme une
rive de cette méditerranée avec la chaîne des îles Kuriles qui
la séparent de l’Océan Pacifique, mais imparfaitement pour
quelque temps encore.
Quant à la seconde, la mer de Béring, circonscrite par la
côte orientale du Kamtschatka et l’extrémité Nord-Est de
l'Asie, par cette partie misérable du Nouveau-Monde qu’on
appelle Amérique Russe, et par la longue courbe que forment
les îles Aleutiennes; elle s’étend sous un climat tout-à -fait
boréal. Si ce qu’on appelle Grande-Passe la met en rapport
avec les régions tempérées de l’Océan Pacifique, le détroit
de Béring, en séparant les deux mondes, l’unit à fOcéaii
Arctique, qui lui imprime sa physionomie glaciale eu lui envoyant
des montagnes flottantes d’eau congelée, avec quelques-
uns de ces grands cétacés qu’on trouve sur les côtes d’Islande
ou du Spitzberg, ainsi que des ours blancs et des morses. Nous
possédons de cette mer de Béring des hydrophites en tout
semblables à ceux de Terre-Neuve et des côtes de Norvège. Ce
sont les mêmes fucacées robustes, des laminariées non rameuses,
capables, par la solidité de leur tissu, de résister au
courroux des flots, et parmi lesquelles se fait remarquer l’orgyie
agare, criblée de trous, encore si rare dans les herbiers, et que
nous possédons des bords Koraikes, des îles Saint-Pierre et
Miquelon et des côtes Scandinaves.
8 ° La M é d i t e r r a n é e C o l o m b i e n n e , N o u s comprendrons sous
ce nom le golfe du Mexique et la mer des Antilles, dont l’ensemble
forme l’une des mers intérieures les mieux caractérisées
qu’on puisse reconnaître à la surface du globe ; ce que n’ont
cependant point aperçu des compilateurs qui, pour avoir visité
un point de la Martinique ou de la Guadeloupe avec quelques
autres rochers américains , en écrivent des monographies sans
nombre, et semblent vouloir s’approprier le monopole de toute
publication géograjihique, statistique, volcanique, pathologique,
végétale ou animale, relative aux Antilles. Cette Méditerranée,