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 VI.  Zodiaque  circulaire  de  Tentyris. 
 L e  zodiaque de  forme  circulaire  que  l’on  trouve  dans  le  grand édifice de Tentyris, 
   est  représente  sur  la  planche  21,  A .   vol.  I V ,  et  il offre,  comme  les  précé-  
 dens,  I image  d une  procession  allégorique  des  différentes  parties  de  l’année. 
 Ce  tableau sculpté occupe  en  partie le  plafond  d’une  des  salles supérieures qui  
 dépendent  du  temple.  Un  escalier  très-bien  construit  et  entièrement  conservé  
 conduit  sur  la  terrasse  de  cet édifice  :  on  y  trouve  plusieurs  pièces  séparées,  qui  
 semblent  avoir  été  destinées aux  études  sacrées.  Le bas-relief que nous  examinons  
 orne  une  de  ces  pièces  :  on  y  voit  un  grand  cercle  environné  de  caractères  hié-  
 roglyphiques  et  de  figures  allégoriques.  On  remarque  d’abord,  dans  l’intérieur  
 du  cercle,  un  certain  nombre  de  figures  qui  ont  les  pieds  placés  sur  la  circon-  
 feience  :  elles  sont  debout;  et  leur  hauteur  ,  qui  est  sensiblement  égale,  est  toujours  
 perpendiculaire  à  la  circonférence  :  il  en  résulte  une espèce  de  cercle  intérieur, 
   dont  la  circonférence  passeroit  par  le  sommet  de  toutes  ces  figures.  C ’est  
 dans  ce  cercle intérieur  que  sont  placés  les  signes  du  zodiaque mêlés  avec  beaucoup  
 d autres figures  de  grandeur  inégale. 
 Ce  tableau  paroit  d abord  confus;  mais,  en  l’examinant  avec  attention,  nous  
 avons reconnu,  sur  le monument  même,  l’ordre  suivant  lequel  les  figures  sont  
 distribuées.  On  peut  remarquer,  en  premier lieu,  que  les  figures  placées  dans  le  
 grand  cercle  sur  la  circonférence  paroissent  toutes  marcher  et  tourner  dans  le  
 meme  sens  :  celles  qui  sont  placées  dans  l’intérieur  du  moindre  cercle,  et  qui,  
 à  la  première  vue,  sembleraient  avoir  été  distribuées  sans  ordre,  marchent, aussi  
 dans  ce meme sens. En  général,  toutes  les  figures  placées dans  l’intérieur  ont  cela  
 de  commun,  qu’elles  tournent  dans  le  même  sens,  et  que  la hauteur  de  chacune  
 est  dirigée  selon  un  rayon  du  cercle. 
 Quant aux signes du zodiaque, il faut fes  rechercher par ordre, et on les voit disposes  
 sur une  ligne qui peut  être comparée  à  une spirale.  Le dernier des signes, le  
 cancer, se  trouve,  de  cette manière, placé  à  côté  du  premier, qui est lé lion, mais  
 non point a la meme  distance  du centre;  en  sorte que le premier signe,  étant  plus  
 éloigne du  centre  que  le  dernier,  est  placé  au-dessus  de  lui  dans  le même  rayon. 
 Les  signes  s’avancent  suivant  cette  ligne  spirale  et  dans  l’ordre  connu;  ils  
 tournent  tous  pour  suivre  le  premier  dans  le  sens  de  la  marche  commune  aux  
 figures  placées  sur  la  circonférence. 
 Ainsi  ce  zodiaque  circulaire  représente  la  procession  céleste  dont  nous  avons  
 parlé,  et  qui ,  au  lieu  de  continuer  à  s’avancer  en  ligne  droite,  s’est  placée  de  
 manière  qu’elle  pût  demeurer  dans  un  cercle,  sans  que  le  dernier  signe  se  confondît  
 avec  le  premier. 
 L  examen  de  ce  tableau  suffit pour  reconnoître que le signe  de  la  vierge  n’occupe  
 point  la  première  place  :  cette  assertion,  que  l’on  a  répétée  dans  divers  
 ouviâges,  est  denuee  de  fondement.  Les  figures  ne  sont  pas  placées sur une  circonférence  
 continue  :  il  est  donc  facile  de  reconnoître  le  premier  point  de  la  
 courbe ;  il  ne  correspond  pas  au  signe  de  la  vierge,  mais  à  celui  du  lion. 
