autour de cette dernière plante. La forme des pétioles vésicn-
laires varie selon les esjièces, et présente d’excellents caractères
|)our distinguer celles-ci.
Dès les premières navigations dans les mers de l’iiémisplière
austral, les macrocystes forent remarqués des plus ignorants
voyageurs; et Jean Bauliin avec une figure grossière, en
donna une assez bonne description. Mais il leur arriva dès-lors
comme il est arrivé à tous les genres, où de grands caractères
f'rap|iants, qui ne se retrouvent nulle autre ¡lart, sont communs
à toutes les es]ièces ; on les confondit en une seule, qui devint
le fucus pyriferus de Linné ", plante caractérisée par une ¡ilirase
scieiitifi(jiie, adoptée de presque tous les botanistes, <[ui n’ont
pas vu que cette phrase convenait exactement à quatre ou cinq
plantes très-dii’féreutes les unes des autres. Il en sera donc àu fucus
pyrfenis de nos prédécesseurs comme de leur elephas maxi-
mus, qu’on peut indifféremment citer comme synonyme de toutes
les espèces possibles du genre, ou qu’il vaudrait peut-être mieux
ue plus citer du tout. Nous avons compté cinq et peut-être six espèces
¡larmi les nombreux échantillons que nous en ont rapportés
M. Durville et surtout M. Lesson. Ces espèces sont les suivantes :
6. M a c r o c y s t e a f r o n d e s e n t i è r e s ( pl. 6 ), Macrocystis iin-
tcgrifrons), frondibus elongato-lanceolatis, integerrimis.
D eux v ariétés rem arqu ab le s existent dans cette e sp è c e , q u i ,
lo r squ ’on l ’aura examinée sur des é ch an tillons plus conqilets
que ceux qui se tro u v en t représentés dans le présent o u v r a g e ,
pou rra être divisée en deux. Le syn onyme de macrocystis py-
rifera (¡3) minor, foliis integris, A g a rd h , Spec., p. 48, ne p ou rra
‘ H istoria plantarum, tom. i l l , p. 800, sous la designation de Bulbus marmus
crinitus.
' Fucus (p y r ife ru s ) , stirpe filifo rm i, dichotoma, frondibus membranaceis,
ensiformibus, solilariis, serratis, terminalibus, peliolis infiatis. Mantis.
Syst. nat., edit. XIH , tom. i t , p. i 3 8 i.
néanmoins convenir à aucune des deux; le professeur de Lunden,
t|ui ne sait d’où venait fécliautillon qu’il mentionne, n’attribuant
([Lie la longueur du doigt à ses frondes, avec trois lignes
de largeur et un port tout différent.
a . Wlacrocystis ( integrifrons), frondibus lineari-ensiformibus,
planis; vesiculis oblongatis.
Le paquet de plantes marines, ([ui, dans les récoltes de
M. Lesson, portait le numéro de la Concepcion, contenait des
fragments de cette [liante, dont feu Lamouroux nous avait autrefois
communi([ué un échantillon provenant de Val|iaraiso. La
partie de tige que nous avons pu examiner est de la grosseur
d’une forte plume de corbeau, longue de plus de ileux [lieds,
sans rpt’on y distingue d’embranchements; mais de cinq en ciii(|
pouces environ, se voient les insertions des pétioles, c[ui paraissent
devoir être alternes, et qui, à trois ou quatre lignes
de longueur, commeneent à se dilater eu une vésicule que nous
trouverons dans les autres macrocj'sLes, laquelle, peu renflée
vers les deux tiers de sa longueur, ne s’éloigne guère de la figure
cylindracéc, pour acquérir celle d’une poire ou d’une olive. Ces
pétioles vésiculaires, de trois ou quatre lignes de diamètre au
plus fort de la dilatation, ont rarement deux pouces et demi ou
trois pouces de long. La fronde ([ue nous ne possédons |ias entière,
mais qui nous paraît devoir atteindre jus([u’à trente ou trente-
six pouces, n’en a pas un de large ; elle est conséquemment
linéaire. Sa consistance est mince et membraneuse. Amincie
insensiblement vers son insertion, nous la croyons devoir être
pointue à l’extrémité opposée. Les bords n’offrent que très-
obscurément çà et là quelques dentelures éparses et presque
invisibles, sans la nroindre trace de cils ni autres divisions : on
peut les dire très-entiers; et quand la plante a été remouillée,
la surface des frondes est demeurée plane et lisse sans qu’aucune
ride ou la moindre plicature s’y soit manifestée.