T R A I T E DES A R B R E S F R U I T t E R S.
Le beurré a prouvé qu'il étoit supérieur à tous les fruits connus par
la finesse de sa cliair, par son fondant, et par la qualité de son eau ; qu'il
avoit peu d'égaux dans la beauté de sa forme; qu'il ne le cédoit qu'à un
petit nombre pour la grosseur; (ju'il éloit d'une fertilité à satisfaire les
plus exigeans, etc. Le juge est convenu cpie le beurré possédoit en eflet
toutes ces qualités; mais il a observé qu'il ne durcit qu'un mois; que
pendant ce mois il éloit acconq-)agné de pècbes et de raisins d'un mérite
inconteslal)le, tandis (jue lo l)on-chrétion n'avoit aucun rival redoutable
pendant les quatre mois qu'il figuroil sur les tables: en conséquence le
beurré n'a obtenu que la seconde ])lace dam la hiérarchie génci^ale des
qualités des fruits.
Mais lorsque I.aquintinyc divise les Iruits par saisons, il place le bourré
au premier rang parmi les poires d'autonuic. Si, par exenq)le, Laqiiintinve
plantoit cent quatre vingt-cinq [)ieds de poires d'automne, le l^cnrré sy
répétcroit ti'ente-deux fois; la Messire-jean et la \crtc longue, ciiacuiie
vingt fois; le Lansac (juinze fois; l'Amadotc douze fois; la Roussehne
six fois, etc., eu raison de lein- ntérite respectif. Dans une ])lantation
de six cent soixante pieds de poires d'iiiver, le J5on-ehréiien d'Iiiver s'y
répéteroit soixanle-dix fois. Enfin , dans une plantation de ciïiq cents
pieds de poiriers de toutes les saisons, le Bon-chrétien s'y répéteroit quarante
et une fois, et le Beurré vingt fois.
Ces labiés de La(|uiulinve sont très-curieuses, et mériteroient d'être
consultées toutes les fois (|u'on se dispose à planter une plus ou moins
grande quantité d'arbres fruitiers.
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