 Si  par le  centre  du grand cercle  on  tire  un diamètre qui passe devant-la tête  du  
 lion  et  qui la touche, on divisera la ligne  spirale  en  deux parties,  et  chacune  contiendra  
 six  constellations  :  dans  la  première,  sont  le  lion,  la  vierge,  la  balance,  
 le  scorpion,  le  sagittaire  et  le  capricorne;  dans  la  seconde  partie,  sont  le  ver-  
 seau,  les  poissons,  le  belier,  le  taureau,  les  gémeaux  et  le  cancer  :  ce  dernier  
 signe  est traversé  par  le  diamètre,  et l’on  remarque  qu’il  est  tourné  dans  un  sens  
 opposé  à  celui des autres  figures. 
 Cette division  est  expressément indiquée par  la disposition  même du bas-relief.  
 En  effet,  on  voit,  dans  le  limbe  dont  le  tableau  circulaire  est  environné,  deux  
 cartels  hiéroglyphiques  très-remarquables,  qui  signalent  les  extrémités  du  même  
 diamètre. Au-dessous de ces  cartels,  dans l’espace  extérieur  qui  contient  les cercles  
 concentriques,  on  trouve, de  part  et  d’autre, des  légendes hiéroglyphiques,parallèles  
 ,  qui  ont  évidemment  pour  objet  de  faire distinguer  cette  partie  du  monument. 
 On  remarque  aussi,  dans  une  autre  partie  du  limbe,  deux signes singuliers  qui  
 - se  correspondent  aux  deux  extrémités d’un  diamètre,  et  qui  remplacent  les  cartels  
 hiéroglyphiques  dont  on vient  de  parler.  Le  diamètre mené  par  ces  deux  signes  
 traverse  le  taureau  et  le  scorpion;  ou  plutôt,  la  constellation  zodiacale  la  plus  
 rapprochée  de  l’un  des  signes  est,  d’un  côté,  le  scorpion,  et,  de  l’autre,  le  taureau. 
   Au-delà  de  chacun  des  deux  signes,  dans  l’espace  .extérieur,  se  trouvent  
 plusieurs  légendes  hiéroglyphiques  qui  appartiennent  distinctement  à  ces  deux  
 parties  du  bas-relief.  Nous  n’avions  pas  aperçu  sur le  monument  même  ces  deux  
 signes  singuliers placés  au-dessus  des  légendes, dans  le  limbe  du monument.  Nous  
 sommes  redevables  de  cette  remarque  à M. Jomard;  elle  se  rapporte,  comme on  
 le  verra  par  la suite,  à  la distinction  des .constellations  équinoxiales. 
 VI I .   jRemarque  générale  sur  l ’ordre  des  Figures. 
 O n   vient  de  faire  connoître  la  situation  des  sculptures  de  Tentyris,  de Lato-  
 polis,  et  l’ordre  dans  lequel  les  constellations  sont  placées. 
 Les  deux  autres  tableaux  contiennent seulement quelques figures fort semblables  
 à  celles  des  constellations  zodiacales  :  ils  sont  représentés  dans  les  planches  96  
 ( A .  vol.  I , fig.  2 )   et  82  (A .  vol.  II).  Nous  les  examinerons  plus  en  détail  dans  
 le Mémoire suivant. 
 Il  suit  de  la  description  précédente,  que,  dans  chacun  des  quatre  monumens  
 qui  contiennent  les  douze  constellations  ,  ces  figures  sont  rangées  suivant  un  
 ordre déterminé  :  il  est  aussi facile  de  reconnoître  cet  ordre,  que  si  les  figures  
 étoient placées sur une seule ligne droite  et marchoient  toutes dans le même  sens;  
 seulement  la ligne  sur  laquelle elles se trouvent  est courbée  en une  sorte de spirale  
 dans  un  des monumens, et  dans  les  autres  elle  est pliée  en  deux branches  parallèles. 
   On voit aussi  que la  série  des  douze signes  est divisée  en  deux parties ,  dont  
 1 une  contient  les  six  premiers  signes  qui  entrent,  et  l’autre,  les  six  derniers  qui  
 sortent.  Dans  les  deux sculptures  du  temple  de  Tentyris,  le  dernier  signe  est  la