(jiie quatre océans s’y correspondent, opposés deux à deux,
et qu’un seul, impair et central, y demeure isolé par une multitude
de caractères naturels, qui lui donnent quelques rapports
avec les Méditerranées dont il sera question tout cà l’heure. En
s’affrancliissunt de l’antique routine qui condamne les faiseurs
de cartes et de traités de géographie à ne reconnaître que deux
continents, on pourrait également reconnaître cinq continents,
dont un impair et ne ressemblant à aucun autre par la nature
de ses productions, tandis que les quatre autres seraient analogues
et opposés deux à deux à la surface du globe; l’Afrique
correspondant à l’Amérique du Sud, l’Europe confondue avec
l’Asie à l’Amérique septentrionale, et l’Australasie demeurant
à part, i;ancien Monde se composerait, comme le nouveau, de
deux parties bien distinctes, unies seulement par des isthmes;
et la nomenclature géographique se trouverait enfin réglée par
le bon sens.
On vient de voir de quelle importance est la distribution
géographique des hydrophiles, relativement à la circonscri]ition
des cinq océans. Ces êtres n’impriment pas un caractère moins
tranché à ces mers auxquelles nous proposons d’étendre le nom
de Méditerranées. Celles-ci, plus nombreuses sur le globe qu’on
ne l'avait supposé, ne sont pas sujettes aux marées, ou le
sont d’une façon moins régulière que les régions océanes ; selon
qu elles reçoivent le tribut de fleuves plus ou moins considérables
, leur salure est plus ou moins sensible; mais cette salure
n’est jamais aussi forte que celle de la grande mer environnante.
Toutes sont moins profondes, tendent à. se fertner
comme pour former des caspiennes, nourrissent des espèces
moins grandes d hydrophites, de polypiers et de poissons ; mais
ces espèces y sont proportionnellement beaucoup plus multipliées.
On dirait que, protégées par des côtes rapprochées et
qui les mettent à l’abri des grandes tempêtes, elles pullulent
davantage. Les très-grands cétacés y pénètrent rarement,
comme si leur masse s’y devait trouver moins à l’aise ; les oiseaux
grands voiliers semblent dédaigner leur surface assez paisible. Ce
sont les espèces habituées aux émigrations qui ordinairement les
traversent ; et des échassiers semblent, plus que toute autre tribu
ailée, se plaire sur leurs rivages moins battus des vagues, souvent
plats et marécageux. A des latitudes égales, les bassins de ces mers
intérieures, ou prêtes à le devenir, présentent dans leur végétation
et par leurs animaux une physionomie qui indique en elles
une plus grande élévation de température, proportions gardées
avec les régions de l’Océan dans lesquelles on voit les méditerranées
se dégorger. Les vents, moins violents, ne suivent guère, à
leur surface, de marche fixe; ils y sont toujours subordonnés à la
direction plus ou moins resserrée des côtes; un courant général,
ordinairement parallèle à la principale direction des rivages,
parait en faire graduellement le tour, comme si ce courant
partait de l’Océan pour venir recueillir le tribut des fleuves,
et le lui rapporter après s’être grossi de ce tribut, qui dessale
le courant, mais qui n’exerce point sur le vaste espace où il
rentre la même influence adoucissante. Ce n’est point l’évaporation
qui tend à diminuer la surface des méditerranées, ainsi
qu’à préparer leur séparation définitive du grand réservoir où
conrmuniquent ces mers; mais c’est le charroi continuel des
matières arrachées à la surface des continents par les eaux pluviales,
les rivières et les fleuves ; les dépôts qui résultent de
tels transports, entraînés vers les issues par les courants, se
répandent en partie et confusément dans l’O céan, tandis que
les plus grandes portions de leur masse, abandonnées en chemin
partout où des promontoires peuvent protéger un dépôt,
[iréparent peu à peu la fernietm’e des détroits.
1° M é d i t e r r a n é e p r o p r e m e n t d i t e . Celle-ci, sur les rivages
de laipielle se développa la civilisation de l’espèce Japétique du
royage du la Coqaiile. — Rolniiiqiie. A