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vierge, et le premier est le lion : mais, dans les deux sculptures de Latopolis, le
signe du lion est a la derniere place, et la vierge est à la première.
VIII. Distinction des Constellations zodiacales.
Si 1 on ne connoissoit point les constellations du zodiaque Grec, on ne pourrait
point les distinguer dans un des monumens de Tentyris; car elles sont mêlées
avec un grand nombre d’autres figures emblématiques que la religion Égyptienne
avoit aussi consacrées : mais il n’y a plus d’incertitude, lorsque l’on compare les
quatre monumens que nous avons décrits. En effet, chacun d’eux contient les
douze constellations ; et, si 1 on choisit ce qu’ils ont de commun, on trouvera le
zodiaque Grec tel qu’il est connu aujourd’hui de tous les peuples. On observe
que, parmi les figures qui séparent celles des signes, il y en a plusieurs qui sont
repetées sur deux monumens , ou du moins qui sont presque semblables; mais elles
ne se trouvent point sur les quatre tableaux, en sorte que les douze signes forment
seuls la partie commune.
La comparaison des quatre monumens fait voir aussi qu’une même constellation
n étoit pas toujours représentée de la même manière : on admettoit
quelques différences accessoires dans la position, la forme, les ornemens ou les
attributs.
Nous avons déjà remarqué que les douze signes sont indiqués spécialement dans
le portique d’Esné, au moyen des étoiles sculptées qui les environnent. Par conséquent,
en supposant même que l’on n’eût point la connoissance antérieure des
constellations zodiacales, on parviendrait à les distinguer avec certitude. Quant
aux monumens d Hermonthis et des sépultures royales de Thèbes, ils ne contiennent
que quelques signes du zodiaque; savoir, dans le sanctuaire d’Hermon-
this, le taureau et le scorpion, et, dans une salie sépulcrale à Thèbes, le taureau ,
le lion et le scorpion.
On trouve encore des figures fort semblables à celles de ces signes, comme
celles du sagittaire et des poissons, sur des fragmens d’obélisque qui ont été apportés
en Europe ; mais ces observations isolées n’auroient pu fournir aucune
conséquence remarquable.
V
IX. Remarques diverses.
I . ° M O N U M E N S O Ù S E T R O U V E N T D E S C O N S T E L L A T I O N S Z O D I A C A L E S .
L es tableaux sculptes ou peints dont on a fait ic i l’énumération, sont les seuls
ou nous ayons reconnu les constellations zodiacales. O n ne p eut douter cependant
que les ornemens des plafonds n aient en général pour objet la représentation
des phénomènes celestes , ou p lu tôt, qu’ils ne se rapportent tous à la partie de la
religion qui etoit fondée sur la connoissance du ciel. Nous avons vu plusieurs
sculptures ou 1 on a certainement indiqué le mouvement des planètes ; mais il
entre
entre dans ces mêmes tableaux un si grand nombre d’élémens entièrement inconnus,
que nous n’avons pu nous arrêter à aucune idée fixe. Leur interprétation
suppose de nouveaux progrès dans l’étude de la philosophie Égyptienne. C ’est
pour concourir à ce but qu’on a multiplié les dessins des bas-reliefs ; mais, en quelque
nombre qu ils soient dans notre collection, ils ne représentent qu’une petite
partie des sculptures existantes. Quant à celles où l’on trouve des constellations
connues, nous pouvons du moins assurer qu’elles sont toutes indiquées dans le
présent Mémoire ; les édifices qui subsistent aujourd’hui n’en contiennent aucune
autre : mais on pourrait en découvrir par la suite dans les hypogées; car plusieurs
de ces excavations ont sans doute échappé aux recherches des voyageurs. On
pourrait encore trouver des tableaux du même genre sur les plafonds des temples
qui existent sur les bords du fleuve au-dessus de la cataracte de Sy.ène. Toutefois
nous n’avons aucune raison de le croire, d’après les rapports de ceux qui ont décrit
ces édifices.
Avant le voyage des Français, on avoit publié en Europe quelques fragmens
d’antiquités trouvés dans l’Égypte, dans la Perse ou dans l’Inde, et que l’on a
regardés, avec plus ou moins de fondement, comme relatifs à la sphère Égyptienne.
Leur examen n’entre pas dans le plan de notre collection; elle comprend
seulement les objets qui existent aujourd’hui en Égypte. On peut consulter à ce
sujet les ouvrages de Kircher, OELdip. Ægyptiac. tom. II, cap. vu, pag. 208 ; de
Montfaucon, Antiquité expliquée, Suppl. tom. II, pag. 200 ; de Hyde, Veterum
Persarum religionis Historia, edit. 2.\ pag. 1 1 1 , Oxon. 1760 ; Mémoires de iA ca démie
des Sciences de Pans, annee 1708, Plis t. pag. 11 1 ; et Transactions philoso ~
phiques, année 1772, pag. 353.
Les sculptures astronomiques que nous venons de décrire, étoient jusqu’ici entièrement
ignorées. Les voyageurs qui avoient parcouru l’Égypte avant nous,
n avoient pu se consacrer à des observations lentes et pénibles. La plupart n’ont
point pénétré dans 1 intérieur des édifices ; des recherches aussi rapides, et souvent
troublées par le sentiment du danger personnel, ne pouvoient donner que
des résultats très-imparfaits. Les Romains ont visité toutes les parties de l’Égypte ;
mais ils ne nous ont laissé que des mémoires succincts, et qui prouvent que leurs
voyageurs ne connoissoient pas l’intérieur des temples. Quant aux Grecs qui for-
moient l’académie des Ptolémées, nous n’avons qu’un petit nombre de leurs
écrits; il ny est point fait mention des sculptures astronomiques de l’Égypte.
Nous ne possédions aucun ouvrage ancien ou moderne qui indiquât l’existence
de ces monumens.
Le docteur Richard Pococke, dont les recherches ont procuré des résultats
précieux, est le seul des voyageurs qui ait cru reconnoître les constellations
zodiacales sur les édifices de l’Égypte. Il indique un monument de cette espèce
dans les ruines dun temple à Akhmym (1). Nous nous sommes attachés avec soin
a vérifier cette première observation ; et nous avons reconnu distinctement le
lieu où elle avoit été faite par le savant Anglais : mais les traces qui subsistent
(1) Description o f tUe East, by Richard Pococke, vol. I , pag. 77. Lond. 1743.
A. T O M E II . L