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rapporterai ces inscriptions une à une, en renvoyant aux gravures pour ia forme
précise des caractères originaux, et en mentionnant les noms de ceux de mes
compagnons de voyage auxquels je suis redevable de plusieurs inscriptions que
je n’avois pu recueillir moi-même ; chacune d’elles, sera suivie d’une discussion
particulière, de son interprétation, et quelquefois de remarques palæographiques;
enfin je déduirai les motifs sur lesquels je me suis fondé pour les restaurer. La
collection de toutes les inscriptions gravées dans l’ouvrage, sans y comprendre celle
de la pierre de Rosette et celles du mont Sinaï, est de soixante-treize, grandes et
petites : seize sont en langue égyptienne ; ou en qobte ; quarante-trois sont en grec,
et quatorze en latin. Il faut avertir que dans le nombre" il y en a qui se réduisent
à quelques mots seulement, et dont l’importance est médiocre ou presque nulle.
Le seul motif qui ait pu nous déterminer à les publier, c’est que jusqu’à présent
on avoit rapporté peu d’inscriptions anciennes de l’Egypte. Nous aurions pu en
augmenter encore le nombre, en y joignant celles qu’ont recueillies les voyageurs
qui nous ont précédés ; mais nous avons cru devoir ne faire usage que de celles
que nous avons vues et copiées pendant le cours de l’expédition.
NOTICE HISTORIQUE
DE L'ART DE LA VERRERIE,
NÉ EN É G Y P T E ;
P a r M. BOUDET,
P h a r m a c i e n e n c h e f d ’ a r m é e e n E g y p t e , m e m b r e d e l ’ I n s t i t u t
d ’ E g y p t e e t d e l a L é g i o n d ’ h o n n e u r .
L ’a r t de la verrerie consiste à combiner, à l’aide d’un feu violent, la sillet
avec la soude ou la potasse, et souvent avec des oxides métalliques; à employer ces
matières dans differens degrés de pureté et à des doses différentes, suivant l’espèce
de verre qu’on veut fabriquer; à varier les fourneaux, les manipulations, dans les
divers ateliers qui sont maintenant si multipliés en Europe, et qui y sont désignés
sous les noms de verreries à bouteilles, à vitres, à gobelets, à glaces, &c.
On pourroit croire que cet art est de la plus haute antiquité ; qu’il date de
l’époque où les hommes, ayant découvert le feu, et soumis à son action les corps
de la nature ou isolés ou mélangés, dans l’intention de reconnoître les nouvelles
propriétés que cet agent puissant leur donneroit, ou les altérations qu’il
leur feroit éprouver, ont remarqué, entre autres phénomènes, la vitrification
de certaines briques, celle de la gangue des mines de fer, &c. ; ou, encore, que cet
art a pris naissance à l’instant où les hommes ont trouvé, dans les débris d’un
vaste embrasement ou dans le voisinage de quelques volcans ( i ) , ces matières
plus ou moins complètement vitrifiées, que quelques auteurs ont eu tort de
confondre avec les fossiles, en les prenant pour du verre naturel.
Mais, lorsque 1 on considéré que presque tous ces produits de la vitrification
etoient grossiers, opaques, fragiles, d’une couleur peu attrayante, et que d’ailleurs
ils ne se pretoient pas, comme les métaux, à l’action des instrumens qui rendent
ceux-ci utiles, on est porté à penser que les premiers hommes civilisés ne cherchèrent
point a en tirer parti, et quon attendit long-temps avant que l’industrie
eût trouve a faire de bon verre avec les matières propres à le rendre transparent,
( i) Les volcans sont très-nombreux ; leurs éjections verre homogène, et plus encore d’en trouver de blanc,
amoncelées forment souvent à la longue des mon- de transparent, on a dû laisser s’écouler un temps consi-
tagnes immenses: deux d entre elles s’élèvent, l’une dans dérable avant de songer à faire des bijoux, des statues,
Iîle de Vulcano, à quatre cents toises; l’autre, dans l’île avec ce qu’on appelle pierre obsidienne, émail, ou verre
de Lipari, a huit cents: mais comme, parmi les matières de volcan, &c.
vomies dans l’état de lave, il est rare de rencontrer un
A . T O M E I I . c