régulière. Quelques-unes plus hautes sont interposées entre des assises qui le
sont moins ; mais le même niveau et les mêmes lignes parfaitement horizontales
régnent sur toutes les faces. .
Les pierres du parement de la seconde pyramide, parfaitement dressées et unies
sur toutes les faces, excepté la partie engagée dans la maçonnerie intérieure, qui est
restée plus brute, sont posées à pierre sèche, et liées avec celles de l’intérieur par de
bon ciment. Le même soin n’a pas été apporté pour la construction intérieure :
les pierres ny sont pas d’une hauteur égale sur chaque assise, ni parfaitement
jointes ensemble; les vides sont remplis de mortier grossier, fait avec de la chaux,
des éclats de pierre et des cailloux. On ne peut pas cependant en conclure que
ces défauts soient une preuve de l’ignorance des constructeurs ; de plus grandes
précautions étoient inutiles dans des monumens de forme pyramidale, de masse
aüssi colossale, et sous un climat tel que cçlui de l’Égypte.
Ce qui prouve que rien n’a été négligé pour rendre ces monumens indestructibles
, c’est qu’il est difficile d’appareiller avec plus d’exactitude, d’établir des lignes,
plus droites, des joints plus parfaits que ceux que présentent la consîruction intérieure
de la grande pyramide et le parement conservé de la seconde. Dans celle-ci,
chaque pierre des quatre arêtes est incrustée dans la suivante. La pierre inférieure,
creusée de y4 millimètres (l), reçoit une saillie égale de la pierre¿supérieure, de
manière que chaque arête est liée dans toute sa hauteur ; et, malgré l’enlèvement
du parement dans les quatre cinquièmes au moins de la partie inférieure, la portion
qui reste n’a pas souffert le plus léger écart, la moindre dégradation.
Les trois faces qui sont frappées du soleil, ont pris une espèce de teinte rôtisse;
elles ont un certain brillant lorsque cet astre les éclaire w. La face nord a conservé
une teinte grisâtre légèrement poudreuse et couverte de lichen dans -plu-
sieurs parties.
Il est très-probable que les pierres qui forment le parement, ont été laissées
extérieurement brutes et carrées ; ensuite les angles ont été abattus lorsque la
construction a été terminée, en commençant par le haut ; chaque gradin servoit
alors d’échafaud et d’échelle pour monter et descendre, pour placer les machines,
pour élever les pierres et faire le ragrément. Cette vraisemblance approche de la
certitude, non-seulement à cause de la facilité que présentoiént les-"gradins, mais
aussi à cause de la manière donrles anciens construisoient et dont l’es Égyptiens
nous ont laissé des exemples h).
8. Le Sphinx,
C ’est dans une des faces de la coupure de la montagne Libyque, dans la
partie qui s’avance à l’est vers la plaine, quede sphinx a été taillé ; son élévation,
(1 ) 2 pouces environ. où les pierres sont encore telles qu’elles ont été posées, on
(2) Cette teinte rousse et brillante a fait croire à ceux trouve les lits parfaitement dressés et les paremerfs bruts,
qui ne l’ont pas examinée de près, que cette pyramide Les anciens, pour conserver les arêies des pierres, Iéspoétoit
enduite d’une espèce de ciment. soient à paremens bruts et les£retaiIIoient ensuite sur le
(3) Dans une colonne du temple carré de l’île de Philæ, tas. ( Daviler, Dictionnaire cCarchitecture.)
d’environ 13 mètres <’) au-dessus du sol actuel, reste comme témoin et comme
mesure de l’enlèvement des pierres qui a été fait à ,la superficie pour dresser
cette partie de la montagne.'La croupe, à peine sensible, semble seulement tracée
sur le sol dans une longueur de près de 2 2 mètres ; et le côté que nous avons voulu
découvrir en faisant enlever le sable que les vents ont accumulé jusqu’au niveau
de la montagne, ne nous a offert, sur une profondeur de 9 à 10 mètres ™ environ,
aucune forme régulière : quant à l’excavation qui avoit été remarquée sur la tête,
elle n’est profonde que de 2 mètres 924 millimètres h), d’une forme conique et
irrégulière W‘.
( 1 ) 4© pieds.
(2) 30 pieds.
(3) 9 Pie<Is-
'(4) Voyez la pl. 8, A. m v,