sont, selon m o i, les deux côtés longs du rectangle. Les,interprètes et les commentateurs
n’avoient pas rendu un compte satisfaisant de ce passage (i).
L e signe du nombre y étoit quelquefois une étoile. Horapollon nous apprend,
au 13 .' chapitre du 1 " liv re , que la figure d’un astre exprimoit le nombre y ,
■etçï'gjt, liir ’Simili ¿pti/Mi : mais j’en trouve une autre preuve dans l'inscription
hiéroglyphique de la pierre de Rosette, qui est la traduction de l’inscription Grecque,
ainsi qu’on le sait positivement par le texte de celle-ci (2). A la cinquantième
ligne du grec , on lit hmepas iiente , ou cinq jours ; et à 1 endroit correspondant
des hiéroglyphes, treizième ligne, on trouve ces deux signes ^ , c est-à-dire, cinq
soleils, ou cinq jours solaires (3). s « - ".<■* - - «
Pour écrire cinq, on réunissoit aussi cinq rectangles ou unités, placés parallèlement
et debout : on con ço it aisément comment on a eu 1 idée de ranger
ces cinq barres sous la forme d’une étoile (4)-
Horapollon et les monumens nous faisant reconnoitre ainsi le 1 et le y , et le
signe en fer-à-cheval, ou en n , étant placé immédiatement avant celui de l’unité,
dans les inscriptions numérales, il est visible qu il est supérieur a 5 , et il est déjà
très-probable que sa valeur est 10. O r la pierre de Rosette donne la preuve de ce
dernier fait, deux fois :
1.° A la quarante-troisième ligne de l’inscription G re cq u e , on trouve ces mots :
BAsiÀEiAs aeka, c’est-à-dire, dix couronnes. A la place correspondante dans 1 ins-
-, . . . ni
cription en hiéroglyphes, onzième ligne, on t ro u v e le s signes suivans, .
2..0 A la quarante-sixième ligne du g r e c , on lit tpiakaaa mexoph, le trentième jour
de mesori; à l’endroit des hiéroglyphes correspondant (douzième ligne)., on trouve
les caractères qui suivent, © f i n o . Comme on la vu plus haut, le dernier
signe à gauche indique le mot jour; les deux signes qui precedent se rapportent
sans doute au mois de mesori, puis viennent les. trois dixaines.
Dans un passage d’H o rap o llon , liv. 11, chap. 3°» on ht qu un e ligne droite
accolée à une autre ligne courbée supérieurement indique dix lignes planes (y).
L e s commentateurs n’ont pas expliqué ce passage, qui me semble éclairci tant
par le signe dont il est question, que par la valeur que je lui donne. En e ife t, les
deux lignes 31 étant rapprochées fon t la dixaine, fi.
(1) Voyez les notes de N. Caussin et de Corneille
de Pauw sur le onzième chapitre d’Horapollon, pag. 24»
248 et 294 de l’édition d’Utrecht, 1727, in-4.0
(2) Les nombres 30, 9 , 4> 2 et 8 , sont cites dans
les lignes 2 , 4 , 6, 18 et 24 de l’inscription Grecque; malheureusement
les parties correspondantes des hiéroglyphes
manquent. D ’autres nombres se trouvent dans les hiéroglyphes
subsistans ; mais je n’en parlerai point dans cette
notice.
(3) La double circonférence de cette figure ne doit pas
empêcher d’y reconnoître le disque du soleil, si souvent
représenté dans les monumens par un cercle recreuse et
en relief. Les caractères gravés sur la pierre étoient trop
petits pour exprimer ce relief dans le creux; et il falloir
deux cercles pour rendre le disque plus sensible et se
rapprocher de l’effet de la sculpture en grand.
(4) Je dois renvoyer ici à l’écrit que j’ai publié
le système métrique des anciens Égyptiens et leurs connaissances
géométriques, chap. XII, i.r* partie, et ou j entre
dans quelques détails sur Xétoile Égyptienne.
