raidea, en y raiiportant cette Porra, dont Le Gentil a dit un
mot et donné une figure insuffisante Nous trouvons dans la
Flore des des Malouines, jiar .M. Durville, une notice la concernant
; nous la reproduirons ici.
« Dès le ipiarantième degré de latitude australe, dans focéau
Atlantique, nous avons souvent rencontré , flottant à la surface
des flots, un tlialassiophyte énorme et d’un aspect singulier;
D’mi dis(|ue épais et aplati naissent plusieurs tiges comprimées,
larges de vingt-un à quarante centimètres, et qui atteignent
quelquefois à onze ou quinze mètres de longueur ; leur substance
est d’un vert olivâtre, cbarnue et épaisse ; ces tiges se
divisent en un grand nombre de ramifications très-étroites,
allongées, comprimées, et semblables à autant de courroies. Aux
Malouines, la plage, eu certains endroits, en était couverte;
mais je n’avais jamais [)u l’y observer en place. Ce ne fut i|u’à
la Concepcion, sur la pointe même dcTalcaguano, que j ’eus cette
satisfaction. Fixé sur un gros rocber, en partie découvert à la
marée basse, enchaîné par plusieurs crampons, et agitant violemment
à l’entoiir ses immenses lanières, ce fucus semblait
un mollusque monstrueux, allongeant dans tous les sens ses
nombreuses tentacules. »
Il est probable qu’il s’est glissé, dans le [lassage qui vient
d'être transcrit, quelque confusion, et que la taille gigantesque
avec des lanières comprimées, attribuées au Durvillæa utilis,
conviennent au laminaria huccinalis, i|ui se trouve du cap de
Boime-Espérance au caj) Horn, et dont M. Durville nous a
rapporté des fragments très-reconnaissables, recueillis sur la
plage des iles Malouines. Quoi t[u’il en soit, si l’on s’en rapporte
à la description de M. de Cbamisso, qui paraît être fort exacte,
la racine de rhydro]ibite dont il est question consiste en un
' Voyez la page 56 du présent ouvrage.
dis([ue calleux, f|ui adhère fortement aux rocliers. La tige sim|)le,
ou quol([uefois douille, est cylindracéc, longue de six à huit
pouces seulement, et d’un à cinq pouces de circonférence,
consistante, brunâtre; elle s’aplatit en une sorte d’expansion,
tantôt cunéiforme, tantôt développée en éventail, comme dans
les laminaires digitées de nos côtes. Cette sorte de fronde, épaisse
d’un doigt jilus ou moins, ((uelquefois percée et diversement déchirée,
a sa surlàce olivâtre, inégale et comme marquée de
rides longitudinales, ou fendillée en divers sens; elle se divise,
par ses bords, en huit ou dix grosses lanières, qui, s’épaississant,
se divisent à leur tour d’une manière irrégulièrement dicho-
tome, ou même triehotome, en lanières flagelliformes, d’abord
parfaitement cylindric|ues, très-flexibles, parallèles, longues de
plusieurs pieds ; ce qui donne une longueur d’une toise et demie
à deux toises ]iour la totalité de la plante. Ces lanières ou rameaux
s’amincissent insensiblement du point de départ, où leur
diamètre a près d'un pouce, jusqu’à leur extrémité, qui s’aplatit
en une sorte de lame obtusée; elles ont, dans la plus grande
partie de leur étendue, la grosseur du doigt. Leur couleur est
le vert d’olive tirant au bistre; et cette dernière nuance, ipii
devient dominante quand la plante est hors de l’eau, passe au
brun-rouge tirant sur la couleur puce dans les échantillons
d’herbier bien préparés ; une dessiccation moins soignée les rend
complètement noirs. Il est des rameaux ou lanières qui se renflent
vers leur extrémité (pl. i , fig. i, A), de manière à produire
comme une sorte de vésicule oblongue, de trois à quatre
pouces de diamètre, ou de massue terminale, ordinairement
mucronée; ce qui justifie l’erreur où est tombé, sur les traces
de M. Lamouroux, fauteur de farticle L.vminaria, qui, dans
le Dictionnaire des sciences naturelles, a vu notre Durvillée
dans la Porra, sur laquelle Le Gentil (foc. cit. ) s’exprime dans
les termes suivants ;
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