lu isan te s , polies et d’un v io le t o b s cu r ; tandis que les laines
parvenues à toute leu r g ra n d e u r , qui est de six à dix pouces de
lo n gu eu r sur trois à c in q de la r g e u r , passent au b ru n à tre - fa u v e ,
la vé de ro u g e â t r e , et se ch a rg en t de v er rues opacjues , papil-
leuses , qui dev ien nen t aussi grosses que des grains de m i lle t ,
ou s’a lo n g cn t en languettes d’une lign e à deux sur la plante
même ; co <pii lu i donne un aspect tou t hérissé et jiapilleux.
Les bords qui sout légèrement ondulés sont aussi un peu crénelés,
su rtou t au p ou r tou r supérieur. En v ieillissant, cette
Irid ée , qui reflète n u p eu moins de nuances d’arc-en-cicl t[ue les
espèces suiv antes, se c r ib le de tro u s , parfois disposés si ré g u lièrement
, qii’on d irait une é c um o ir c , ou qu elqu e fragm ent
de XOrgyia Agarum. Les trou s par lesquels la plante a cqu ie r t
un tel aspect dans sa vieillesse p ro vien nent de la chute des
gon g y le s qui se d éta chent lors de leu r m a tu r ité , après avoir
g e rm é à la surface même de la fronde où ils jjroduisaient
les p ap ille s , représentées pa r T u rn e r , mais qui n ’existent pas
dans tous les individus.
i 5. In iD É E d ’A u g e s t i s e ( p l . 1 2 ) . Iridæa [Augustinoe). Fronde
flabeUiformi , obcordato-obuisa, tenera, margine eleganter un-
duloso-crispa.
Iridæa [ündulosaj. Lævis, fronde ovato-conica, basi obconica,
crassiuscula, undulato-crispaa. a.. F lo re des M a lo u in e s , n" 2 6 .
Iridæa crispata. D iet, class. t. I X , p. 16.
M. D u rv ille a rap p o r té de la C o n c e p c io n , au C h i l i , u n assez
grand n omb re d’é ch an tillons de cette V én u s des plantes m a rines
; q u ’il nous soit permis d’emjilo y e r cette e xp re s s ion , capab
le seule de donner u n e idée du p o r t g ra c ieu x et de fé c la -
taute h arm on ie des teintes dont se pare la ch arm ante Iridée
que nous allons faire connaître. Nous en avons tro u v é quelques
fragments dans le p aq ue t d ’b yd ro p h y te s qui nous fu t donné
comme a yan t été r e cu e illi aux Malouines p a r M. Lesson.
M, Gau dich au d s’est pos itivement rappe lé d’a vo ir vu le même
v ég é ta l au caj) de Bonne-Espérance.
Dan s la nécessité où nous étions de ch an g e r le n om sous
lequel nous avions d’abord désigné une [liante cjui n ’est pas
plus ondulée que ses c o n g é n è r e s , nous avons cédé à l ’ir r é sistible
p en ch an t de lu i en ch o isir un qui fû t , en ([uclque
s o r te , em b lém a tiq u e , c ’e st-à-dire , qui donnât à la fois une idée
de cette ch arm an te mollesse q u i ca ractérise ses c o n to u r s , de
la v iv a c ité des nuances variées dont elle frappe les r e g a r d s ,
enfin de la solidité de son élég ant ensemble q u i, m a lg r é l’apparence
d ’une délicate f r a g i l i té , n ’est pas moins que le r o c ,
d ’où la nature fit naître notre A u g u s t in e , cajiable de résister
au ch o c des tempêtes. Le nom q u i s’est o ffer t aussitôt à notre
plume est c e lu i d’un ra re modèle de piété f i l ia le , com blé de
tous les charmes dont se puisse em b e llir la jeunesse , et de
tou te la force de raison dont se p o u r ra it en o rgu e illir l ’âge mur,
q u i , s’a tta chan t à l ’auteu r de ses jo u r s a vec d ’autant p lu s de
fo r c e , qu’il était plus ru d ement frapp é par les coups du so r t,
d ev int ro rn em en t con so la teur de la re tra ite où le m a lh eur nous
ap prit enfin à con n a ître ce que vau t la presque totalité du
g en re h um a in , et quel cas on doit faire de ce q u e , dans l ’esjjèce
de c iv ilisa tion dont s’en orgueillis sent les c a p ita le s , on appelle
des amis.
C ’est d ’après quelques é cbau tillons peu d é v e lo p p é s , que nous
a v io n s , dans notre première phra se sp é c ifiq u e , donné p o u r cara
c tè re à r ir id é e d ’Au gu s tin e u ne forme amincie en co in vers sa
base ; en sc d é v e lo p p an t, la p lante p ren d au con tra ire dans sa
p artie in lé r icu re la fig u re d’un coe u r , et s’étend en une feuille
a r ro n d ie , semi-diaphane, ondulée et frisée à son p o u r to u r a vec
une g ra c c singulière. Les jeu ne s individus se te ign ent en p o u r pre
tendre et ch a to y a n t ; plus tard et (juand ils a tte ign en t à
cinq ou six pouces de diamètre , leu r co u leu r passe au châtain