
les plus attentives, nous n’avons pu découvrir en Egypte, dans les édifices ou
dans les hypogées, aucune autre sculpture ou peinture qui présente plusieurs
constellations.
Des six tableaux dont .on vient de faire l’énumération, il y en a quatre que
nous regardons comme les plus importans, parce que l’on trouve dans chacun
toutes les constellations zodiacales. Les deux premiers sont à Tentyris, et les deux
autres à Latopolis; ils contiennent la suite des douze signes du zodiaque, exprimés
par des figures presque entièrement semblables à celles que nous connoissons, et
qui ont été transmises par les. Grecs.
Dans ces quatre zodiaques, les signes ne sont point placés à la suite les uns des
autres immédiatement; ils sont mêlés avec plusieurs autres figures qui représentent
des hommes, des animaux ou des assemblages formés de parties d’animaux de
différentes espèces. Il paroît d’abord qu’au milieu de tous ces objets on ne pour-
roit point distinguer des autres figures les douze constellations du zodiaque, si l’on
n’en avoit pas la connoissance antérieure ; car elles ne sont point distribuées symétriquement
: mais nous verrons que l’on seroit nécessairement conduit à cette
distinction, soit par des indices particuliers que nous ferons connoître, soit par
la comparaison des quatre monumens. II faut auparavant remarquer avec attention
la place que ces sculptures occupent dans les édifices ; car nous avons plusieurs
conséquences à déduire de la disposition respective des figures.
Pour rendre cette disposition plus sensible, nous avons réuni sur un seul dessin
joint au texte les quatre sculptures, dont chacune renferme toutes les constellations
zodiacales.
Sur ce plan général des zodiaques, la figure i montre le plafond du portique qui
précède le grand temple à Denderah. Elle se rapporte à la planche 20, A . vol. IV.
On a seulement indiqué dans la figure les lignes principales du plan, et les douze
signes, tels qu’ils sont placés dans le monument.
On voit dans la figure 2 le plafond du portique du temple du nord à Esné ;
cette figure se rapporte à la planche 87, A . vol. TV.
La figure 3 du plan général représente le plafond d’une salle supérieure du
grand temple à Denderah; elle répond à la planche 2 1 , A . vol. IV .
Enfin la figure 4 du plan représente le plafond du portique qui précède le grand
temple d’Esné ; elle répond à la planche 79, A . vol. I.
Indépendamment du dessin général, où les quatre zodiaques sont réunis, il est
nécessaire de recourir aux planches séparées que l’on vient d’indiquer, et qui contiennent
toutes les figures accessoires.
Pour se former une idée exacte de la situation des sculptures, il faut considérer
chaque planche comme un fragment du plafond, et rétablir ce fragment
dans le lieu qu’il occupoit, en appliquant sur le plafond le verso de la feuille.
Tout se réduit donc à connoître quelle est dans chaque édifice la place où la feuille
doit être appliquée. Nous l’indiquerons d’abord en nous servant du plan général
des zodiaques. Si l’on tient cette feuille devant soi par ses côtés M et N, et si
on la ramène au-dessus de sa tête sans cesser de l’observer, on pourra, en l’élevant
vant horizontalement, l’appliquer par le verso sur le plafond, et alors ôn recon-
noîtra d’une manière distincte la position des figures dans chaque monument.
Nous considérerons séparément chacun des bas-reliefs.
II. Portique du grand Temple a Terityris.
Ce portique est composé de six rangs de colonnes d’égale hauteur ; il y a quatre
colonnes dans chaque rang: elles supportent un plafond rectangulaire, dont le
plan est représente par la figure 1 du dessin général. Le portique est compris
entre deux murs latéraux D et G placés à quelque distance des colonnes, et
deux autres murs T et F, dont l’un F, moins élevé, fait partie de la façade extérieure
du portique, et l’autre T lui sert de fond en le séparant du temple proprement
dit. La surface du plafond du portique est divisée par les rangées des
colonnes en sept parties rectangulaires, dont le grand côté est parallèle à l’axe A A
du temple. Tous ces soffites sont ornés de sculptures. C ’est dans les deux rectangles
extrêmes B et C que l’on aperçoit les constellations du zodiaque : il y en
a six dans le rectangle B, qui est à droite de l’axe, c’est-à-dire, à la droite de celui
qui regarde le temple T en entrant dans le portique; il y en a six autres à gauche
dans le rectangle C. Les sculptures du premier rectangle B sont représentées en
détail dans la moitié inférieure de la planche 20, A . vol. IV ; celles du second
rectangle C sont représentées dans la moitié supérieure de la même planche. II
faut tenir cette planche devant soi par ses deux extrémités, de manière a lire les
titres qu’elle porte, et l’élever au-dessus de sa tête en l’observant toujours. Si l’on
suppose que l’on est placé au centre du portique en regardant en face le mur latéral
D qui est à la droite, la planche montrera exactement la situation des figures,
la partie inférieure se rapportant au rectangle B , et la partie supérieure, au rectangle
C.
On ne peut trop insister sur les remarques relatives à la position des objets
sculptés, parce qu’elles sont absolument nécessaires dans cette discussion. On
observera, en premier lieu, que la hauteur de chaque figure est perpendiculaire à
l’axe du temple ; toutes celles-qui sont tracées sur le plafond de l’espace rectangulaire
B, ont la tête dirigée vers l’axe A A du temple, et les pieds tournés
du coté du mur latéral D, comme si elles marchoient sur ce mur. Cette situation
est commune à toutes les figures tracées sur la partie du plafond qui est à la droite
dç l’axe ; mais les figures qui occupent la partie du plafond qui est à la gauche de
1 axe, ont toutes les pieds tournés vers le mur latéral G , et la tête dirigée vers le
milieu duportique. Tous les plafonds Égyptiens ont une disposition semblable; on
en voit un exemple dans la planche 19, A . vol. IV , qui représente les sculptures
de tout le plafond du portique du grand t'emple.
On remarquera sur-tout que les figures qui occupent le premier rectangle B ,
marchent dans un meme sens, et qu’elles paroissent s’éloigner du temple pour
sortir du portique: mais, dans le second rectangle C , le sens de la marche commune
des figures estdifferent; elles s’avancent vers le fond T du portique, et s’approchent.
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