
■ P a g e 11 o .
O n a vu plus haut que tous les manuscrits de D iod ore de Sicile portent le même nombre de 1700.
La Bibliothèque royale en possède d o u z e , dont deu x seulement renferment le premier livre : ceux-ci
sont du x v i . ° siècle e t de l’ancien fonds ; ils contiennent les cinq premiers livres de l’auteur.
L e n.° 1658 porte ces m o ts , comme dans l’édition de W e s s e lin g , tome I .CT, p a g e 164. : Orra; w
¿çjAfMV «htAhb; tSi» yiXim tiflaxotnav ( folio 29 verso ).
L e n.° 1659 porte les mêmes mots , sans aucune différence, mais avec quelques abréviations
( folio 29 recto ).
L e passage tout entier n ’offre aucune variante dans les deux manuscrits.
Note K, page 116.
Du nombre des lieux anciens que nous avons reconnus sur le sol de l ’Egypte.
I l seroit trop lo n g de donner ici la liste des deux cents villes dont on a parlé dans le Mémoire ;
elles seront énumérées dans les Recherches sur la géog raphie comparée : nous avons trouvé des
ruines dans presque tous les lieu x qui y correspondent d’après leur position g éog rap hiq ue et leur
distance à des points connus. II suffit de dire que v ing t-d eu x nomes dans la haute E g yp te renferment
quatre-vingt-quinze de ces v ille s , à quoi il faut ajouter six villes des bords de la mer R o u g e ; trente-
trois autres n om e s , mentionnés par différens au teurs , dans l’E g yp te in fé r ieu re , renferment quatre-
v in g t -d ix -n e u f villes. Mais q u e son t devenus les sept à huit mille bourgades ou villages q u i étoient
distribués autour de ces centres de population ! Q u e sont même devenus leurs vestiges ! Aujourd’hui
on ne rencontre pas deu x cent cinquante localités renfermant des ru in e s, autres que les deux cents
villes anciennes dont on v ien t de parler : du moins c ’est ce que nous avons p u observer à l’époque
d e l’expédition Française. II est possible qu’un grand nombre de ces anciens villages aient été cachés
par le temps sous les alluvions du N i l, à mesure que le fleu v e e t le fond de la vallée se sont exhaussés;
e t a u s s i, qu’un grand nombre des villages actuels soient précisément assis sur les ruines mêmes des
anciens. M a is , comme il ne subsiste aujourd’hui que trois mille six cents v illages habités, il y a bien loin
de là à retrouver les quatre mille autres ; combien plus loin encore aux dix-huit et au x v in g t mille bourgad
es et villes prétendues dont il est question dans les auteurs ! II est donc incroyable q u ’un critique aussi
profond e t aussi judicieux que W e s s e lin g ait cité sérieusement le p oète Théo cr ite comme une autorité,
pour prouver l’existence de trente-trois mille villes sous les anciens rois ( voye^ c i-d e ssus , note I ) .
L a distribution des v ille s , b ourg s et villages de l’ancienne E g y p te nous paroît jusqu’à présent impossible
à con n o ître , e t nous n’avons donné que par conje cture le rapport q ui a pu exister entre les
nombres des uns et des autres. P o u r cela , nous avons choisi l’exemple de la F ra n c e , parce que le
nombre et la population de tous les lieux y sont parfaitement c o n n u s , mais sans prétendre qu’il y ait
parité absolue. Il y a en France environ 900 villes et 39000 bourgs e t v illag e s de toute espèce : ainsi
en E g y p te , d’après cette p rop o r tion , les 200 villes supposeroient 8444 bourgades et v illag e s ; or j’en
ai admis 8600 ( p a g e 1 16) . Q uan d on choisiroit une autre v o ie p ou r découvr ir l ’ancien état des choses
en E g y p te , on trouveroit toujours la même difficulté à forcer la population au-delà d’une certaine
limite; e t le m o tif en est de toute év id en ce , c’est que l’espace est excessivement étroit. Nous avons
accordé une population extrêmement se r ré e , en pla çant 2 0 7 7 babitans dans chaque lieue carrée d e là
c am p a gn e , 1200000 individus dans les trois grandes villes an c ien n e s, et 470 00 0 individus dans les
villes du second ordre ; et m êm e , si l’on confbndoit en un seul bloc la population des villes et d es camp
a g n e s , on au ro itp o u r tout le p a y s , terme m o y en , 2912 habitans dans u n e seule lieue carrée; car
nous avons vu q u e l’ancienne superficie à-Ia-fbis cultivée et peuplée n’excédoit pas dans toute
l’E g yp te 2000 lieues carrées.
D E
PLUSIEURS PLANCHES D’ANTIQUITÉS
A N N E X É E S A U T E X T E .
I.°
S E IZ E P L A N C H E S F O R M A T I N - F . ° R E P R É S E N T A N T L ’ iN S C R I P T I O N
IN T E R M É D IA IR E D E L A P I E R R E D E R O S E T T E .
T . a pierre de Rosette est ie premier monument qui ait fait concevoir en Europe
ia possibilité d'interpréter l’écriture hiéroglyphique : son importance mérite que
l’on consigne ici les détails de la découverte qui en a été faite; on les a puisés
dans le Courrier de l'Egypte, recueil périodique publié au Kaire au temps de
l’expédition Française ( i ).
Pendant qu’on faisoit des fouilles, par ordre du chef de bataillon du génie
d’Hautpoul, à l’ancien fort de Rosette, situé sur la rive gauche du Nil à environ
6000 mètres du boghâz (dans le courant du mois d’août 179 9), M. Bouchard,
officier de ce corps, trouva dans les fouilles une pierre de forme rectangulaire en
granit noir, écornée dans la partie supérieure, d’un grain très-fin et très-dur;
ses dimensions étoient d’environ 1 métré (2) de hauteur, de om,y6 (3) de largeur,
et de o“ ,26 (4 ) d’épaisseur (5). La face bien polie offroit trois inscriptions
gravées, et séparées en trois bandes parallèles. On remarqua que la première ou
supérieure étoit composée de caractères hiéroglyphiques, bien formés, écrits en
quatorze lignes, mais dont une partie considérable avoit disparu par des fractures.
La seconde, ou inscription intermédiaire, étoit en caractères inconnus, et
composée de trente-deux lignes. La troisième ou inférieure étoit écrite en grec;
on y comptoit cinquante-quatre lignes de caractères, d’une écriture fine, sculptés
avec soin et bien conservés comme ceux des deux autres inscriptions. D ’après
le désir du général Menou, on traduisit une partie de l’inscription Grecque;
M. Bouchard fut chargé de faire transporter au Kaire ce monument, et on le remit
à l’Institut d’Égypte, qui ne tarda pas à reconnoître tout l’intérêt que cette pierre
présentoit pour l’étude des caractères hiéroglyphiques, peut-être même pour parvenir
à trouver la clef de cette écriture.
( i ) Voir Courrier de VEgypte, n.° 37. (4) 9 à 10 pouces.
(2 ) 36 pouces. _ (5) Voir la planche $4., A . vol. V , pour les dimen-
(3) 28 pouces. sions précises de la pierre.
A. T O M E II. T