chargent de frondes en manière de feuilles, et ces rameaux
comjirimés sont essentiellement dichotomes ; ce qui vient de la
manière dont se déveloiqtent les frondes ; celles-ci, entières
dans leur jeunesse, se partagent en deux, non par leurs bords
ou eu partant des extrémités vers le centre, comme il arrive ordinairement,
mais à commencer du point d’iusertioii par une déchirure
qui gagne peu à peu, et de dedans en dehors, l’extrémité,
pour en faire deux feuilles laminaires, cpioii peut considérer
Coninie jumelles. On remarque le même mode de division dans
le genre macrocyste, qui va nous occuper tout-à-l’beurc; mais
il n’y produit pas la dichotomie, et nous ne connaissons pas
d’autres végétaux qui le présentent; il paraît être propre aux
laminariées arborescentes. C’est M. Lesson qui nous a rapporté
les trois espèces renfermées dans un genre nouveau, auquel il
eéit été conséquemment injuste de ne ])as donner son nom, et
dont les caractères consistent : Dans la dichotomie obligée des
rameaux; dans les frondes formées de deux tuniques, qui sont
la continuation de l’écorce; dans les pétioles comprimés el jamais
vésiculeux; dans les gongyles, qui, épars à la surface des
frondes ou réunis en macules sur quelque point de l’étendue
de celles-ci, sont disposés dans les mailles d’un réseau formé
par des filaments articulés en chapelets.
Le tronc des Lessonies est formé par un bois fort ressemblant
à celui des arbres, mais modifié par le milieu oii il demeure
éternellement plongé. Flexible durant l’état de vie, et
susceptible d’étre coupé assez facilement avec le couteau, ce
bois résiste à la plus violente agitation des vagues; desséché,
il devient semblable à la corne la plus compacte et la plus dure:
la lime seule peut alors l’attaquer. On distingue dans la coupe
horizontale un centre médullaire, et des couches concentriques
que revêt une écorce parfaitement caractérisée. Quelque solide
que devienne ce bois par la dessiccation, on lui rend toute sa
flexibilité eu le faisant tremper dans l’eau, même après [ilu-
sieurs années de conservation ; et si on le laisse infuser quelque
tem|)S, il s’en dégage une mucosité abondante, au milieu de
laquelle apparaissent de nombreux animalcules microscoyiiques.
On peut aisément reconnaître alors, par l’effet de la dissolution,
la fibre ligneuse qui est évidemment articulée, mais à laquelle
se mêlent des. amas de glomérules amorphes toujours
mucilagineux, et qui forment exclusivement le système médullaire
oil nous n’avons jias distingué la moindre fibrille.
L’écorce extérieurement offre la même organisation que l’épiderme
de la Durvillée utile.
2. L e s s o n i e b r u n i s s a n t e , Lessonia fuscescens ( pl. 2, fig. 2, et
pl. 3 ), N. Diet, class,M’hist. nat., tom. IX, p. 3 2 2 ; Lessonia
[ jlavicans ), caule sub-arboreo cylindrico, ramis compressis,
foliis ovato-linearibus, subdenticulatis, flavicantibus; N. Flor.
des .Mal., n° 29.
M. Durville a inséré dans la Flore des Malouines, au sujet
de ce colosse de Fhydropliytologie, une notice que nous croyons
indispensable de transcrire. « Une autre espèce de grand fucus,
qui est encore très-commune sur les côtes de l’île aux Pingoins,
mérite aussi d’être remarquée. Son tronc, cylindrique, demi-
ligneux , et souvent de l’épaisseur de la cuisse, se divise bientôt
en rameaux plusieurs fois dichotomes, comprimés, et toujours
terminés par une fronde lancéolée, ondulée, lisse et obscurément
dentée. Sa longueur dépasse rarement quatre ou cinq
toises, et je n’ai jamais vu ses frondes sortir de l’eau; elles
parviennent ordinairement à quelques pouces seulement de la
surface de la mer, où elles forment un feuillage assez bleu fourni.
La tige adhère aux galets ou autres corps solides par uii disque
ehariiu, épais, médiocrement épaté, et divisé quelquefois en
trois ou quatre parties à sa base. Sans pénétrer le tissu des
corps sur lesquels il s’implante, son adhérence est telle, qu’on