( 5 ) TpajÂpuÀ OO0ÏÎ yU/tt CtfM ypltflfMj i7rlX£X£tpp&VH n J i tu t ,
yçunfjutç im7nS*vç mtMtlmn. M. Letronne propose de lire
ainsi : > n éétca., « ypay/MÇ t7Mit<fovç. . . c està
dire, désigne, ou le nombre dix, ou des lignes planes.
J’adopte en entier cette correction, qui vient a 1 appui
du sens que j’ai, suivi.
Dans le monument de Karnak p récité, on lit aisément, dans cette hypothèse,
le nombre 3 y, en procédant de droite à gauche, W © O f t , et les nombres i, 2!
3 , 4 , & C . 0, 13, 000, 0033, &c. Maintenant, si l’on consulte la planche 3 8 , A . vol. III,
on reconnoitra sans peine beaucoup de nombres exprimés avec les'deux mêmes
figures; j’en citerai seulement quelques exemples, où se rencontre un nouveau
chiffre égal à cent, formé d ’une ligne spirale, ainsi qu’on va le voir :
six cents 3 3 3 trois
f cent
dix- © © ©
© © ft . soixantehuit.
• 3 3 ft douze.
quatre cents
soixante-dix.
L e signe de la centaine ressemble beaucoup à la tige accolée à cette coiffure
des dieux et des prêtres qui est disposée en forme de mitre ou plutôt de ci-
daris; mais ici la queue de la tige est plus courte. L a partie postérieure du pylône
au temple de M edynet-Abou est entièrement couverte de carreaux qui renferment
cette même figure numérique et les deux autres citées plus haut.
Dans le grand manuscrit hiéroglyphique, pl. 72 à 7y , A . vol. II, il y a d’autres
exemples* de nombres encore composés des mêmes signes : ©n©,
3 3 3 3 3 ©©, © © f\ fî, 4 oO, 30, =-2'y, 4 o. -
En étudiant le même monument de Karnak, on remarque une figure très-
fréquemment rép é té e, et qui représente, selon m o i, une feuille de nymphoea ou
lotus, que supporte une tige placée.verticalement et coupée par une barre, C ette
tige semble dominer sur l’e au , représentée peut-être par le trait horizontal : sa
position, toujours voisine des autres signes de nombre s, qu’elle précède constamment,
suffit pour faire présumer qu’elle a une valeur numérique. L e fait sera
presque, démontré,*si l ’on observe que le signe est répété quatre, c inq,,six et sept
fois';/ce qui n’arrive jamais des caractères ordinaires de l’écriture hiéroglyphique.
Divers rapprophémens, aussqbien que l’analogie, fon t voir que cette valeur est
égalé a mille. En e ffet, i.° ce signe précède le cent, comme le cent précède le
dix, comme le dix précédé 1 unité; 2.“ il se trouve placé d’une manière correspondante
au X dés Grecs et au m des Romains ; 3.0 quand plusieurs nombres, valant
au-delà de 160, sont figurés à la suite et en avant des objets dont ils expriment
la quantité, les-chiffres qui les composent ont toujours en tête le caractère dont
il s’agitV gravé une ou plusieurs fois ; 4.° ce signe a de la ressemblance avec le
signé de 1000 dans l’écriture Chinoise, , et su r-tout avec le caractère antique.
Ici je reconnoisf plus particulièrement le nymplicea coerulea ou lotus azuré; la
feuille est aisee a distinguer de celle du nymphoea lotus, qui est fortement den-
telee. O r , en coupant, le fruit du nymphoea coerulea (1), on a sous les yeux, dans
les deux coupes, environ un millier de graines : ce n’est là qu’un simple rapprochement.
L e fait est que les graines sont très-nombreuses et fines comme du
(1) Voyez, dans cet ouvrage, Botan. pl. 62.