villes de Minyeh et de M eylaouy, renfermant ensemble 5000 habitans mâles et 6 7 50 femmes ou
filles , d’après la proportion de la ville du Kaire. T o ta l généra l, ,0 3 8 0 9 ; ce qui est encore au-dessous
du nombre ,0 4 6 5 0 employé ci-dessus (p a g e 95 ). C e tte population, qui m’a servi à évaluer celle
des autres provinces, est donc plutôt trop forte que trop foible.
Quant aux tribus Arabes dont il est question dans la même p a g e , elles sont an nombre de cinquante-
deux; savoir, vingt-deux dans la haute E g yp te et l’É g yp te en gén é ra l, pouvant mettre sur pied
■ 3300 cavalière ; vmgt-quatre dans l'Egypte moyenne, qui en ont ,0 8 0 0 ; deux dans la basse E g yp te ,
contenant ensemble ,0 0 0 cavaliers, et quatre dans les environs d’Alexandrie et des lacs de Natroun
contenant a 4 o o : total, 2 7 50 0 cavaliers.
Note C , pages 96, 97 et 98.
De la Population et de la Mortalité' au Kaire.
D a n s la Description de la v ille du Kaire, . . " p a r t i e , et 3 . 'p a r tie , S - IV ( , ) , nous sommes entrés
dans dassez grands détajls sur la population de cette ville e t la distribution de ses habitans en différentes
classes, sous les rapports de la re lig ion , de la nation h laquelle ils appartiennent, e t de leur
condition : nous devons donc inviter le lecteur à recourir à ce Mémoire, qui comp lè te, autant qu’il nous
a été possible, les notions relatives à ce sujet intéressant; nous renvoyons également aux Tables nécrologiques
dressées au Kaire par le docteur De sg enette s, médecin en ch e f de l’anné e, pour les années 1798
à 1 8 0 1 , tables qui nous ont fourni un élément important pour le Mémoire sur la population (2 ) .
Mais nous regrettons beaucoup de ne pas pouvoir produire ici deux morceaux curieux que M . Fourier
s étoit procurés pendant le cours de l’expédition : |’un est le relevé des registres mortuaires des chrétiens
catholiques au vieux Kaire; l ’autre est le tableau du nombre des individus morts au Kaire pendant une
anné e, avec des détails sur sa population e t le rapport du nombre des hommes à celui des femmes. Les
Tables nécrologiques ont été commencées le 29 brumaire an 7 , ou 19 novembre , 7 9 8 , comme il
est dit ci-dessus, à la note 4 de la page 98.
Comme il y a eu une forte année de peste sur les quatre années, il faut regarder le terme moyen de
883-4 décès comme admissible à ce titre, et comme étant p lu tôtfort que foible. O n a déjà remarqué plus
haut q u en E gypte sur quatre années il y en a une où la peste sévit d’une manière violente.
Note D , page 102.
Sur la Production, la Consommation et l ’Exportation en Égypte.
Q u o iq u e ce sujet ait été traité succinctement dans le Mémoire ci-dessus, néanmoins les données q u ’on
y rapporte sont le résultat d’un très-grand nombre de recherches e t de calculs dans lesquels nous avons
hut entrer des documens recueillis avant et pendant l’expédition d’É g y p te , en réduisant tous les faits à
leur substance. A la vérité, l ’économie politique est trop peu avancée dans ce pays pour pouvoir tirer
es conséquences certaines sous ce rapport, e t sur-tout pour que la population puisse être conclue
de la quantité de grains produits, consommés ou exportés : mais nous avons essayé de rapprocher et
de corriger lu n e par l ’autre les données des calculs. Enfin nos résultats sont confirmés par ceux qu’on a
recueillis depuis le départ de l ’année Française jusqu’en 18 18 . O n a vu q u e , selon M . Estève le
produit de la haute E g yp te en grains étoit estimé à , 8 30 6 4 7 ardebs ; en , 8 , 8 , il étoit aussi d’environ
1800 mille ardebs : c’etoit une année commune et non de crue extraordinaire. O n estimoit aussi à cette
epoque la consommation par tête au Kaire à un ardeb, comme nous l’avons établi dans le Mémoire - or la
consommation annuelle du Kaire étoit de 250 mille ardebs. L ’exportation de l ’o rge et du blé en Europe
étoit égale à la moitié ou aux deux tiers du produit : quant au dourah, la plus grande partie étoit con sommée
dans ce p ays ; on gardoit un quart de la récolte pour la réserve et pour les semences.'
Dans la note de la page ,0 3 l’impôt en grain dans la haute É g yp te est évalué à 365073 ardebs :
(1) Voyez É. M. Km. I l , a partie, pag. S79 a m,V. (,) Voyez ces tables, É . M. tom. I l , page
c’est en ajoutant la valeur des autres droits de tout g en re , convertis en ardebs d’o rg e , que M . Estève
est parvenu à fixer le produit brut à .8 3 0 6 4 7 ardebs, valeur en orge ; ou au ,remen ,; ,2 2 0 4 3 , ardebs,
valeur en froment ( i ) . ’ . -.i • ’
Note E , pages 108 et 112.
