tissu de fibres rigides, fortement entrecroisées, qu’on ne peut
suffisamment rompre, diviser, ou amincir, jiour en tracer une
représentation exacte, et c|ui, pénétré par une multitude de globules,
dans le genre de ceux de l’épiderme de la Durvillée
[V. pl. 2, fig. I, C, D , E), est d’une opacité rebelle au microscope.
C’est absolument de la même façon ipi’est constituée l’écorce
dos rameaux, laquelle n’offre aucune solution de continuité avec
les deux lames que nous considérerons conséquemment comme
l’écorce de la fronde. Entre ces deux lames, semblables à im
cuir très-mince, existe une soi%e de gelée parenchymateuse,
d’une épaisseur d’autant jilns 'considérable, qu’on l’examine
vers le point d’insertion, c’est-à-dire à la base ou par le milieu
des frondes. Cette gelée verdâtre est remplie d’une multitude
de filaments fort entremêlés, qui, grossis â quart de ligne de
foyer (E), paraissent articulés en chapelets ou formés de globules
ovoïdes bout â bout, comme le sont les filaments internes
des nostocs. Dans le bois, soit des rameaux, soit de la tige,
existent des filaments analogues, lesquels, â un grossissement
d’une ligne, paraissent clans la coupe horizontale (B) rayonner
de la ligne médullaire â la circonférence, en couches concen-
tricpies, dont on ne distinguait que deux sur l’individu c[ue
nous avons examiné, et cjui n’était probablement âgé que de
deux ans, si chaque aimée ajoute sa couche. La plus intérieure
était aussi celle ofi le système de ramules microscopiques était
devenu le plus confus; et le même bois, dans la coupe verticale
(C), présentant une autre disposition, les fibres longitudinales
s’y distinguent fort bien. Quant à la substance médullaire,
tonnant une ellipse,' très-allongée dans le sens de la compression
des tiges, et appointée aux deux extrémités, elle était rougeâtre
, et nous n’y avons rien distingué, rjuelque grossissement
que nous ayons pu employer, si ce n’est des globules de
teinte ferrugineuse, se groupant en une multitude de glomérules,
pressés les uns contre les autres, au point de rendre
opacpies les plus petites parcelles rjue nous en ayons pu détacher.
Les gongyles de cette Lessonie nous demeurent complètement
inconnus.
Explication des Figures.
P!. 5. L a Lessonie noircissante, de grandeur naturelle et vivante.
A . L a tige du même individu.
B. Coupe transversale du b o is, à une ligne de foyer.
C. Coupe longitudinale, au même grossissement.
D. Fragments de fron d e , avec la couleur noire que la plante acquiert dans
l’herbier, et les efflorescences blanches et sucrées qui se développent à l a ‘surface.
E. U n fragment du parenchyme gélatineux interne des frondes, au grpsslssemenl
d’un quart de ligne.
f f f . M a c r o c y s t e , Macrocystis. ( Agardh. )
Le genre macrocystis fut établi par M. le professeur Agardh
aux dépens des laminaires de Lamouroux; et quoique les caractères
qui lui furent d’abord assignés nous paraissent être
vicieux, nous n’avons jioint hésité â l’adopter. Contenant les
plus grands végétaux de la mer que rapproche un fade s tout
particulier, disions-nous dans le Dictionnaire classique d’histoire
naturelle [ tom.. X , p. 8), les macrocystes s’accrochent sur les
rochers des plus grandes profondeurs ou des rivages, à l’aide
île puissantes racines bien caractérisées, composées de ramifications
nombreuses, très-ditres, et entrelacées souvent d’une
manière inextricable. De ces racines s’élèvent des tiges flexibles,
mais fort tenaces, de la grosseur du petit doigt à celle du pouce,
et qui peuvent, dit-on, atteindre, chez plusieurs, jusqu'à rpiel-
ques centaines de pieds de longueur; s’entremêlant alors, sur