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T R A I T É D E S A R B R E S F R U I T I E R S,
ortlinaireinent fendues au s o m m e t , velues en dedans, et ciliées sur le
b o r d j les intermédiaires sont ovales, velues de toutes p a r t s , et les intérieures
lancéolées, plus velues encore, et rousses au sommet.
Sa fleur est petite, un peu rose, large de 27 millimètres ( i po. ) 5 elle
a les pétales étroits , concaves, distans, les étamines courtes, divergentes
après la fécondation, et les styles de la hauteur des étamines, légèrement
velus à la base.
L e f r u i t ne ressemble a u doyenné ordinaire que par la forme et la grosseur
: comme ce d e r n i e r , on le trouve ou presque r o n d , ou sensiblement
a l o n g é j mais il en d i f f è r e par sa couleur qui est constamment rousse,
par le tems de sa maturité, qui arrive quinze j o u r s o u trois semaines plus
t a r d , et sur-toat par une qualité supérieure. Sa c h a i r , blanche, line et
fondante, ne devient pas pâteuse comme l'autre; son eau n'est pas beaucoup
plus abondante , il est v r a i , îuais elle est un peu musquée et bien
plus agréable.
« Cette poire, dit D u h a m e l , mûrit au commencement de novembre
« ( même dès la mi-octobre ) , ordinairement près d'un mois après l'autre
« doyenné qui lui est bien inférieur en bonté. J e ne l'avois regardé
« d'abord que comme le messire-jcan gris à l'égard du m e s s i r c - j e a n doré,
« ou le beurré gris à l'égard des autres beurrés , et j'avois cru que
« ces différences d'avec le doyenné jaune ne provenoient que de la nature
« du terrein, du s u j e t , ou de la culture ; mais ayant observé aux
« Chartreux, et dans plusieurs autres jardins, qu'elle varie constamment
« par la grosseur, le tems de la maturité et les qualités, et qu'il y a
« des différences assez notables entre le bourgeon, le b o u t o n , la feuille
« de l ' a r b r e , et les mêmes parties du poirier du doyenné jaune, le
« poirier de doyenné gris doit passer pour une variété très-décidée de
« celui du doyenné j a u n e , avec lequel il n'a presque rien de commun
« que la forme du fruit. »
Il existe dans les potagers de S. M. l ' E m p e r e u r , à Versailles, un arbre
sm- lequel on a grefl'é les deux espèces de doyenné, et où l'on peut se
f a i r e une idée très-juste de leur peu de différence, dans tout ce qui
n'est pas le liuit.