Superficie cultivable et habitée dans la haute et la basse Égypte, et Répartition probable
de la population du pays.
L a question de la superficie cultivable et celle de la population sont liées ensemble étroitement; c ’est
pourquoi nous allons rappeler plusieurs passages des auteurs anciens et des écrivains Arabes que nous
avons déjà employés dans un autre Mémoire (2).
Selon Hérodote, l’É gypte entretenoit 4 1 o o o o hommes de guerre ; 1 60000 habitoient dans six nomes
de la basse E g y p te , c’étoient les Hermotybies, et 250000 Calasiries occupoient douze autres nomes
de la haute et de la basse É gyp te . Chacun de ces guerriers jouissoit de 12 aroures exempts d’impôts et
de toute redevance. « C e tte portion de terre, dit Hérodote, leur est à tous particulièrement affectée. »
Nous ne parlons pas des autres avantages qui leur étoient attribués. Ainsi le territoire appartenant à la
caste des guerriers montoit à 4920000 aroures, c’est-à-dire mesures de terres cultivées et productives. En
comptant, comme nous l’avons fait ci-dessus ( page 1 1 2 ) , un soldat sur 15 habitans ; faisant la déduction
des femmes et des enfans, qui forment près des deux tiers de la population ; attribuant aux cultivateurs,
aux marchands et autres individus chefs de famille, 6 aroures par tête, le double aux p rêtres et aux personnes
dépendant des collèges ( on ne peut leur donner moins qu’aux guerriers ) ; enfin un dixième du
sol pour les chefs militaires, religieux e t c ivils, et pour le roi e t sa famille, on trouvera 1 5 millions et
demi daroures distribués entre les habitans mâles, adultes, autres que les guerriers : total, 20 millions
e t demi d’aroures environ.
C e nombre est en harmonie avec la surface qui étoit cultivable au temps d’el-Ma’çou d y , ainsi que le
rapporte Ben-Ayâs dans sa Cosmographie (3). « C e tte surface, dit-il, renferme 180000000 defeddân
» ( ou plutôt de (4) qirat) : le tribut n’est perçu en entier que lorsqu’il y a 4 8 o mille cultivateurs occupés. »
En e f f e t , cette superficie productive éq uiv au t, comme nous l ’avons v u , à 7500000 fcddân ou
2o833333 aroures. L a différence de ce nombre à celui de 20 millions et demi doit être considérée
comme peu importante ( 5 ).
L e nombre de 20 à 2 1 millions d’aroures nous paroît d’autant plus admissible qu’il s’éloigne très-peu
de la valeur totale de la superficie de l’É g yp te , égale à 2200 lieues carrées de 25 au degré. C e s
2200 lieues font environ 20360000 aroures.
A u temps de Philon le Ju if, les soldats possédoient encore en É g yp te , comme sous les anciens rois,
chacun 12 aroures de terre. C e passage est intéressant, en ce qu’il confirme celui d’Hérodote; au re s te ,
la caste des gens de guerre étoit intéressée à perpétuer son privilège.
L e même Ben-Ayâs nous apprend q u e , d’après les derniers recensemens faits de son temps ( au
commencement du dixième siècle de l’hégire ) , on ne compta p lus que 120000 cultivateurs d’occupés. A
cette époque, le pays étoit dans un état déplorable. O n trouva dans le dénombrement 5o o o o cultivateurs
dans le bas pays , et 70000 dans le Sa’yd. J ’observerai ( si ces deux nombres ne sont pas c ité s , par méprise
, en sens inverse de la réalité ) qu’il est difficile de comprendre comment l’É g yp te supérieure a
pu entretenir un plus grand nombre de cultivateurs que la basse, puisque les superficies respectives de
ces deux contrées sont à peu près comme 7 et 1 2 ( déduction faite des lacs qui sont presque tous dans
la basse E gypte ) , attendu sur-tout que les lacs n’occupoient pas jadis une aussi grande surface
(1) Voyez le Mémoire sur les finances de 1 Égypte, E. M. (5) Dans le Mémoire ci-dessus, j’ai estimé cette superficie
tom. , pag. 2pp. _ à 24600000 aroures, et j’ai cité un géographe Arabe, d’après
(a) Voyez le Mémoire sur le système métrique des anciens Paucton, qui prétend que l’Égypte inférieure ( ou plutôt PÉgyptc
Egyptiens, &c. A . M. tom. I , pag. /¡pj. entière ) contenoit 28000000 d’aroures; mais il faut réduire ces
(3) Notices et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi, deux nombres. L’excès du premier vient de ce que j’avois compris
tom. VIII, pag. 36. au nombre des propriétaires tous les individus faisant partie de la
(4) Voyez le Mémoire sur le système métrique des anciens population. Le passage cité exige quelques rectifications qu’on
Egyptiens, A . M. tom. I.pag. % . trouve dans cette note, et d’autres que nous donnerons ailleurs.