terranée dont il est question, sans connexion quelconque avec
l’un ou l’autre océan circouvoisin, éprouvant dans l’intégrité
de sa surface et de son pourtour une même influence méditerranée,
ne. présente point, dans sa Flore, soit terrestre, soit
marine, non plus que dans sa Faune aquatique, de ces contrastes
qu’on vient de signaler sur les versants adossés des Antilles
ou du continent américain.
■ V. Ce qui vient d’être dit de la Jamaicpie se confirme par
l’examen de la Sicile, de Malte, de la Corse, de la Sardaigne et
des Baléares, dont le pourtour et les pentes, soit que leur exposition
regarde le Nord, soit qu’elles regardent le Sud, n’en
éprouvent pas davantage l’influence européenne ou africaine,
mais présentent une même physionomie méditerranéenne dans
toutes leurs productions.
L’évidence de tels faits, que nous n’aurons pas la témérité
d’ériger en g r a n d e s l o i s d e l a n a t u r e , frappera cependant
tout d’abord l’observateur sans préventions, lorsqu’il examinera
les productions rapportées de ces divers parages par des collecteurs
intelligents, qui, ne croyant pas avoir indiqué suffisamment
un habitat en écrivant sur leurs étiquettes, Saint-Domingue,
la Guadeloupe, le Pérou ou la Nouvelle-Espagne,
auront eu soin d'annoter soigneusement que tels et tels objets
ont été recueillis soit au cap ci-devant Français, ou dans les
environs de Santo-Domingo, soit au rivage occidental de la
basse Terre, ou vis-à-vis de la grande Mer à la Cabestère, soit
sur les côtes de Darien ou sur celles de l’Océan Pacifique, soit
enfin à la 'Vera-Cruz, ou de l’autre côté de Mexico.
9°. La B a i e d ’H u d s o n , dans le Nord du continent américain,
sous un climat austère, souvent fermée par des glaces qui
s’amoncèlent contre ses côtes désertes, peut être encore considérée
comme une Méditerranée ; mais on en connaît à peine
la véritable figure et très-peu les productions ; aussi n’en sera-
t-il fait ici que mention.
L’étendue des mers diminuant sans cesse, c’est ]iar la formation
successive de méditerranées futures ; que des portions
plus ou moins considérables des mers océanes seront l’une
après l’autre séparées de celles-ci. Ce qui est arrivé pour les
Méditerranées dont une paroi est encore formée d’ilcs jirêtes à
se confondre, aura lieu pour divers espaces que des îles modernes
commencent à environner. Il suffira, pour comjiléter de telles
métamorphoses, qu’une centaine de mètres d’eau seulement ait
été transformée sur le globe. On voit déjà les indices de méditerranées
naissantes en beaucoup d’endroits. Nous nous contenterons
de citer comme exemple deux de celles (|ui se formeront
probablement les premières; elles sont l’une et l’autre parfaitement
indiquées dans l’Océan Pacifique. La première, confinant à
la Sinique, aura pour rives occidentales, depuis Bornéo jusqu’au
Japon, les Philippines, Formose, et les innombrables jietites îles
et roches madréporiques ou volcaniques qui lient déjà, mais
imparfaitement, ces lieux aux iles plus grandes; ses côtes orientales
commencent à apparaître dans l’archipel de Magellan et
dans les Mariannes, en se rattachant à Célèbes par Gilolo. La
seconde, que coupera la ligne équinoxiale, aura les Carolines
])Our rives boréales,.les Mulgraves pour côtes à l’Orient, les iles
Fidji pour rives du Sud-Est. Les archipels infinis qui vont lier,
par les nouvelles Hébrides et les iles Salomon, la Nouvelle-
Calédonie à la Nonvelle-Guinée, et celle-ci à Gilolo, à travers la
petite mer des Moluques, circonscriront cette méditerranée dans
le reste de son pourtour.
La Coquille a vogué .à la surface de ces méditerranées futures,
et c’est de leurs rivages actuels et des côtes du Chili que
les naturalistes de 1 expédition ont rajiporté le plus de preuves
hydrophytologiques de tout ce qui vient d’être établi. Avant
de passer à l’énumération de ces jireuves, il ne sera pas déplacé,
pour compléter les idées générales que nous a suggérées, sur
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