U n e des formes d u d ix est une b o u le , et probablement une g r a in e , enfilée dans une barre vertica
le ; ce qui rappelle l’abaque C h in o is e t Fabaque Roma in: sa seconde forme est une tige avec deux
branches cou d ées , pareilles à un hiéroglyphe qui est fréquent chez les É g yp tien s ; et la troisième se
com p ose , en p artie , d’un s ign e k trois branches, qui est con n u pour être l'emblème des plantes ou
des v ég é tau x en générai.
L e cent a plus de v in g t figures différentes, qui ont cependant un type commun; savoir , un vase
surmonté d’un la rg e cou ve rc le . L a troisième pourroit bien représenter ia capsule du nelumbo (le
ciborium des a u te u r s ) , dont les Egyptiens faisoient un vase où iis aimoient à boire l’eau du N i l;
cette plante étoit autrefois commune à l’E g y p te , à FInde et k la C h in e , e t par-tout consacrée k la
re lig ion .
L e mille a aussi beaucoup de formes différentes : il est remarquable que plusieurs d’entre e l le s ,
de même que le s ign e E g y p tien , se composent d’une croix surmontée d’une forme de feuille , ou peut-
être du calice d’une fleur qui a beaucoup d’ana lo gie avec celle du lotus. N o us regardons la première
forme gravée dans la p lanche, comme la figu re d’une tige de cette plan te , dominant au-dessus de
Feau ; ce q ui est presque absolument la même chose que le chiffre Eg yp tien . U n e autre figure du
mille présente la forme du v ég é ta l deux fois r é p é té e , &c.
L e s ign e de d ix mille porte également le type de la plante ; parmi beaucoup de formes assez compliquées
, on retrouve toujours des tiges p lus ou moins reconnoissables. Mais on distingue aussi une
figure toute re c tilign e , q ui s’écarte tout-k-fait des au tre s, et qui a de la ressemblance avec des monogrammes
antiques : cette forme est une barre d eu x fois cou d é e , traversée k ang le droit par une
autre toute pareille.
PREMIER MÉMOIRE
SUR
LES MONUMENS ASTRONOMIQUES
DE L’É G Y P T E *;
P A R M. F O U R I E R .
Hoec super imposita est coeli fulgentis imago,
Signaque sex foribus dextris, totidemque sinistris.
O v iD . Afetamorph. lib . I l , v . 1 7 . )
I. Énumération des Monumens.
L e s monumens astronomiques cjui sont l'objet de notre examen, ont été
découverts dans les temples des anciennes villes de Latopolis, de Tentyris,
d’Hermonthis, et dans les sépultures royales de Thèbes : ils sont tous sculptés ou
peints sur les plafonds; les figures se détachent sur un fond d’azur parsemé d’étoiles
peintes. On est redevable à MM. les ingénieurs Jollois et Devilliers, de la description
authentique et exacte des sculptures astronomiques : personne ne pou-
voit mieux en apprécier l’importance; nous invitons le lecteur à recourir à cette
description.
Les tableaux astronomiques dont il s’agit sont au nombre de six. On. en trouve
deux a Denderah [1 ancienne Tentyris] : le premier, qui est représenté par la
planche 20 ( A . vol. IV ) , est sculpté au plafond du portique qui précède le grand
temple; le second, que représente la planche 21 du même volume, est sculpté
au plafond d’une salle qui appartient au même édifice.
Deux autres tableaux sont à Esné, l’ancienne Latopolis. L ’un est sculpté sür
le plafond du portique qui précède le grand temple; il est représenté par la
planche 79 ( A. vol. I ) : 1 autre est sculpté sur le plafond du portique d’un second
temple situé au nord d’Esné ; il est représenté par la planche 87 du même volume.
Enfin les deux autres tableaux ont été découverts à Hermonthis et à
Thèbes : l’un est sculpté sur le plafond du sanctuaire du temple d’Hermonthis
(pl. 7)8, fig. 2 , A . vol. ///V; l’autre est peint au plafond d’une salle sépulcrale
( vl. 82, A . vol. I I h
Ainsi les lieux où se trouvent les monumens astronomiques qui subsistent encore,
sont tous très-voisins de Thèbes. Leur distance de cette capitale est, au
nord ou au sud, moindre qu’un demi-degré de latitude. Malgré les recherches
* Ce Mémoire fait partie de l’ouvrage dont nous avons déjà publié l’introduction, et qui a pour titre, Recherches
sur les sciences et le gouvernement de VEgypte.