
en ionné de prisme triangulaire, qui’remplissoient les vides de chaque degré. Telle
étoit I opinion d Hérodote et de la plupart de ceux qui ont écrit sur ces monumens:
quelques fiagmens de granit de forme prismatique semblable, au pied de la troisième
pyramide, sembloient confirmer cette opinion.
Mais, dès qu’on envisage ce mode de construction, les difficultés qu’il présente,
le peu de solidité qui en seroit résulté, enfin l’espèce de corniche que forme en
haut de la seconde pyramide la partie qui n’a pas été enlevée, on reste convaincu
que1 ces monumens nont pas été revêtus de cette manière, et que le prétendu
revetement nest que le parement extérieur, pour lequel on a .employé une pierre
plus dure, plus égale, plus susceptible de recevoir un beau poli, que celle dont est
formée la chaîne Libyque sur laquelle ils sont construits, et qui a été employée
dans la maçonnerie intérieure.
On reconnoitra que la dégradation extérieure de ces monumens n’a été opérée
ni par le temps, ni par la main des hommes avec la seule intention de les détruire ;
mais que ces montagnes factices ont présenté des carrières plus faciles à exploiter
et plus voisines des constructions modernes, que celles de Gebel-Torrah et de
Syène, doù les pierres qui ont formé le parement des trois grandes pyramides,
ont ete tirees, savoir : celles de Gebel-Torrah, pour les deux premières ; et
celles de Syène, pour la troisième.
Les blocs de granit quon trouve au pied de cette dernière, quelques boutisses
de même nature, qui restent encore engagées dans la maçonnerie et sont en saillie
sur les gradins, confirment l’opinion d’Hérodote sur l’existence d’un revêtement
en granit, avec cette circonstance qu il ,n a pas été ajouté sur les gradins après la
construction, mais que c’étoit un parement construit en même temps que la
pyramide, ainsi qu’il en est des deux premières. Quant aux morceaux de granit en
prisme triangulaire, leur examen nous a démontré qu’ils ne sont que des fragment
enlevés des blocs de granit qu’on vouloit employer, et qui sont restés comme peu
propres, par leur forme anguleuse, à entrer dans les constructions. Ces fragmens
servent à démontrer également que, le parement extérieur étoit dressé comme
la partie qu on voit encore au haut de la seconde pyramide, et que la surface en
étoit polie.
Si 1 on avoit voulu détruire les monumens, on les auroit attaqués d’un seul
côté; on se seroit frayé un chemin pour arriver au sommet, et ensuite il eût
été facile d enlever une assise entière, bien plus que de briser une des pierres
du parement: mais le but étoit de se procurer des pierres dé choix;et, celles qui
forment la masse intérieure, ’étant d’une qualité moins belle et moins unie, on a
du enlever celles du parement, en commençant par la base et remontant jusqu’au
sommet, ainsi que le prouve la partie de la ‘Seconde pyramide qui n’a pas été
entamée H.
Quant aux gradins qui existent, ils sont le résultat nécessaire de l’enlèvement
du parement; la retraite de ¡assise supérieure sur l’assise inférieure est d’environ
, (I) pierre,; qui sont en saillie par marque de l'entaille faite ponrles briser;„ne, entre autres
1 enlevement des pierres inférieures, portent encore la à l’est, offre sur le côté sud l’empreinte d’un coin de fer
S U R LES PYRAMI D E S DE GŸZEH. j t
9 pouces 1/2 par pied delévation, mesure moyenne, d’après l’inclinaison que
donne la base de 232^747 millimètres <'>j sur une hauteur de 138 mètres M,
attendu le nombre des degrés,¿jui est de.203, et eu égard à la plate-forme
supérieure, .qui a 30 pieds 8 pouces de côté;
Si l’on examine les carrières de Gebel-Torrah dans la montagne Arabique,
appelée Moqattam, sur la rive droite du Nil, on reconnoîtrapar la coupe des pierres
dont l’exploitation est commencée, par les restes de celles qui en ont été tirées, et
par l’étendue immense de ces excavations qui se prolongent jusqu’à la vallée de
l’Égarement, qu’ellesjpnt servi à de grandqg constructions; Ën considérant ensuite
les pierres qui forment la partie du parement encore existant au sommet de la seconde
pyramide, ainsi que celles des,galeries et de la chambre inférieure de la
première, on sera convaincu quelles ont été tirées de ces carrières, dont l’exploitation
et les transports auront été rendus faciles en profitant des grandes eaux du
Nil pour les faire arriver, sur l’autre rive, au pied de la chaîne Libyque,
Cette dernière montagne, qui s’incline à l’est du côté du Nil, se prolongeoit
probablement jadis beaucoup plus loin dans la plaine : cette saillie avancée aura
fourni une partie des pierres nécessaires à leur construction ; aujourd’hui le rocher
est coupé à pic assez près; des pyramides.
Il est également vraisemblable que la superficie entière sur laquelle les pyramides
ont ete bâties, n a pas e;te dressee, mais seulement tout le côté de la montagne qui
regarde le Nil > vers lequel la face du sphinx est tournée, ainsi que l’espace sur lequel
devoit être placé le,parement extérieur des pyramides, et l’étendue nécessaire
autour de cçs monumens pour le service des ouvriers ; mais que le noyau du ■
rocher, plus élevé en approchant du centre, a seulement été coupé pour s’ajuster
aux pierres du parement h).
Cette supposition nest pas gratuite, puisque le premier gradin maintenant
apparent à 1 angle nord-est est coupé’ dans le rocher : comme il se prolonge sous
les décombres sans laisser apercevoir de joints, on a supposé que les pyramides
avoient été construites avec des pierres d’une énorme proportion, tandis que
toutes celles qui sont apparentes et, celles qui n’ont pas été enlevées du parement
de la seconde, ne sont pas généralement de plus de 2 mètres 1/4 à 2 mètres 3/4
de longueur # , sur 1 mètre 1/4 à 2 mètres de largeur h) et que l’épaisseur des
assises [voyez le Tableau ci-joint) varie depuis i mètre 4o 8 millimètres Pi jusqu’à
525 millimètres W.
La hauteur de chaque assise ne décroît pas tout-à-fait dans une proportion
fcndue!^ fraP?é P0BHa détaCher ! U Pierrc Ê reStée à p,US * 3 • mètres de distance de la base, et dans la
T ilo Ainr, t, . proportion de son élévation au-dessus du sol : de sorte
Le peu de décombres qu. restent au pied de ces monu- que cette pyramide, à découvert jusqu’à sa base du côté
mens,compara,.vement avec l’énormequantitédepierres de l’ouest, es, enterrée sur !a face opposé ‘
S S Ë S F “ ° iS « H P f * * * Des grottes sépulcrales, ou simplement des «cavations
pour rasage des ouv™rs’ on‘ 1 I I ü — / » , . . ’ I pure.
2 _ f 4 p,eds, 10 Ppuces e" viron- (4) 7 à 8 pieds.
(3) 1 our niveler les parties de la montagne sur laquelle (s) 4 à 6 pieds
on a voulu placer la base de là seconde pyramide, il a (6) 4 pieds 4 pouces.
Ia couPer 3 1 ou«st d’environ 10 pieds de hauteur, (7) , 9 pouces f.
A. T O M E II.
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