8/, V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E ,
certains parages, de manière à y rendre l’effet de la rame des
petites embarcations absolument nul, et à mettre obstacle à la
navigation des bateaux. Ces tiges ont une écorce ridée, noirâtre
, rerouvrant une substance consistante, ligneuse, ou
comme cornée, dans laquelle se reconnaissent, ainsi que dans
le tronc des Lessonies, des coucbes concentriques, au milieu
desquelles se distingue une substance médullaire, [ilus foncée
et régnant dans toute la longueur. De véritables feuilles, alternes,
solitaires sur leur pétiole, et entières dans toutes les espèces
<[ui nous sont connues, n’y parviennent pas aux vastes
proportions qu’on s’attendrait â y trouver quelquefois, d’après
la longueur des tiges. D’une couleur vert d’olive, plus ou moins
terne où brillante, toutes passant au brun-fauve par la dessiccation
, ces feuilles sont plus ou moins plissées dans leur longueur
: leur conformation est absolument celle des Lessonies,
c’est-à-dire que deux lames externes, qu’on peut considérer
comme le prolongement épanoui de l’écorce, et formées d’un
plexus filamenteux, coloré, extrêmement serré, enferment une
mucosité où se ramifient des filaments transparents, bien plus
lâches, aux corpuscules brunâtres près, parfaitement semblables
à ce que nous avons représenté à la pl. 2, fig. 2, C, D;
toujours, comme dans les Lessonies, c’est de leur base à leur
pointe que les feuilles des macrocystes se divisent, ainsi qu’on
le voit à l’extrémité des rameaux représentés dans nos planches
7, 8 et g.
M. le professeur Agardh prétend que la fructification des
macrocystes est formée par des tubercules épars dans la substance
de la fronde, et (|ue composent des glomérules de semences
innombrables avec un pore interne, etc. C’est sur la
figure, donnée parTurner ', des gongyles de son fucus comosus,
B O T A N IQ U E . 35
que cette description a été empruntée; et le fucus comosus,
qui ne nous est connu que par ce qu’en disent Turiier et M. de
la Billardière ', ne nous parait pas être un macrocyste. Quoi
qu’il en soit, nous n’avons reconnu rien de semblable sur plus
de cent échantillons de macrocystes de tout âge et de toute
taille que nous avons eu occasion d’examiner. La fructification
de ces plantes nous demeure absolument inconnue ; ce que nous
aimons mieux avouer, que de la décrire â tout hasard d’après
quelque image qui ne s’y rapporterait pas. Quoi qu’il en soit
de cette ignorance, il n’est pas douteux que les macrocystes ne
doivent former un genre distinct des Lessonies, avec lesepielles
cependant ils offrent, comme on le voit, d’intimes rapports.
Leur tige, plutôt funiforme qu’arborescente, ue paraît jamais
prendre l’aspect du tronc de nos arbres ; elle ne se comprime
pas, non plus que les rameaux ou les pétioles, qui, malgré la
manière dont les feuilles se divisent par le bas, n’aflèctent jamais
une dichotomie régulière. Ces feuilles ne se plissent
pas chez les Lessonies comme elles le font chez les macrocystes;
et ce qui les singularise dans ces macrocystes, est
la dilatation des pétioles qui forment de véritables vessies natatoires,
auxquelles 011 ne peut attribuer absolument aucun
autre usage que celui de tenir la plante dans une situation verticale,
en la faisant monter du fond des mers â leur superficie.
Au moyen de ces vésicules, les'macrocystes forment un passage
très-naturel des laminariées aux fucacées par les sargasses
et par le fucus nodosus de Linné, qui est maintenant un halidrys.
De tels organes n’ont aucun rapport avec la fructification ; entièrement
vides, on n’y trouve même pas ce réseau filamenteux,
fin, lâche et blanchâtre, par lequel se rem ¡dissent les cavités
Aa. fucus vesiculosas, et autres espèces qui se viennent grouper
Fui'i icones et historia, etc., toin. I I I , pl. i/|2. • Novoe-HoUandioe stirpiiun, etc., tom. I I , tab. aSS.