J/. classe, figures rçctilignes non imitatives, la plupart empruntées à la géométrie.
tpjjjl figures courbes ou mixtilignes et figures indéterminées.
VIII’ figures de végétaux.
signes complexes ou figures combinées,
groupes de figures ou phrases, répétitions de figures, &c.
légendes ou phrases particulières enfermées dans un lien, et appelées
ordinairement scarabées.
Ainsi les signes des classes i.rc, n.c, ni.', iv .', vm.', appartiennent à l’imitation
des corps naturels et organisés.
Les signes de la v .' classe représentent des objets artificiels, la plupart produits
de 1 industrie de l’homme social.
Les signes des classes vi.* et vn.c ne sont point des imitations d’objets déterminés;
ils sont empruntés d’un ordre de choses purement idéal : la division
n est ici que systématique ; elle est faite pour faciliter les recherches. I
Il résulte de ce qui précède, une division générale des figures en trois grandes
classes : i.° celles qui représentent l’ouvrage de la nature; 2.0 celles qui représentent
1 ouvrage de l’homme ; 3.0 celles qui sont composées des unes et des
autres, reunies et combinées suivant différens modes.
Je dois faire observer ici que mon tableau, ayant été dressé en Égypte avec le
plus grand soin et à l’aide d’une méthode qui devoir en faciliter la composition
, ne s est accru que d un petit nombre de caractères par l’examen des principaux
monumens qui me sont connus en Europe, et qui présentent le caractère
de la haute antiquité; je suis donc porté à croire qu’il est sinon complet, du moins
au niveau des connoissances actuelles. Toutefois je dois avertir que j’en ai rejeté
ce qui ne ma pas paru assez authentique.
Ici je ne m’occuperai que d’un seul point, susceptible d’être accueilli avec
plus de faveur que la question générale , qui, on ne doit pas se le dissimuler,
est environnée de bien des écueils, marqués par plus d’un naufrage. Le seul
olijet que j aie en vue est relatif aux signes des nombres. Parmi les conjectures auxquelles
je me suis livré, cette question particulière a toujours été l’objet de mes
recherches favorites. Pouvois-je négliger cette partie du sujet, qui, reposant suides
faits d un ordre positif, sé prête le moins à l’arbitraire des suppositions, et qui
doit amener des conséquences fécondes! En effet, si l’on réussit à détermineY,
par exemple, tous les signes des quantités numériques, n’a-t-on pas l’espérance de
faire ensuite des découvertes entièrement neuves dans l’astronomie ancienne et
dans l’histoire, puisqu’il est constant, 1." que les Égyptiens ont gravé une multitude
de tableaux astronomiques et historiques; 2.° qu’ils les ont toujours accompagnés
d inscriptions en hiéroglyphes, qui me paraissent être, par rapport à ces tableaux,
ce que sont a nos gravures les légendes, les index et les explications (1)!
Il seroit trop long d exposer, dans ces remarques, les moyens par lesquels je suis
Da(n! trouve) 3 ce sujet, une c o n c lu r e de Bianchini, qui ne
Dam I Essa, sur les herogfyphes de Warbur.on, l’on supporte pas le plus léger examen.
arrivé à reconnoître, du moins avec une vraisemblance plausible, les valeurs des
signes que je crois consacrés à l’expression des quantités abstraites. Je me bornerai
à une indication rapide des raisons sur lesquelles j’appuie ces résultats. Les bases
dont je me suis servi sont principalement la pierre de Rosette, l’analogie avec les
systèmes connus , la comparaison des divers monumens, et plusieurs passages
importans des Hiéroglyphes d’Horapollon.
Les Égyptiens écrivoient les nombres à la manière des Romains, la même
que celle dont usoient les Grecs lorsqu’ils employoient les lettres capitales. Ils
avoient des signes pour l’unité, pour 5, pour 10, pour 100 et pour 1000; c’est
ce que je vais m efforcer de faire reconnoître sur les monumens.
En considérant avec quelque attention, dans le palais de Karnak à Thèbes,
la partie de ce grand édifice qui, contre l’ordinaire, est bâtie entièrement en
granit, on remarque une façade toute sculptée et couverte de peintures (1). Au
lieu de tableaux religieux ou de scènes historiques, encadrés entre des colonnes
d’hiéroglyphes horizontales ou verticales, les artistes y ont représenté des étendards,
des vases précieux, des meubles richement ornés, des colliers de corail, de
perles et de pierreries, des parures dorées, et une multitude d’objets de prix
placés les uns à côté des autres, sur plusieurs séries et sans aucune séparation.
Cette disposition, rare dans les monumens, est propre au genre de représentation
qui nous occupe. Ici tous ces objets paraissent rassemblés dans le seul but
d’en faire l’énumération ; or on trouve au-dessous, et dans des bandes horizontales
qui correspondent aux colonnes des hiéroglyphes ordinaires, des signes d’une
espece particulière, groupés de plusieurs façons, deux à deux, trois à trois, quatre
à quatre, cinq à cinq, &c. L ’un est un rectangle très-étroit et alongé, placé verticalement,
1; l’autre a presque la forme d’un fer-à-cheval, quelquefois celle du
n grec. Ces mêmes signes sont aisés à distinguer dans d’autres tableaux de Thèbes
a Karnak (2), où ils ont été renfermés dans des cases, comme pour empêcher
qu on ne les confondît avec les autres signes de l’écriture hiéroglyphique. En examinant
ces caractères, l’ordre dans lequel ils sont disposés, la place qu’ils occupent,
il est impossible de ne pas reconnoître qu’ils ont une destination différente de celle
des hiéroglyphes ordinaires ; et il n’est personne qui ne conçoive aussitôt l’idée
que ces signes peuvent être des chiffres, exprimant la quantité des objets placés
au-dessus. Ces deux figures représentent, la première, l’unité; et la seconde, une
dixaine.
Il ne peut y avoir aucune difficulté, du moins aucun doute raisonnable, sur le
signe de 1 unité ; et 1 on ne comprend point comment des écrivains ont conçu
l’idée bizarre que le 1 des Égyptiens étoit représenté par deux lignes séparées :
peut-être est-ce un passage d’Horapollon qui l’a suggérée; mais il me paraît
avoir été mal entendu. Entre autres significations que fauteur attribue à la
figure du vautour, il assure que cet oiseau indiquoit 2 drachmes, et la raison
quil en donne est que, chez les Égyptiens, deux lignes expriment l’unité :
& «îdo, <fl071 Tntp ’ A/yV7r7/oiç pu\lle, Içjv «.1 Sl/o Or ces deux lignes
(1) Une partie est gravée pTanche 35 , A . 10I. ///. (2) Voye? ¡.h. che 38, A . vol. 111.